Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/06/2022

Les dimanches poétiques (296)

"Je lui répète tous les petits trucs qui m'ont aidé à reprendre pied quand je me sentais tomber: ne pas penser au-delà du jour qui se couche, ne pas se comparer aux autres, essayer de vivre simplement dans le présent en tâchant de trouver le goût des plaisirs minuscules, la sensation de l'eau ruisselant sur le crâne pendant la douche, le goût amer du café adoucit par la tendresse d'un chocolat, les flocons de neige ciselés, pareils à de la dentelle se posant sur la vitre avant de disparaître comme par enchantement. Et puis l'art, aussi..."

Thibault de MONTAIGU in La grâce (Ed. J'ai Lu - 2021)

12/06/2022

Les dimanches poétiques (295)

"Il y a un moment, un âge, où l'on découvre avec stupeur que l'on a été jeté dans cette vie sans raison. Que l'on aurait pu ne jamais exister et pourtant que l'on est, jailli du néant pour un jour y retourner. Il y a un moment, un âge où l'on entre brutalement dans le pourquoi du monde, et la raison tremble à l'idée que rien ne justifie notre présence ici-bas. Peut-être certains en sont-ils à peine conscients, ou alors chassent-ils aussitôt cette pensée, car on ne peut la contempler sans défaillir d'angoisse. Peut-être certains quittent-ils cette terre sans même y avoir songé un instant, traversant l'existence comme des fantômes au milieu d'autres fantômes. Mais à ceux qui s'y arrêtent, à ceux qui implorent une réponse, est donné de connaître la plus haute et la plus vertigineuse des solitudes. "

Thibault de MONTAIGU in La Grâce (Ed. J'ai lu - 2021) 

15/05/2022

Les dimanches poétiques (294)

"Rien ne développe l'intelligence comme les voyages."

Emile ZOLA

01/05/2022

Les dimanches poétiques (293)

"Mon amour,

je me suis remis au ligne à ligne... Ca a quelque chose d'enivrant et de fou de continuer à écrire quelque chose dont on est à peu près sûr qu'il n'y aura personne pour le lire, sauf peut-être, peut-être, un jour, quelqu'un d'aussi fou que nous... Quelle étrangeté, la rumeur que l'on fait autour de ce qu'on appelle les "grands écrivains"... Les textes sont là, on y picore des fragments, on survole, on retient quelques bribes, des miettes, des "passages", des "images"... Qui se demande vraiment ce que ça a coûté? Toute une vie passée à aligner des lettres, des syllabes, des rythmes... En réalité, l'espèce humaine ne demande qu'à s'engloutir sans mémoire dans la meilleure anesthésie possible..."

Philippe SOLLERS in Lettres à Dominique Rolin 1958-1980 (Ed. Gallimard - 2019)

poésie,lecture,littérature,actu,actualité,philippe sollers,dominique rolin

20/03/2022

Les dimanches poétiques (292)

"Nous avons tous besoin d'aller chez le médecin, à la pharmacie, sinon pour nous-mêmes, du moins pour accompagner nos enfants, à la consultation des nourrissons, ils sont pesés, ils sont mesurés, on entreprend immédiatement de nous classer, de nous situer, de nous transformer en points sur des graphiques, nous sommes évalués par rapport à la moyenne, vaccinés contre presque tout sauf la tristesse, les déceptions, la mort."

Jon Kalman STEFANSSON in Lumière d'été, puis vient la nuit p. 291-292 (Ed. Grasset - 2020)

poésie,lecture,littérature,jon kalman stefansson,lumière d'été puis vient la nuit,actu,actualité,prose

27/02/2022

Les dimanches poétiques (291)

"On dirait parfois que les matins de janvier font passer le temps en tressant des cordes. Il vaut alors mieux rester chez soi, n'aller nulle part, se blottir bien au chaud en espérant que le monde nous oublie."

Jon Kalman STEFANSSON in Lumière d'été, puis vient la nuit p.109 (Ed. Grasset - 2020)

06/02/2022

Les dimanches poétiques (290)

"- Oh, tu sais, Maria, j'ai appris à vivre avec ce chagrin-là. Je crois qu'il y a des bras irremplaçables. J'ai essayé d'en trouver d'autres dans lesquels me nicher. Ca n'étreint pas pareil. Ca ne renferme pas autant d'amour. Ce sont des dupes. Des fakes. Il y a des manques impossibles à combler. Et des plaies qui, même après avoir cicatrisé, font aussi mal que le jour de la chute dès lors que notre regard se pose sur elles et en ravive le souvenir."

GIULIANO Serena in Mamma Maria p. 171 (Ed. Cherche Midi - 2020)

poésie,lecture,littérature,actu,actualité