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05/02/2012

Les dimanches poétiques (65)

"Le suicide m'attriste. J'ai l'idée d'un gâchis, d'un aveuglement, d'un attentat. On ne fait pas assez la distinction entre la vie que l'on mène et la vie que l'on porte. La vie que l'on mène est, somme toute, secondaire, variable, changeante, soumise à des aléas, déterminée. Elle peut être heureuse ou malheureuse, mais elle ne doit pas remettre en cause la vie que l'on porte - il y a, peut-être, des exceptions; je n'en suis pas sûr. La recherche du bonheur occupe beaucoup les gens. C'est normal, c'est humain. Le bonheur n'est pas mon propos.

Cependant, il existe des moments d'harmonie, de connivence. C'est comme un murmure à l'oreille de l'âme, un fil fin traversant le chas de l'être. On se fond. On s'amenuise et on grandit à la fois. On respire le vent, toutes fenêtres grandes ouvertes. On se balance aux trapèzes, on se pend aux anneaux, les nuages sont nos muscles. On coule dans le lit du monde sur des coussins de pulpe. La musique s'échappe des galets. Une cheminée brûle au coin d'un rêve, les flammes nous lèchent les tempes. Il fait frais et chaud. Un pinceau de soie nous peint les veines d'une couleur douce. Nos battements de paupières sont des tunnels enchantés. La lumière du jour est une confidence. Les étoiles nous piquent le visage."

Laurent GRAFF Selon toute vraisemblance

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