02/09/2025
La machine à écrire #17
Lorsque le facteur a sonné j'ai cru qu'il m'apportait une lettre recommandée. Mais non. Au lieu de ça, il tenait dans les mains un colis. Pas très gros, de vingt-cinq centimètres de long environ sur vingt de large. Je n'avais rien commandé et je fus étonnée de l'arrivée de ce paquet. Pas de mention de l'expéditeur et impossible de déterminer sa provenance. On avait collé dessus des timbres du monde entier. Comment avait-il pu parvenir jusque chez moi avec tous ces timbres différents? Voilà qui était bien étrange.
Il pesait environ cinq-cents grammes. Je le déposai sur la table de la cuisine et regardai comment l'ouvrir sans abîmer ces timbres aux écritures évoquant de lointaines contrées. Je passai une paire de gants en vinyle et m'outillai d'un cutter. Je commençai à l'ouvrir par le côté le plus long. Le scotch qu'on avait rajouté pour le sceller céda facilement sous la lame. Je m'attaquai ensuite aux côtés plus courts. Une fois cette opération terminée, toujours munie de mes gants, je soulevai délicatement le dessus. L'intérieur du rabat était décoré. Sur une même ligne étaient représentées une croix grecque, une croix catholique et une croix orthodoxe. Au-dessus de cette ligne, en plus gros, avait été dessinée une croix papale surmontée d'une tiare. Les détails étaient magnifiques.
Dans le carton, quelque chose était emballé dans du papier de soie. Je le retirai précautionneusement. A l'intérieur une boîte en bois d'un rouge carmin et de forme carrée. Le dessus était travaillé en une espèce de damier aux lignes courbes. Sur l'un des côtés se trouvait une serrure avec une minuscule clé sculptée. Je la tournai délicatement et soulevai le couvercle. La boîte était tapissée d'un velours bleu nuit de la plus belle qualité et au milieu reposait un objet que je n'avais jamais vu auparavant. Il était de forme ronde et semblait fait d'un métal précieux. Des pierres étaient incrustées à certains endroits. Je les reconnus tout de suite: des émeraudes, des tanzanites et des éclats de béryl vert pâle. La boule était reliée à une chaîne. C'était sans aucun doute un bijou. Quand je le soulevai il se mit à tinter. Un son harmonieux et agréable s'en échappa. Je décidai de l'accrocher à mon cou. Curieuse d'en savoir plus sur l'objet, je fis des recherches sur le Web. J'appris qu'il s'agissait d'un "appeleur d'anges". Je le fis donc tinter pour appeler mon ange gardien, pour appeler Haiaiel, l'ange des leaders, des défenseurs de la justice et de ceux qui affrontent l'adversité avec courage.
Exercice tiré du n° 5 de La Machine A Ecrire: vous recevez un colis anonyme sur lequel sont collés des timbres du monde entier. Que contient-il? Il peut y avoir plusieurs objets à l'intérieur.
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31/08/2025
Les dimanches poétiques (376)
[…] Ce jour-là près de la source, Dieu sait ce que tu m’as dit
Mais l’été finit sa course, l’oiseau tomba de son nid
Et voilà que sur le sable nos pas s’effacent déjà
Et je suis seul à la table qui résonne sous mes doigts
Comme un tambourin qui pleure sous les gouttes de la pluie
Comme les chansons qui meurent aussitôt qu’on les oublie
Et les feuilles de l’automne rencontrent des ciels moins bleus
Et ton absence leur donne la couleur de tes cheveux
Une pierre que l’on jette dans l’eau vive d'un ruisseau
Et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau
Au vent des quatre saisons, tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur.
Chanson de Michel Legrand utilisée pour le film L’Affaire Thomas Crown
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29/08/2025
La machine à écrire #16
Jonas observait la scène depuis l'arrière boutique. Il avait manqué pouffer de rire à deux reprises. Son patron demanda au client "vous êtes sûr que vous voulez que je les répare?" "Oui, oui", répondit l'homme derrière le comptoir avec la mine fermée. Il avait un visage taillé au scalpel. Jonas n'avait jamais vu quelqu'un avec un menton aussi pointu.
Le cordonnier était perplexe. Le client insistait. "Elles sont quasiment neuves et m'ont coûté une fortune. Et puis j'en ai besoin pour aller travailler." C'est là que le cordonnier s'est demandé si le bonhomme avait bien toute sa tête.
On entendit un éclat de rire fuser dans l'arrière boutique, suivi de plusieurs autres. Jonas pleurait. Le patron, lui, essayait de garder son sérieux malgré tout, jetant un oeil aux autres clients qui s'impatientaient. Puis, il prit la paire de palmes que lui tendait le client et lui remit un ticket tout en lui expliquant qu'il regarderait ce qu'il pouvait faire. Une fois l'énergumène sorti tout le monde partit dans un fou rire qui dura plusieurs minutes.
Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: faire un micro récit avec un personnage et une situation pris au hasard. Ici un cordonnier et une paire de palmes.
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26/08/2025
La machine à écrire #15
Je ne sais pas où ce coucou m'emmène. Ceux qui m'ont amené à l'aérodrome n'étaient pas très diserts. Tous habillés de noir, un holter sous leur veste. J'ai pensé qu'il valait mieux ne pas faire d'histoire et faire exactement ce qu'ils me disaient. Ils m'ont retiré le bandeau qui me recouvrait les yeux seulement quelques minutes avant de me faire monter dans l'avion. Ils voulaient sûrement s'assurer que je ne remarque aucun détail du parcours emprunté pour arriver jusqu'ici. Nous sommes seuls sur le tarmac; qui semble perdu au milieu de nulle part. Le pilote met en route l'appareil, fait quelques réglages.
(1) Nous sommes trois dans l'avion. Les moteurs sont poussés à fond, nous prenons de la vitesse et d'un seul coup nous nous élevons dans les airs. J'aperçois un trait de côte par le hublot puis, le bleu intense de la mer. Plus un morceau de terre en vue. Le pilote donne un ordre à son comparse, lequel ouvre la portière gauche de l'appareil, celle à côté de laquelle je suis assis. Il détache ma ceinture. J'ai un mauvais pressentiment et je ne peux rien tenter, mes mains sont ligotées. Le type me pousse hors du zinc. Pendant une cinquantaine de secondes j'ai la sensation d'être en apesanteur et de flotter sur un matelas d'air. Mais cela ne dure pas. Je ferme les yeux avant de me faire engloutir par la Grande Bleue.
(2) Il me demande si ma ceinture est bien attachée. Je réponds par l'affirmative. Les hommes restés sur le tarmac donnent le signal pour le décollage. Les moteurs sont poussés à fond, nous prenons de la vitesse et d'un seul coup nous nous élevons dans les airs. J'aperçois un trait de côte par le hublot puis, le bleu intense de la mer. Je repense à mes années passées en Afrique australe, pendant lesquelles j'ai rallié plus d'une fois des camps perdus dans la brousse au moyen de petits avions de ce type. Celui-ci ne m'emmène certainement pas très loin. Je crois bien que c'est un Cessna 172 et son autonomie n'est que de cinq heures. Nous nous approchons d'une côte. Il me semble reconnaître l'agencement de Brindisi avec, au premier plan, le vieux phare et le château Alfonsino. On dirait bien que je suis de retour à la maison...
(3) Les moteurs sont poussés à fond, nous prenons de la vitesse et d'un seul coup nous nous élevons dans les airs. J'aperçois un trait de côte par le hublot puis, le bleu intense de la mer. Nous la survolons pendant près de deux heures quand tout à coup le pilote prend un virage à 90° sur la gauche. Je colle le nez au hublot et aperçois la cité lacustre avec ses toits rouges si typiques. Pourquoi le pilote m'a-t-il amené ici et pas à Rome? Ma mission est pourtant terminée. J'aurais dû faire un débrief avec C. Qu'est-ce qu'ils ont oublié de me dire?
Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: écrire une mini nouvelle sur un personnage dans un avion, qui ne connaît pas la destination de son voyage. Proposez trois chutes différentes (chute 1, chute 2, chute 3 précisées dans le texte).
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22/08/2025
La machine à écrire #14
Elle ressemble à madame Meillant. Il me semble bien que c'est elle. Et moi qui pensait être tranquille au fin fond du Finistère pour passer quelques jours de vacances! Loin de mon cabinet, loin de mes patients, à savourer quelques moments sans avoir à poser un diagnostic, à prescrire des antibiotiques et à rédiger des certificats de décès. Parce qu'à Médréac j'ai plus de patients âgés que de jeunes gens. Les anciens n'ont pas envie d'être coupés de leur environnement, d'être coupés du lieu qui les a vus naître. Ils veulent rester le plus longtemps possible chez eux; au diable la maison de retraite! Et surtout, ils n'ont pas vraiment les moyens d'y aller à la maison de retraite. Les jeunes, ils s'enfuient à la ville. Médréac, ça ne les fait pas vraiment rêver.
Elle est en train de se faire malmener par un pêcheur du cru qui semble lui disputer la table où elle s'est installée. Il a l'air d'être un habitué du lieu. Je ne sais pas ce qu'elle lui a dit mais j'entends qu'il la traite de "cruche bornée". Il est tout rouge et on dirait que de la fumée va lui sortir par les oreilles. Pourvu qu'il ne fasse pas une attaque. M'est avis qu'il ne boit pas que de l'eau quand il vient ici. Le patron sort du comptoir et fait remarquer à madame Meillant que la table est réservée. Elle a l'air piqué et semble furieuse. Elle se lève et ramasse ses affaires. Je me planque derrière mon journal. Manquerait plus qu'elle me reconnaisse et vienne faire la causette...
Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: point de vue interne (2ème personnage, secondaire). Faites vivre l'histoire à travers un personnage périphérique. Peut-être un témoin ou un acteur passif de l'événement.
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17/08/2025
Les dimanches poétiques (375)
Les maux du corps sont les mots de l'âme,
ainsi on ne doit pas chercher à guérir le corps
sans chercher à guérir l'âme.
PLATON
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10/08/2025
Les dimanches poétiques (374)
On change sa vie sur un coup de tête ou après mûre réflexion.
Nombreux sont ceux qui caressent ce rêve.
Peu osent franchir le pas.
A n'importe quel âge de la vie, tout être humain a le droit de relancer les dés.
Pourquoi pas vous?
Lorraine FOUCHET
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