08/02/2015
Les dimanches poétiques (149)
"Dans la foulée, j'ai aussi commencé une lettre à Paul Rialto, mais je ne suis pas parvenu à rédiger plus de deux lignes. Je le revoyais, l'année précédente, commentant un passage de Proust. Son aisance. Son élocution. Sa pertinence. Les phrases naissaient et s'épanouissaient dans la classe, elles étaient chatoyantes. Je ne prenais aucune note. J'étais fasciné. Je ne pourrais jamais produire un travail d'une telle qualité. Mais bon, personne ne me le demandait. J'étais le tâcheron acharné qui, un jour, sait-on jamais, à la faveur du forfait d'un champion, pourrait peut-être ramener une médaille de bronze à l'équipe nationale, médaille dont tout le monde se réjouirait pendant cinq minutes avant de l'oublier."
Jean-Philippe BLONDEL Un hiver à Paris
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, hypokâgne, un hiver à paris, jean-philippe blondel, roman, actu, actualité | Facebook |