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03/08/2025

Les dimanches poétiques (373)

Aimer, c'est savoir dire je t'aime sans se parler. 

Victor HUGO

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01/08/2025

La machine à écrire #9

Je me revois assise, levant la tête vers cet homme. Je lui dis que j'ai mal. La scène se passe dans une salle de classe de l'école primaire. Ecole qui sera nommée quelques années plus tard Les Prunus. Il me répond que ce n'est rien et enchaîne sur autre chose. Il est assis derrière un bureau, rédige une ordonnance destinée à un ophtalmologue. Je suis comme dans un état second. Il me dit que c'est important, de bien donner l'ordonnance à mes parents pour qu'ils m'emmènent chez le spécialiste, pour corriger ma vue, mes yeux, ces "petites émeraudes". J'ai six ou sept ans. Peut-être huit. 

La lumière du jour me parvient du fond de la salle par de hautes et grandes fenêtres. Mon corps et moi faisons deux. Que s'est-il passé dans l'autre pièce? Que s'est-il passé dans cette bibliothèque transformée le temps d'une journée en cabinet médical? Les murs sont tapissés d'étagères pleines de livres. De la moquette recouvre le sol. L'endroit est feutré. La porte est fermée. 

Une enfant fait confiance à un médecin. Une main sur mon épaule gauche et puis une douleur. Et lui derrière moi. Je suis en petite tenue. Je ne pleure pas. Je ne dis rien. Je me tiens debout avec cette impression qu'on a violé mon intimité. Est-ce que mes petites camarades ont ressenti elles aussi cette désagréable sensation? 

Toujours assis derrière le bureau il tend l'ordonnance en espérant que la gamine de la campagne, certainement pas destinée à un grand avenir, dont les parents ne déménageront sûrement pas, ne comprenne pas ce qui s'est passé. En espérant que je ne me souvienne de rien. En espérant que la douleur ne persiste pas. En espérant que nos chemins ne se recroisent jamais. 

A-t-il oublié cette école aux briques rouges et aux huisseries blanches? M'a-t-il oubliée? Nous a-t-il oubliées? A-t-il cherché à savoir ce que j'étais devenue? Et lui qu'est-il devenu? A-t-il continué à travailler pour la médecine scolaire? A-t-il travaillé dans des établissements spécialisés accueillant des enfants? Peut-être qu'il était marié. Peut-être qu'il avait des enfants... N'a-t-il jamais eu honte? 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: penser à un décor de notre enfance. Un lieu qui a compté pour nous, un endroit, un espace chargé de souvenirs. Une fois ce décor trouvé, composer un récit au présent.

31/07/2025

Juillet en quelques mots #105

Qui part sans parapluie un jour où ils annoncent de l'orage? // Payer le voyage en bus d'une Péruvienne prise au dépourvu par la pluie et par le temps. Elle risquait de manquer son train. Laquelle Péruvienne vit à Londres depuis 15 ans, était en visite à Paris et avait décidé de découvrir Rouen en une journée. Echanger en anglais puis un peu en espagnol... // Avoir sur son portable l'application IDF Mobilités mais ne pas avoir celle du réseau Astuce. (Allez comprendre!) // Aller marcher et favoriser la sécrétion d'endorphines // Essayer de se projeter // Et toujours des petites nuits // Un maire qui reçoit une lettre signée d'un chien... (Pas banal et franchement ça m'a fait bien rire!) // Des chaussures couleur de pluie // Confiture d'abricots // Des moments de doute // Et essayer de refaire mon capital énergie... (Comme on recharge un téléphone. Mais là, c'est plus long...) // Compotée de bananes, citron vert et épices // Aqua Allegoria Mandarine Basilic // Une histoire de bouquet // Quelques pas de danse // Ne pas accorder de crédit aux paroles d'un homme qui a un peu trop bu // Lire trois livres différents en même temps // Le podcast de Pauline Laigneau est vraiment très intéressant // Se plonger dans l'univers des écrivains // Marmelade d'oranges et tomates cerises // Cette nouvelle me donne du fil à retordre // Grosses pluies // "Tu es plutôt chipo ou merguez?" // Limiter les gros projets ou comment mettre en place la slow productivity

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29/07/2025

La machine à écrire #8

Le bruit du ressac se propage. Les vagues frappent les roches noires qui encerclent la plage de l'Ecluse avant de venir mourir sur le sable. Le bouillonnement de l'eau s'amplifie. Le vent prend de la vitesse et s'engouffre maintenant dans les branches des arbres enracinés sur la pointe du Moulinet. Leurs feuilles jouent une musique sombre. La nuit se faufile. Les pleurs des goélands fendent l'air par intermittence. On dirait des enfants qui n'arrivent pas à s'endormir, inquiets de ce que l'obscurité charrie. Et toujours en fond sonore le bruit de l'eau, des rouleaux qui vont et viennent de plus en plus vite sous les assauts du vent.

J'entends des pas près de moi et des jappements. Je me retourne. Un homme et son chien, un Beagle, passent à quelques mètres. L'animal se colle à son maître, il semble avoir froid, pousse des petits cris plaintifs qui ressemblent à une supplique. Il voudrait rentrer.

Je les regarde s'éloigner. Les pas de l'homme résonnent sur la façade du Casino. Je quitte moi aussi la plage. Le bruit bourdonnant du vent devient insupportable. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: choisir un tableau ou une photographie et travailler l'univers sonore uniquement.

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27/07/2025

Les dimanches en photo (211)

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25/07/2025

La machine à écrire #7

Une feuille coupée en deux. A l'horizontale. Je plisse les yeux. En haut de la feuille, du bleu. En bas, du vert. Un vert mouvant, ondulant sous la brise. Des milliers d'ondes parcourent le bas de la feuille. Puis, au milieu, un point noir. On dirait qu'il grossit. La lumière m'empêche de le percevoir avec précision. J'ai l'impression, l'espace d'un instant, qu'il a disparu. Et comme par magie je le distingue à nouveau. Je ne le quitte pas des yeux; j'ai peur qu'il ne se sauve. Il grossit. 

Je l'avais cru noir mais il change de couleur. Est-il multicolore? Il semble danser sur la crête de la partie verte. Je ferme les paupières un instant. Sera-t-il toujours là quand je les rouvrirai? Et s'il avait disparu? Mais l'envie de savoir est plus forte. Trois, deux, un... Il est toujours là et me semble avoir encore grossi. Est-il gris? Sa forme semble elle aussi changer. De rond il se transforme en une espèce de rectangle qui se détache sur le fond bleu. L'image m'arrive en contre-jour et je ne peux être sûre de sa couleur. Les contours du rectangle sont cependant plus nets. Il semble encore se modifier. Je croyais que ce n'était qu'un rectangle et voilà qu'un petit carré surgit au-dessus de celui-ci. Un carré blanc, sur rectangle gris, de plus en plus gros. A mesure qu'il se déplace sur la ligne d'horizon - et que le soleil tourne - je le distingue plus nettement.

Il avance vers moi. Du moins c'est l'impression que j'en ai. Il grossit encore. Et prend à nouveau une autre allure. Il glisse sur l'eau, s'approche, prend les traits d'un cargo qui délestera bientôt son fardeau. Le port du Havre n'est qu'à quelques kilomètres à vol d'oiseau. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: décrire un paysage en essayant à chaque phrase de "zoomer" un peu plus jusqu'à arriver sur un très gros plan. 

 

20/07/2025

Les dimanches poétiques (372)

Nous nous reverrons un jour ou l'autre 

Si vous y tenez autant que moi 

Prenons rendez-vous 

Un jour n'importe où 

Je promets que j'y serai sans faute 

À Noël comme à la Pentecôte 

À Rio de Janeiro ou à Moscou 

Plus on est de fous 

Plus on rit de tout

Nous nous reverrons un jour ou l'autre 

J'y tiens beaucoup... 

Charles AZNAVOUR

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