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14/03/2015

Une cigogne volait vers l'ubac

Marcella avait dormi d'un sommeil profond et réparateur. Et elle aurait dormi davantage si elle n'avait pas été réveillée par l'air frais et plein de senteurs de ce début de printemps. La veille au soir Tiberio n'avait pas fermé complètement la fenêtre et le tissu vaporeux des rideaux ne constituait pas une barrière suffisante pour retenir la fraîcheur du matin.

Elle s'étira avec paresse et enfila un pull par-dessus sa nuisette, puis elle alla refermer la fenêtre. Elle pouvait maintenant apprécier la chaleur du soleil qui passait à travers les carreaux. Au loin une cigogne aux plumes noires se dirigeait à tire d'ailes vers l'ubac

Marcella resta un moment à observer le paysage et pensait qu'à l'heure qu'il était elle serait peut-être en train de ramasser coques, palourdes et autres bernard-l'hermite s'ils étaient allés sur la côte. Finalement elle était heureuse d'avoir choisi la montagne. L'hôtel Stella del Nord à Courmayeur était parfait pour ces vacances de printemps.

Ils avaient déserté Rome sans prévenir leurs amis et avaient coupé leurs portables. Seuls leurs employeurs étaient au courant. Ils avaient besoin de se reposer et aussi d'un peu d'insouciance. L'univers ne s'arrêterait pas de tourner en leur absence. Ce qui leur manquait à Rome c'était la liberté de faire tout ce qui leur plaisait à l'heure qu'ils le souhaitaient. Ici il n'y avait pas d'urgences à gérer. Marcella n'en pouvait plus de courir partout et de devoir faire attention de ne pas être suivie lorsqu'elle sortait de chez elle. Ses affinités avec le professeur Berghetti la rendait vulnérable. Elle savait qu'elle était une cible pour ceux qui en voulaient à Francesco.

Tiberio était réveillé mais il n'arrivait pas à s'extirper du lit. Il aimait la douceur de l'édredon qui glissait sur sa peau. Quand enfin il réussit à se lever, il eut une vision étrange. Marcella, toujours postée à la fenêtre, semblait nimbée de lumière. Un rayon de soleil, comme le prolongement d'un doigt de Dieu, descendait sur elle. Tiberio pouvait y voir virevolter des milliers de grains de poussières. On aurait dit une madone descendue des Cieux. Puis, il alla l'enlacer avec volupté et la serra tout contre lui.

Ce texte a été rédigé pour les Plumes d'Asphodèle de mars. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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Commentaires

Je leur souhaite de bien profiter de ce moment de répit.
Pour ma part, je préfère nettement la mer à la montagne.

Écrit par : Sharon et Nunzi | 14/03/2015

J'aime bien les deux mais j'ai tout de même une petite préférence pour la montagne. Faire la crêpe pendant des heures sur la plage ça ne m'a jamais botté et je me lasse moins vite de la montagne.

Écrit par : La plume et la page | 16/03/2015

J'aime beaucoup la ville de Courmayeur en Italie, c'est vraiment une très jolie cité.
J'adore la montagne et nous allons de temps en temps à Chamonix (mais c'est à 800 kms de chez moi).
Il est très bien votre texte mais je voudrai bien savoir de quoi elle a si peur Marcella ?
Je vous souhaiteun très bon week-end

Écrit par : Astrid | 14/03/2015

Pour savoir de quoi Marcella a tant peur il faut se référer aux précédents textes (une quinzaine environ).

Écrit par : La plume et la page | 16/03/2015

Mais que va penser le professeur Berghetti de ce moment de tendresse qui ne lui appartient pas ?

Écrit par : Martine Littér'auteurs | 14/03/2015

Jusqu'à preuve du contraire il ne s'est rien passé entre le professeur Berghetti et Marcella. Ceci étant dit il sent qu'il n'est pas le même quand il est avec elle. Il a envie de la toucher, d'être près d'elle mais il n'arrive pas à lui dire ce qu'il ressent. Peut-être qu'il ne sait pas comment lui dire? Il ne trouve peut-être pas les mots? Ou bien il a peut-être peur de se prendre un râteau?
Mais comment Marcella pourrait résister à ce beau brun aux yeux noisette?!

Écrit par : La plume et la page | 16/03/2015

Merci pour ce joli matin de printemps et pour ce beau moment de tendresse.

Écrit par : Emilie | 14/03/2015

On en voudrait des milliers de matin comme ça, pas vrai?

Écrit par : La plume et la page | 16/03/2015

Quelle jolie histoire ! On s'y plaît de suite et la tendresse en prime, je confirme...

Écrit par : Thiébault de Saint-Amand | 14/03/2015

Un peu de tendresse dans un monde de brut(es)... Un repos bien mérité pour ces deux-là.

Écrit par : La plume et la page | 16/03/2015

Joli ! les cigognes apportent l'insouciance et la tendresse :)

Écrit par : carnetsparesseux | 14/03/2015

Magnifique oiseau, très gracieux.

Écrit par : La plume et la page | 17/03/2015

Beau texte, j'ai tout de suite été prise par le récit...
Bon dimanche...

Écrit par : Val | 15/03/2015

Merci Val. Belle semaine!

Écrit par : La plume et la page | 17/03/2015

Je vais faire le voyage dans le sens inverse dans quelques semaines, mais pas pour les mêmes raisons. Quoique la liberté des vacances...

Écrit par : monesille | 15/03/2015

Bon voyage alors. Et belles vacances.

Écrit par : La plume et la page | 17/03/2015

Ah...l'amour, l'amour rend tout de suite un texte esthétique...
ce rayon de lumière dans le matin a quelque chose d'affriolant.
merci pour ce beau texte.
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : celestine | 15/03/2015

Qu'est la vie sans amour? L'écriture n'y échappe pas.

Écrit par : La plume et la page | 17/03/2015

La fin est comme un tableau surréaliste ...
Très réussi :-)
Bonne soirée :-)

Écrit par : Valentyne | 15/03/2015

Maintenant que tu le dis, c'est vrai que le dernier paragraphe a quelque chose de surréaliste. Merci pour ton passage!

Écrit par : La plume et la page | 17/03/2015

Quand passent les cigognes, revient le printemps et ses amours

Écrit par : jacou | 16/03/2015

Ta phrase me fait penser à un poème de Guillaume Apollinaire: "Encore un printemps de passé, je songe à ce qu'il eut de tendre..."

Écrit par : La plume et la page | 17/03/2015

Ton texte me laisse tout à fait rêveuse...

Écrit par : marlaguette | 16/03/2015

C'est peut-être un rêve qu'a fait le professeur Berghetti? (Un mauvais rêve pour lui?...)

Écrit par : La plume et la page | 17/03/2015

Joli voyage, billet plaisant

Écrit par : patchcath | 17/03/2015

Merci Patchcath. Le monde offre de bien jolis endroits.

Écrit par : La plume et la page | 17/03/2015

Je trouve que ces moots nous ont permis de lire de tres beaux textes et le tien l'est également
BRAVO

Écrit par : Ghislaine | 17/03/2015

Une belle liste de mots, je suis d'accord avec toi.

Écrit par : La plume et la page | 17/03/2015

Voila des mots qui voyagent bien !

Écrit par : L'Ornitho | 17/03/2015

Je dirais que les mots voyagent plus que l'auteur. Du moins ces temps-ci...

Écrit par : La plume et la page | 18/03/2015

Ha les revoilà ces deux là ! Ça me fait plaisir de les revoir ! Qui plus est dans la douceur d'un matin de printemps, une écriture toujours aussi poétique et fluide ! ;)

Écrit par : Asphodèle | 19/03/2015

Merci de ton passage chère Asphodèle. Je n'ai pas eu trop le temps cette semaine de passer lire les textes sur les différents blogs. J'espère pouvoir le faire la semaine prochaine...

Écrit par : La plume et la page | 20/03/2015

C'est une grasse matinée, si le soleil chauffe déjà, ils ont bien raison d'en profiter, car c'est aussi un moment de grâce

Écrit par : la fllibust | 22/03/2015

Ils ont besoin de recharger leurs batteries. Le soleil et la montagne c'est un bon cocktail pour se ressourcer.

Écrit par : La plume et la page | 25/03/2015

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