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25/07/2025

La machine à écrire #7

Une feuille coupée en deux. A l'horizontale. Je plisse les yeux. En haut de la feuille, du bleu. En bas, du vert. Un vert mouvant, ondulant sous la brise. Des milliers d'ondes parcourent le bas de la feuille. Puis, au milieu, un point noir. On dirait qu'il grossit. La lumière m'empêche de le percevoir avec précision. J'ai l'impression, l'espace d'un instant, qu'il a disparu. Et comme par magie je le distingue à nouveau. Je ne le quitte pas des yeux; j'ai peur qu'il ne se sauve. Il grossit. 

Je l'avais cru noir mais il change de couleur. Est-il multicolore? Il semble danser sur la crête de la partie verte. Je ferme les paupières un instant. Sera-t-il toujours là quand je les rouvrirai? Et s'il avait disparu? Mais l'envie de savoir est plus forte. Trois, deux, un... Il est toujours là et me semble avoir encore grossi. Est-il gris? Sa forme semble elle aussi changer. De rond il se transforme en une espèce de rectangle qui se détache sur le fond bleu. L'image m'arrive en contre-jour et je ne peux être sûre de sa couleur. Les contours du rectangle sont cependant plus nets. Il semble encore se modifier. Je croyais que ce n'était qu'un rectangle et voilà qu'un petit carré surgit au-dessus de celui-ci. Un carré blanc, sur rectangle gris, de plus en plus gros. A mesure qu'il se déplace sur la ligne d'horizon - et que le soleil tourne - je le distingue plus nettement.

Il avance vers moi. Du moins c'est l'impression que j'en ai. Il grossit encore. Et prend à nouveau une autre allure. Il glisse sur l'eau, s'approche, prend les traits d'un cargo qui délestera bientôt son fardeau. Le port du Havre n'est qu'à quelques kilomètres à vol d'oiseau. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: décrire un paysage en essayant à chaque phrase de "zoomer" un peu plus jusqu'à arriver sur un très gros plan. 

 

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