Les dimanches poétiques (240)

"Il ne savait pas trop ce qui le dégoutait le plus chez Lemoine, était-ce sa morgue et sa prétention hautaine de côtoyer l'élite? Ou simplement son obésité maladive? À le voir, vautré de toute sa masse dans son fauteuil, la graisse débordante des accoudoirs, Lemoine lui faisait penser à un potentat africain juché sur son trône, un de ces roitelets qu'aurait pu décrire Stanley dans ses récits de voyage. À la seule différence que celui qui était en face de lui n'avait pas la peau noir ébène mais bien tendue et rosée comme celle d'un cochon de lait, avec des nuances cramoisies au niveau du nez et des bajoues." 

Gregory LAIGNEL Le manoir du marchand d'armes 

Les dimanches en photo (118)

Les dimanches poétiques (239)

"La générosité est toujours un accident de l'histoire. Ou bien la ruse d'un esprit pragmatique. Rien qui ne dure longtemps. La religion ne tolère que le même. Elle veut l'identique. Encore une grande différence avec la foi, qui, elle, se moque des différences, puisqu'elle est implantée en silence, dans le tréfonds de chaque âme, et qu'elle s'épanouit hors des règles. Tu le vois bien, en voulant extérioriser l'intime, la religion fabrique une mise au pas. Il ne faut jamais révéler au jour ce qui est caché. Les grandes choses se font dans le creux du cœur, à l'abri des regards. Viendra un temps où il faudra tout dire et tout montrer. Alors l'humanité sera perdue, car, sans secret, l'homme perd sa force."

Clara DUPONT-MONOD La révolte  

Février en quelques mots #29

Mauvaise surprise // Démonter le sapin le 3 février... // Envie d'un intérieur épuré et fonctionnel. Ici ou ailleurs // La goutte d'eau qui fait déborder le vase // Les lumières de la ville au petit matin. Panorama scintillant // Du vent, certes, mais une journée sans pluie // Une table ronde? Des fauteuils à la place du canapé? // De belles journées ensoleillées. Ne pas en être rassasiée // Se mouiller les cheveux, faire le shampoing et se rendre compte qu'il n'y a plus d'eau chaude pour rincer... Pester! // Reprendre le chemin de la salle de sport. Mon corps me dit merci // Café en terrasse. Tellement bien qu'on n'a plus envie de bouger... // Ecureuil sur talus. Adorable petite boule rousse // Compter 

Janvier en quelques mots #28

Ne rien voir du 1er janvier. Ou presque... // Commencer l'année exténuée // La banque qui prélève plus de taxes qu'elle ne file d'intérêts. Et puis quoi encore? // Sur les rotules // Manque de savoir-vivre. (Il ne paie rien pour attendre celui-là...) // La vengeance est un plat qui se mange froid // Avoir un projet en tête mais qui ne prend pas la tournure escomptée. Mais peut-être que je suis trop pressée... // Journée Soldes. Aïe! Aïe! Aïe!

Les dimanches poétiques (238)

"Ce n'est pas ce qu'il écrit qui est le but premier de l'écrivain. Son besoin premier est d'écrire. Ecrire, c'est-à-dire se faire absent du monde et de lui-même pour, éventuellement, en faire la matière d'élaborations littéraires. Ce n'est que secondairement que se pose la question du "sujet" traité. Le sujet est la condition nécessaire, nécessairement contingente de la production d'écrits. N'importe quel sujet est le bon pourvu qu'il permette d'écrire."

André GORZ Lettre à D.

Adieu 2018, bonjour 2019...

Le passage à une nouvelle année est l'occasion de faire le bilan des douze derniers mois avant de se projeter dans les douze prochains. 

Pour tout vous dire je n'ai pas vu l'année passer. J'ai la tête dans le guidon depuis le mois de mai et le passage à 2019 ne change rien à ce rythme effréné. Avec ce sentiment de ne plus être maîtresse de mon temps, de faire ce que la société veut que je fasse et non pas ce que moi j'ai envie de faire. En décembre je n'ai pas réussi à lire un livre en entier. J'étais tellement exténuée après mes journées de boulot que je m'endormais sur le bouquin. Je n'ai pas rédigé un seul texte pour l'atelier d'écriture depuis la reprise en septembre. Pas le temps de me poser, pas inspirée, vidée de mes mots, sucée jusqu'à la moelle par le travail. Pas foutue d'écrire quoi que ce soit.

Ceci étant dit, j'ai quand même mené quelques projets à terme. Enfin, au moins un même si le résultat n'est pas celui escompté. En janvier dernier j'ai envoyé mon premier roman à trois maisons d'éditions. Toutes m'ont envoyé une réponse négative mais le fait d'aller jusqu'au bout, jusqu'à la dernière étape du projet m'a conforté dans l'idée que je suis capable d'achever quelque chose qui me tient à cœur et que je peux me montrer tenace et déterminée. D'ailleurs j'ai prévu de l'envoyer à deux autres maisons d'éditions ces prochaines semaines.

Sinon côté cœur, statu quo. Est-ce qu'en 2019 les planètes s'aligneront pour que quelque chose bouge? Pas vu le beau rayon de soleil cette année. Pas vu non plus l'autre joli cœur... Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Mais soyons honnête, ces deux-là ne sont pas les bonnes personnes. Le problème c'est qu'à mon âge il ne reste pas beaucoup d'hommes sur le marché... Et je ne suis pas certaine d'être prête à beaucoup de concessions. Plus on vieillit, moins on aime changer ses habitudes. Bref! Autant dire que l'équation est difficile à résoudre! Sans compter que je suis une vraie sauvage! Celui qui réussira à m'apprivoiser n'est sans doute pas né...

Mais ce que j'attends principalement de 2019 c'est qu'elle soit une année de transition et de mouvement, dans tous les sens du terme. Rendez-vous dans douze mois pour faire le point!  Et belle année à vous tous!