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13/01/2016

Le chant syncopé de la tempête

Tout le jour le ciel, tel une serpillière, s'était tordu en averses de neige drue. Cécilia n'avait vu personne. Pas une seule visite. Personne ne s'était risqué à sortir par ce temps. Elle-même n'avait pas osé mettre un pied dehors. Elle avait juste reçu un appel de Stanislas. Plaisir minuscule au milieu de ce brouillard aveuglant. Pour le coup les nuages ne s'étaient pas montrés dilettantes et ils n'avaient pas plaidé coupables en laissant place aux rayons du soleil quelques instants. Il n'y avait eu aucune éclaircie sur le village. C'avait été une journée blanche.  

Cécilia ressentait l'agacement de la bâtisse face aux assauts du vent. La maison craquait de partout et le chant syncopé de la tempête ne l'incitait pas à se mettre sous la couette. Elle savait qu'une nuit d'insomnie se profilait. Installée dans le canapé près de la cheminée elle contemplait l'éparpillement de livres et de vieux almanachs qui s'étendait à ses pieds.  Quelques recueils de poésie étaient également entreposés par terre. Elle avait prévu de quoi tenir jusqu'aux petites heures du matin.

L'âtre lui renvoyait une chaleur douce. De petites bûches se consumaient sur les chenets en fer hérités de ses grands-parents. Les flammes, tantôt sveltes, tantôt dodues, exécutaient une farandole mélancolique. Cécilia était comme hypnotisée et ne vit pas le sommeil pointer son nez.

Elle se réveilla vers 6 heures et entendit le vent respirer doucement. Il s'était apaisé comme un enfant qui s'endort épuisé d'avoir trop crié. Le feu était éteint mais elle n'avait pas froid. Un plaid avait été déposé sur ses épaules. Son cerveau vu rouge. Avait-elle oublié de verrouiller la porte d'entrée? Ou celle du garage? Elle bloqua sa respiration dans l'espoir de capter un bruit. Mais rien. La maison lui renvoya un grand silence. Son cœur s'affola. Quelqu'un était vraisemblablement entré chez elle avec un passe-partout. Et quelles que soient ses motivations, ce n'était certainement pas par gentillesse qu'il l'avait couverte d'un plaid. Elle n'osait pas bouger, pensant que l'intrus était peut-être tapi dans l'ombre en train de l'observer.

Ce texte a été rédigé pour les Plumes n°48 organisées par Asphodèle. Il n'est pas libre de droit, et la photo non plus.

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Commentaires

Pas très rassurante, la fin de ton texte. Je préfère encore une bonne nuit de tempête !

Écrit par : Nunzi | 16/01/2016

C'est vrai qu'on se demande ce qui va lui arriver à Cécilia...

Écrit par : La plume et la page | 16/01/2016

J'ai adoré (si on peut dire) la fin ! quelle chute bien amenée.. brrrrr :)

Écrit par : carnetsparesseux | 16/01/2016

Une fin qui donne des frissons au lecteur.

Écrit par : La plume et la page | 16/01/2016

Allez ouvre un oeil !! vite, je veux savoir qui c'est moi !!!!!!!!!!!!
J'adore la chute !

Écrit par : Ghislaine | 16/01/2016

Est-ce quelqu'un qui lui veut du mal ou quelqu'un qui lui veut du bien? Je ne sais pas encore...

Écrit par : La plume et la page | 16/01/2016

Le suspense est à son comble...
La "douce respiration" du vent me rassure cependant.

Écrit par : martine | 16/01/2016

Moi aussi ça me rassure. Ca m'apaise.

Écrit par : La plume et la page | 16/01/2016

J'ai senti la chaleur du poêle tout à coup ! Très joli texte avec une chute habile à la fin ;) Bon dimanche !

Écrit par : thiébault de saint amand | 16/01/2016

Je rêve d'une cheminée... dans une autre vie peut-être. Bon dimanche Thiébault!

Écrit par : La plume et la page | 16/01/2016

Belle atmosphère ! Et, tout compte fait, si intrus il y a, il n'est peut-être pas si méchant que cela, puisqu'il a déposé un plaid sur ses épaules !

Écrit par : Brize | 16/01/2016

C'est vrai qu'a priori un méchant ne prendrait pas la peine de déposer un plaid sur ses épaules. Ou alors il a été ébloui par la beauté de la fille! Va savoir...

Écrit par : La plume et la page | 16/01/2016

Un courant d'air prévenant sans doute ;-)
Nous prépares-tu une suite?

Écrit par : patchcath | 17/01/2016

Oui, je pense à une suite. Mais je ne sais pas si je pourrai la faire pour le mois blanc.
Sinon, pour ce qui est du courant d'air, s'il est prévenant, je me dis que Cécilia a bien de la chance...

Écrit par : La plume et la page | 17/01/2016

342 mots bien ordonnés, une histoire genre "polar" doux, pas de cadavre mais une main mystérieuse et bienveillante qui a déposé le plaid sur ses épaules pendant que Cécilia dormait !
On a envie que ça finisse bien tout ça !
Bon dimanche et bises de Lyon

Écrit par : Soène | 17/01/2016

Je ne sais pas comment ça va se terminer... Il me vient l'idée de faire quelque chose d'un peu loufoque, entre rêve et réalité.
Merci pour ton passage Soène!

Écrit par : La plume et la page | 17/01/2016

Coucou. J'aime la journée blanche.
Joli suspense: j'ai même cru que c'est la maison qui a déposé le plaid tellement qu'elle a l'air vivante... Boujou.

Écrit par : merquin | 17/01/2016

Une maison qui a du caractère... Un beau petit chalet niché dans les montagnes. (J'en rêve!)

Écrit par : La plume et la page | 17/01/2016

Cécile eut quand même le courage de se lever et quand elle arriva dans la cuisine, elle la vit, tranquillement attablée devant un café fumant.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-J'ai vu que tu grelottais en dormant, mes vieux réflexes sont revenus, que veux-tu...
-Tu m'as fait peur ! Mais quand t'apercevras-tu que je ne suis plus une enfant ? J'ai quarante-cinq ans, maman !
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : celestine | 17/01/2016

Ce n'est pas vraiment la suite que j'ai prévue. A découvrir mardi ou mercredi sur le blog...

Écrit par : La plume et la page | 17/01/2016

Brrr, on frissonne à la fin, l'inquiétude voire la peur nous étreint et puis on se dit "c'est un plaid sur les épaules", pas un oreiller sur le visage ! Oups ! Mais va savoir ! En tous cas ce texte appelle une suite c'est sûr ! Dommage que tu n'aies pas de Newsletter, je vais le louper si tu ne me préviens pas pas, bouh ! Bon dimanche à toi et merci pour cette jolie participation, tu as toujours ton style bien à toi ! ;)

Écrit par : Asphodèle | 17/01/2016

Merci pour ton passage Asphodèle. Je vais écrire la suite pour le mois blanc. Le texte sera sur le blog mardi ou mercredi.

Écrit par : La plume et la page | 17/01/2016

Le vent, le froid et l'intrusion! C'est le frisson garantit!
Faudra que je pense à venir voir la suite!

Écrit par : Emilie | 17/01/2016

La suite sera disponible mardi ou mercredi sur le blog dans le cadre du mois blanc.

Écrit par : La plume et la page | 18/01/2016

J'aime beaucoup l'atmosphère de cette maison :-)
Un fantôme déposeur de plaid ?
Bonne soirée :-)

Écrit par : Valentyne | 17/01/2016

Un fantôme... On en est peut-être pas loin avec la suite que je concocte.

Écrit par : La plume et la page | 18/01/2016

Tu parviens à créer une atmosphère inquiétante et puis... Tu nous laisses en plan! Cruelle! Y-a-t-il vraiment quelqu'un? est-il si mal intentionné?

Écrit par : claudialucia | 17/01/2016

Oui il y a quelqu'un Claudialucia. Mais ce n'est pas forcément la personne à laquelle on s'attend! Suite à découvrir mardi ou mercredi.

Écrit par : La plume et la page | 18/01/2016

Et bien, j'attends la suite au coin du feu, mais l'atmosphère est moins inquiétante ici que dans ton texte !

Écrit par : monesille | 18/01/2016

Je vais essayer de finir l'écriture de la suite au plus vite...

Écrit par : La plume et la page | 18/01/2016

Je n'en mènerais pas large moi non plus ! Peut-être que l'intrus voulait qu'elle dorme profondément pour pouvoir vaquer à ses petites affaires plus tranquillement ? Hou la la ! :D
Il est bien prévenant pour un voleur !
Affaire à suivre !
À bientôt donc.

Écrit par : marie-jo | 18/01/2016

Trop prévenant pour un voleur! Mais il y a bien quelqu'un dans la maison... A suivre!

Écrit par : La plume et la page | 18/01/2016

J'aime beaucoup "le vent respire doucement". :D Très bon suspens, on attend la suite. :D
Bises :D

Écrit par : ceriat | 30/01/2016

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