17/01/2016
Les dimanches poétiques (174)
"Or, dans un an ou deux, cette odeur aurait mûri et pris une vigueur telle que nul être humain, homme ou femme, ne pourrait s'y soustraire. Et les gens seraient réduits à merci, désarmés, sans défense, devant le charme de cette jeune fille, et ils ne sauraient pas pourquoi. Et comme ils sont stupides et ne savent se servir de leur nez que pour souffler dedans, mais qu'ils croient pouvoir tout connaître par leurs yeux, ils diraient que c'est parce que cette jeune fille possède la beauté, l'élégance et la grâce. Bornés comme ils sont, ils loueraient ses traits réguliers, sa silhouette svelte et sa poitrine parfaite. Et ils diraient que ses yeux sont comme des émeraudes, et ses dents comme des perles, et ses membres comme de l'ivoire, et Dieu sait encore quelles comparaisons idiotes."
Patrick SÜSKIND Le parfum
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, littérature, patrick süskind, le parfum, actu, actualité | Facebook |
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