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03/03/2013

Les dimanches poétiques (95)

"D'abord, cuire le Strudel, ensuite s'asseoir et réfléchir."

Proverbe autrichien

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01/03/2013

Vertige de l'amour

Tiberio essayait de se remémorer ce moment intense et délicieux qui l'avait uni à Marcella quelques heures plus tôt. Un moment fusionnel, érotique à souhait, à deux doigts de la folie. Un moment à rendre dément l'homme le plus sain d'esprit qui soit. 

Il se remémorait les détails... La lingerie rouge qu'il devinait à travers son chemisier avait attisé le feu. La fulgurance du désir s'était vite transformée en obsession. Toute la soirée, au salon et puis à table, il n'avait pensé qu'à ça: effeuiller la jolie fleur, croquer le fruit mûr. C'avait été comme danser au bord d'un gouffre.

Marcella avait, comme d'habitude, de jolis pendants d'oreilles. En baissant un peu les yeux il avait examiné son décolleté. Résister pendant tout le repas avait été un véritable calvaire. Lui, les cheveux fraîchement coupés, portait une chemise vichy bleu dont il avait retroussé les manches. Un pantalon de toile beige et des chaussures bateau venaient compléter sa tenue. Il était fringant, parfumé au Kouros. 

En sortant du restaurant il avait à peine regardé les goélettes illuminées et avait croisé des individus sans vraiment les voir. Ce qui retenait toute son attention était accroché à son bras. Flavio avait presque dû l'implorer pour aller voir un film. Les vacances, prochaines, s'annonçaient difficiles pour le jeune adolescent. Des congés pendant lesquels il devrait certainement partager son père avec Marcella. Tiberio était amoureux. Cela sautait aux yeux.

D'ailleurs Tiberio et Marcella étaient comme sourds. Ils n'entendaient plus le monde extérieur. Ils ne virent pas non plus les policiers patrouiller à proximité du presbytère en rentrant à la pension de famille. Cependant, ils savaient précisément vers quoi ils se dirigeaient. Ce n'était pas un égarement. Depuis quelques semaines déjà ils passaient de plus en plus de temps ensemble et avaient beaucoup de mal à se quitter. Ils étaient prêts à franchir une étape. Ils ne s'interrogèrent pas sur le devenir de cette histoire d'amour qui commençait. Ils étaient certains qu'elle s'épanouirait merveilleusement.

Ce texte a été rédigé pour l'édition 92 du jeu Des mots, une histoire initié par Olivia, combiné avec l'édition 4 des Plumes à thème initiées par Asphodèle. Ce texte n'est pas libre de droit, la photo non plus

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