28/01/2018
Les dimanches poétiques (217)
"Ainsi, nous ne voyons jamais le véritable état de notre position avant qu'il n'ait été rendu évident par des fortunes contraires, et nous n'apprécions nos jouissances qu'après que nous les avons perdues."
Jaroslav KALFAR Un Astronaute en Bohême
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27/01/2018
Soleil brûlant
Après s'être rafraîchis les pieds à Prima Cala, Francesco et Marcella prirent la direction du centre historique de Molfetta. Ils visitèrent le Duomo di San Corrado et flânèrent un moment dans les jardins jouxtant la cathédrale. Il n'y avait pas grand monde à cette heure de la journée. Le soleil était brûlant. Les bateaux amarrés dans le port semblaient eux aussi souffrir de la chaleur. C'était insupportable. Francesco entraîna Marcella au Musée de la mer situé dans la via San Domenico. L'endroit était pour ainsi dire désert. Ils profitèrent de la quiétude du lieu et de la fraîcheur pendant près de deux heures puis décidèrent de chercher un endroit pour passer la nuit.
Ils ne voulaient pas d'un hôtel. Ils se mirent donc en quête d'une chambre d'hôtes. Les cinq premières familles qu'ils sollicitèrent avaient déjà loué toutes leurs chambres. La sixième avait encore une chambre libre mais avec un lit double. Francesco interrogea Marcella du regard pour savoir ce qu'elle en pensait. Elle était exténuée et n'avait pas envie d'aller plus loin pour trouver une hypothétique chambre avec des lits jumeaux. Ils devaient encore aller acheter un nécessaire de toilette et quelques vêtements et cette perspective ne l'enchantait guère. Elle avait juste envie de se laisser tomber sur le lit et de s'abandonner aux bras de Morphée.
Textes précédents:
Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°292 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits. La photo, de Caroline Morant, n'est pas libre de droits non plus.
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21/01/2018
Entre Bari et Barletta
Berghetti avait conduit une bonne partie de la nuit. Il avait fait un premier arrêt pour remplir le réservoir puis, il s'était arrêté vers 2h du matin pour se reposer. Marcella, exténuée, ne s'était pas réveillée. Elle s'était endormie peu de temps après leur départ de Rome. C'est lui qui l'avait installée sur le fauteuil passager. Elle tenait à peine debout quand il l'avait récupérée en échange du CODE. Pietro l'avait bien aidé. Il n'aurait jamais pu déchiffrer seul le texte que le camerlingue lui avait donné. C'était le Saint Père lui-même qui avait ordonné qu'on lui remît le document. Sa Sainteté savait que plusieurs vies étaient en jeu, dont celle de Berghetti. Mais Francesco n'avait pensé qu'à Marcella. Il ne pouvait pas la laisser tomber. Elle qui l'avait secouru dans la via di Santa Dorotea lorsqu'il s'était fait attaquer à l'université. Sans son aide il n'aurait probablement jamais réussi à atteindre le cabinet médical de son frère.
Il avait dormi trois heures et était reparti, mettant le cap sur Molfetta, petite localité située sur la mer Adriatique, entre Bari et Barletta. Il avait appelé Tiberio pour lui indiquer que Marcella était sauve mais qu'il était nécessaire de l'éloigner de Rome. Elle n'y était plus en sécurité et il ne voulait pas courir le risque qu'elle se fasse kidnapper une seconde fois. Francesco savait que les types qui l'avaient enlevée n'hésiteraient pas à s'en servir à nouveau comme monnaie d'échange. Ils lui avaient aussi demandé de stopper ses recherches sur ces fous qui voulaient prouver l'existence de Dieu par des formules mathématiques, et que s'il continuait, ils se chargeraient de lui faire passer l'envie. Il devait aussi cesser ses conférences sur le sujet et ne rien en dire à ses étudiants. Francesco n'arrivait pas à s'y résoudre. Il ne voulait pas céder. Et il y aurait toujours bien un étudiant pour l'interroger sur cette question. Devrait-il alors occulter la vérité?
Francesco gara la voiture non loin du bain public de Prima Cala en fin de matinée. Le soleil jetait des perles irisées à la surface de l'onde. En ville les habitants cherchaient déjà l'ombre des murs, assis paresseusement sur des bancs. Francesco baissa sa vitre pour laisser entrer un léger vent. Marcella sentit le doux souffle lui caresser les joues. Elle resta ainsi un moment, à goûter l'air qui se répandait dans l'habitacle.
Textes précédents:
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Les dimanches en photo (98)
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18/01/2018
Pourquoi les oiseaux meurent - V. Pouchet
Il avait plu des oiseaux morts. J'ai répété ça aux bateliers sur le quai du port de Paris. Ils m'ont regardé étrangement. Pourtant, c'était très exact: il avait plu des oiseaux morts. Je suis allée de péniche en péniche, pour expliquer ma demande: descendre avec eux la Seine, pour observer les oiseaux, et pour atteindre les alentours de Rouen, où une série d'oiseaux morts était survenue.
J'avais repéré ce livre dans le magazine LiRE du mois de septembre 2017. Ce que j'en avais retenu, outre la pluie d'oiseaux morts, c'est que l'action se déroulait au fil de la Seine, et pas loin de chez moi.
Le héros, qui s'appelle Victor Pouchet (comme l'auteur), est intrigué par une pluie d'oiseaux morts survenue à Bonsecours, ville où il a passé son enfance. Cette pluie est comme un signe qui le rappelle vers un passé qu'il a fui des années plus tôt pour s'installer à Paris. Il décide de collecter le maximum d'infos sur ces volatiles qui tombent du ciel et dont tout le monde semble se contrefiche. Notre ornithologue en herbe remarque que ces pluies d'oiseaux morts ont lieu non loin de la Seine. Est-ce que le fleuve serait pour quelque chose dans ce phénomène pour le moins étrange? Notre Victor s'embarque alors sur un bateau de croisière pour mener l'enquête.
Et cette descente de la Seine va prendre les airs d'un voyage initiatique pour notre héros. Outre le fait de chercher des infos sur les oiseaux, il va se chercher lui aussi, à travers les passagers, les bras de Clarisse (la seconde du bateau), la maison de son enfance, et il va aller jusqu'à s'arroger une parenté avec Félix-Archimède Pouchet, médecin biologiste qui fut professeur d'histoire naturelle au Muséum de la ville de Rouen. Victor obtiendra-t-il assez d'infos pour se faire une opinion? Ces pluies ne sont-elles pas les prémices de quelque chose de plus grave?
Cette lecture fut agréable. Le texte est léger, espiègle et plein d'érudition. On accompagne avec plaisir Victor dans les méandres de la Seine, et dans cette quête qui va finir par le dépasser.
Pourquoi les oiseaux meurent - Victor POUCHET - Ed. Finitude - 2017
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15/01/2018
Joyeux Noël! - recueil de nouvelles
Voici, en revanche, quelques unes des choses qu'elle a faites, et fait encore: occire avec une binette le plus gros crotale jamais vu dans le comté (seize sonnettes), priser du tabac (en cachette), apprivoiser des colibris (essayez, pour voir!) jusqu'à ce qu'ils se posent sur son doigt, raconter des histoires de fantômes (nous croyons tous les deux aux fantômes) qui vous donnent des frissons même en plein mois de juillet, parler toute seule, partir se promener sous la pluie, cultiver les plus beaux japonicas de la commune, connaître la recette de toutes les médications indiennes d'antan, y compris un remède miracle contre les verrues.*
Joyeux Noël! est ma première lecture pour le Cold Winter Challenge. C'est un ensemble de nouvelles très éclectiques. Enfin, quand je dis nouvelles, ce n'est pas très exact. La majorité des textes est composée de nouvelles mais il n'y a pas que des nouvelles dans ce recueil. On y trouve également des poèmes.
Ce fut une lecture rapide mais mitigée. Peu de textes ont retenu mon attention. Quatre pour être précise, en comptant l'extrait du poème d'Apollinaire Les sapins. Je n'ai pas adhéré au reste, un peu hermétique aux styles et aux histoires, et pourtant j'aime les contes de Noël. Les trois nouvelles qui m'ont intéressée sont celle de Sylvain Tesson Les fées, celle de Guy de Maupassant Un Conte de Noël, et enfin celle de Truman Capote Un souvenir de Noël.
Ces trois derniers textes sont à lire, sans aucun doute, cependant je m'interroge sur la lecture des autres. Il y a peut-être eu un problème de sélection de la part de l'éditeur. C'est vraiment très inégal.
Joyeux Noël! - Recueil de nouvelles et poèmes - Ed. Folio - 2017
* Extrait de la nouvelle de Truman Capote citée plus bas.
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14/01/2018
Les dimanches poétiques (216)
"Il est infiniment probable qu'on ne meurt pas d'une maladie, d'un accident, voire de vieillesse: je prétends au contraire qu'on meurt de ce qu'on n'a pas vécu."
Frédéric BERTHET
(Exergue du livre de Victor Pouchet Pourquoi les oiseaux meurent)
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