01/10/2017
Les dimanches en photo (91)
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30/09/2017
La Salamandre - J.-Ch. RUFIN
Elle était passée de l'autre côté, là où le monde est sans pitié et sans égard, où la misère impose ses rudesses au corps et à l'esprit, où la vie n'est que le solde d'un compte entre la violence reçue et celle que l'on administre. Les scrupules, la prévenance, la politesse sont réservés aux étrangers, aux riches, à ceux que l'on respecte mais que l'on vole. La brutalité, elle, est la part des familiers, de ceux que l'on piétine mais que l'on aime.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce bouquin même si j'aime assez le style de l'auteur. Ce n'est pas le premier livre que je lis de Jean-Christophe Rufin. J'avais beaucoup aimé Un léopard sur le garrot. Pas un roman, pas une autobiographie non plus, une sorte de récit où il passe à la loupe les moments importants de sa vie et ce qui a compté pour lui.
Ici le registre est différent. Il s'agit bel et bien d'un roman. Catherine, la quarantaine bien entamée, parisienne à la vie bien réglée et un peu terne, décide un jour de prendre de vraies vacances et d'aller rendre visite à une amie d'enfance installée au Brésil.
Quand elle arrive, c'est le Brésil des cartes postales qui l'accueille. Le soleil, la chaleur, les après-midi à la plage... rien ne manque. Les hommes à la peau mate font eux aussi partie du décor. C'est d'ailleurs sur les conseils de son amie que Catherine débute une relation avec l'un de ces hommes, de ceux qui traînent sur la plage en quête de touristes étrangères esseulées et en mal d'aventures. Il se prénomme Gilberto. Un prénom imprononçable quand on ne parle pas brésilien. Pas question d'argent entre eux. Catherine lui fait cependant des cadeaux, à chaque fois toujours un peu plus beaux, comme si elle avait une dette envers lui. Lui qui se donne sans compter au lit.
L'histoire aurait pu s'arrêter là. Catherine aurait pu repartir en France à la fin de vacances, reprendre sa vie paisible à Paris. Mais elle s'est attachée à Gilberto, et serait prête à n'importe quoi pour lui, même si elle sait qu'il habite dans les favelas et que les gens de ces quartiers ne sont pas forcément bien intentionnés. Elle lui demande ce qui lui ferait plaisir. Il aimerait s'acheter un bar. Catherine fait rapidement ses calculs, additionne ses placements et la vente de son appartement, soustrait les liens qui pourraient la retenir à Paris, et la voilà installée à Rio. Cependant, tout ne va pas se passer comme elle l'avait imaginé. L'amour qu'elle ressent pour Gilberto n'est pas réciproque et il devient méchant, voire indifférent, abusant jusqu'à l'extrême de la faiblesse de Catherine. Elle l'a dans la peau. Lui a compris qu'elle ne lui refuserait rien. Et cette passion destructrice va aller crescendo.
Autant vous dire que j'ai eu envie de la secouer plus d'une fois cette Catherine, de lui faire entendre raison, de lui prouver par A + B que ce Gilberto n'est pas un type bien. Et là plusieurs questions me viennent à l'esprit. Est-ce qu'on peut aimer un homme jusqu'à ce qu'il nous détruise? Peut-on tout accepter par amour? N'y a-t-il pas une limite à la souffrance? Comment ne pas finir par haïr cet homme qui vous fait du mal? Un amour enfui peut-il conduire à vouloir mourir? Ce roman ne m'a pas laissée indifférente. Si Jean-Christophe Rufin voulait provoquer ses lecteurs, on peut dire qu'avec moi il a gagné son pari!
La Salamandre - Jean-Christophe RUFIN - éditions Folio - 2016
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Septembre en quelques mots #12
Une fâcheuse tendance à brûler les ponts derrière moi // Mon sixième sens... // Et vive les pinces de Magill! // Everybody got their reason, Everybody got their way, We're just catching and releasing What builds up throughout the day... // Faire des tas de conjectures // Ne plus jamais appuyer sur le bouton pour demander l'arrêt quand le bus arrive au terminus... Sourire. Se rappeler un joli sourire... Précieux! // La fatigue me rend vite exécrable. Je crois que je pourrais même me transformer en pittbull... // Un nouveau calendrier avec des photos perso // Acheter le sac PPMC au joli motif fleuri repéré lors de l'ouverture du magasin // Pas de CR d'hospit, une ordo merdique... // Il y a des jours où il ne faudrait pas sortir de chez soi // Celui qui dit que je ne suis pas organisée je lui mets une droite! // Mettre la voiture en pilote automatique... // Entrer dans une chambre et entendre à la radio: You are so beautiful to me, Can't you seeeeee? You're everything I hoped for, You're everything I need... // Ne pas mettre le réveil sonner pour vraiment se reposer // Et encore un écureuil // Rat desséché sur tapette // Détester les faux plis // A quoi bon... Pas envie d'être déçue // Préparer la valise...
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26/09/2017
Les irremplaçables
Dimanche dernier Caroline, alias l'Irrégulière, reprenait sur son blog le questionnaire de l'Express Styles "Les irremplaçables". Et j'ai trouvé l'idée intéressante pour parler un peu de moi de façon originale, moi qui n'aime pas trop me livrer, qui aime en dire le moins possible même si je sais que tout mon être transpire à travers ce que je poste sur ce blog. Voici donc un peu de moi...
Le parfum que j'aime le plus
Et bien c'est un parfum que je porte depuis très longtemps: Coco de Chanel. J'en porte d'autres mais celui-ci est mon préféré. J'en ai toujours une bouteille. Il me correspond tellement avec ses notes de mandarine, de jasmin, de mimosa, de pêche, de rose, de cannelle, de fève tonka...
Le vêtement que je ne jetterai jamais
Il s'agit d'un foulard en soie Christian Lacroix. Un cadeau de mes parents. Je dois l'avoir depuis plus de dix ans mais je le mets dans de rares occasions parce que je suis plus souvent en style casual que BCBG et aussi parce que j'ai peur de le perdre.
Le bijou que je transmettrai à mes enfants
Comme Caroline, la question ne se pose pas. Mais on va faire comme si... Je transmettrai mes montres. Une Lip en or héritée de ma grand-mère, ajustée à mon poignet. Et une montre Michel Herbelin qui peut survivre à deux générations au moins!
Le plat que j'ai toujours envie de manger
Un seul plat? Ah non! c'est pas possible ça! Il y en a beaucoup que j'ai toujours envie de manger mais si je dois vraiment choisir, je dirai de la tête de veau sauce gribiche. (Je sais, j'ai des goûts bizarre...)
Le héros de mon enfance qui m'a fait rêver
La question est de savoir si les héros de mon enfance m'ont réellement fait rêver... Pas de nom qui me vient à l'esprit même si j'étais une grande fan de séries.
L'image d'actualité qui m'a marquée
Les attentats du 11 septembre 2001. Je venais d'arriver à Kitzbühel pour des vacances. J'ai appris la nouvelle en débarquant à l'hôtel où séjournait des américains. L'ambiance était lourde... Et ces images à la télévision...
La détestation qui ne changera jamais
Les gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et qui ne se posent pas de questions, qui n'envisagent pas toutes les possibilités d'un problème, toutes les solutions pour le résoudre, et qui n'imaginent pas qu'on puisse avoir un autre point de vue qu'eux.
L'été dont je me souviendrai toujours
De plusieurs étés en fait, quand j'étais petite. Des vacances en Espagne, sur la côte, un peu plus bas que Valencia. Tant d'images me reviennent, des couleurs, des lumières, des odeurs de pain, des essais de feux d'artifice dans le lointain, des allées de palmiers, d'énormes caoutchoucs, les marchés, les fruits si sucrés...
L'objet de la maison que je garderai toute ma vie
Un bahut qui appartenait à ma grand-mère. Il n'est plus très frais mais je l'aime bien. Il est dans l'entrée de l'appart, me permet de ranger foulards, livres et linge de cuisine. Il y a aussi une petite coupelle en cristal de Pologne à laquelle je tiens beaucoup.
Le gâteau qui me fait toujours flancher
Un gâteau-brioche à la myrtille. Une spécialité polonaise. Je suis capable de rentrer dans toutes les boulangeries et tous les salons de thé pour en trouver! C'est de la tuerie!
La comédie romantique qui me fait toujours du bien
Sans hésiter Vous avez un message avec Meg Ryan et Tom Hanks. Je la regarde à chaque fois qu'elle passe à la télé et j'ai même le DVD... Ca fait un bien fou! Nuits blanches à Seattle c'est pas mal non plus, toujours avec les mêmes acteurs.
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24/09/2017
Les dimanches poétiques (208)
"Au temps du lycée, elle n'aurait jamais cru possible d'aimer deux personnes à la fois, mais elle savait désormais que ça l'était. Et la triste vérité était que la possession émousse le désir, tandis que l'amant inaccessible chatoie à la lisière de l'esprit comme une étoile brillante, fichée dans le cœur, tel un éclat de cristal."
Jay McINERNEY Les jours enfuis
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11/09/2017
Transie jusqu'aux os
Quand Victoria avait quitté Fort Augustus le ciel était clair. Il n'y avait pas l'ombre d'un cumulus. Rien que l'azur et la douceur des rayons du soleil. Quelques habitants avaient même sorti des chaises sur le pas de leur porte.
Arrivée au lieu-dit, quelques nuages avaient fait leur apparition, mais rien d'inquiétant. Victoria était partie sur la lande confiante, vêtue d'un jean, d'un polo et d'une veste de coton. Elle n'avait même pas emporté le chapeau qu'elle laissait dans la voiture au cas où elle se ferait surprendre par la pluie. Elle était à mi-parcours lorsque les nuages s'étaient amoncelés dans le ciel, les uns après les autres, toujours plus gros et toujours plus sombres.
Elle était à quelques mètres de l'arbre quand la pluie avait commencé à tomber. D'abord de fines gouttes puis, de plus grosses, toujours plus nombreuses, jusqu'à ce que la lande soit lavée à grande eau. Elle était transie jusqu'aux os en arrivant à la voiture et avait transformé l'habitacle en piscine. Ses vêtements lui collaient à la peau, elle reniflait, son maquillage était complètement délavé.
Texte original rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°275 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits. La photo, de Romaric Cazaux, n'est pas libre de droits non plus.
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03/09/2017
Les dimanches poétiques (207)
"Est-il décédé de malnutrition comme ils l'ont dit? Non, plutôt d'un accident du travail: il interrogeait l'incertitude; il était mort rongé par le doute. Il était le médecin qui, observant sa propre pathologie, découvre qu'elle n'aura jamais de remède. La vie n'est pas une science exacte; tout y est fluctuant, indémontrable. Il ne pouvait la vérifier paramètre par paramètre. Il ne pouvait pas axiomatiser l'existence. Qu'avait-il cherché qui n'était pas dans son cœur, son corps ou son sexe? Il avait décidé de ne pas s'impliquer; de se placer en dehors du monde pour le comprendre. Il y a des systèmes dont on ne peut s'exclure. Albert le savait, lui. S'exclure de la vie, c'est mourir."
Yannick GRANNEC La Déesse des petites victoires
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