07/10/2012
Les dimanches poétiques (83)
"Devant moi, près de l'autel, un homme jouait de l'orgue. Je le voyais de dos, un prêtre. Il n'était pas en soutane, mais le col blanc ne faisait pas de doute, ni sa manière de jouer, je trouvais, profondément religieuse. J'ai fait quelques pas vers lui avant de reculer. Je regardais cet homme faire courir ses doigts sur le clavier, sa nuque large, ses cheveux gris, épais. Je l'ai soudain reconnu."
Hélène GREMILLON Le confident
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, littérature, actu, actualité | Facebook |
23/09/2012
Les dimanches poétiques (82)
"Arnold se dit qu'il pourra bientôt peut-être acheter le nouveau pull d'automne qui donnera ses couleurs à la saison. Il n'a plus envie d'un pastis à la terrasse du Rouquet. C'est bien de rentrer dans la salle, de retrouver le Paris des banquettes, de commander un thé au lait. C'est bon de pouvoir refaire ce geste: se réchauffer la paume des mains en englobant la tasse."
Philippe DELERM Quelque chose en lui de Bartleby
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poésie, littérature, lecture, philippe delerm, actu, actualité | Facebook |
16/09/2012
Les dimanches poétiques (81)
"Sans parler, ils restaient assis au bord de l'embarcadère, balançant leurs jambes au-dessus de l'eau. L'immense douceur de cet endroit pénétra Babbitt, et il murmura: "Je voudrais rester ici, toute ma vie, à tailler du bois, assis là. Ne plus jamais entendre une machine à écrire... ou Stan Graff faisant son barouf au téléphone... Ou Rone et Ted se chamaillant. Rester assis là, simplement... Ah! grand Dieu!"
Sinclair LEWIS Babbitt
08:00 Publié dans Lecture, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prose, littérature, lecture, poésie, actu, actualité | Facebook |
12/08/2012
Les dimanches poétiques (80)
"Mais ça ne veut pas dire, évidemment, qu'il n'y a pas, de temps à autre, des fois - des moments de grande tristesse - où on se dit en soi-même: "Quel terrible gâchis j'ai fait de ma vie!" Et on se met à penser à une vie différente, à la vie meilleure qu'on aurait pu avoir. Par exemple, je me mets à penser à la vie que j'aurais pu avoir avec vous, Mr Stevens. Et je suppose que c'est dans ces moments-là que je me fâche pour une vétille et que je pars. Mais chaque fois que je le fais, je me rends compte avant longtemps que ma juste place est aux côtés de mon mari. Après tout, on ne peut plus faire tourner les aiguilles dans l'autre sens, maintenant. On ne peut pas s'attarder sans cesse sur ce qui aurait pu exister."
Kazuo ISHIGURO Les vestiges du jour
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, littérature, pierre de ronsard, amour, actu, actualité | Facebook |
22/07/2012
Les dimanches poétiques (79)
"Et maintenant c'est à vous, écrivez-moi, Emmi. Ecrire, c'est comme embrasser, mais sans les lèvres. Ecrire, c'est embrasser avec l'esprit."
Daniel GLATTAUER Quand souffle le vent du nord
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, littérature, lecture, actu, actualité | Facebook |
15/07/2012
Les dimanches poétiques (78)
"Souvent on souhaite la répétition des choses; on désire revivre un moment échappé, revenir sur un geste manqué ou une parole non prononcée; on s'efforce de retrouver les sons restés dans la gorge, la caresse que l'on n'a pas osé donner, le serrement de poitrine disparu à jamais."
Mathias ENARD Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, littérature, lecture, actu, actualité | Facebook |
01/07/2012
Les dimanches poétiques (77)
"Cette réponse causa à Darcy un bonheur tel que sans doute il n'en avait point encore éprouvé un semblable, et il l'exprima dans des termes où l'on sentait toute l'ardeur et la tendresse d'un coeur passionnément épris. Si Elizabeth avait osé lever les yeux, elle aurait vu combien l'expression de joie profonde qui illuminait sa physionomie embellissait son visage. Mais si son trouble l'empêchait de regarder, elle pouvait l'entendre: et tout ce qu'il disait, montrant à quel point elle lui était chère, lui faisait sentir davantage, de minute en minute, le prix de son affection."
Jane AUSTEN Orgueil et préjugés
Cloître Saint-Trophime à Arles
(La photo n'est pas libre de droits.)
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, littérature, actu, actualité | Facebook |