Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/09/2017

La Salamandre - J.-Ch. RUFIN

livres,littérature,romans,jean-christophe rufin,la salamandre,brésil,actu,actualitéElle était passée de l'autre côté, là où le monde est sans pitié et sans égard, où la misère impose ses rudesses au corps et à l'esprit, où la vie n'est que le solde d'un compte entre la violence reçue et celle que l'on administre. Les scrupules, la prévenance, la politesse sont réservés aux étrangers, aux riches, à ceux que l'on respecte mais que l'on vole. La brutalité, elle, est la part des familiers, de ceux que l'on piétine mais que l'on aime.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce bouquin même si j'aime assez le style de l'auteur. Ce n'est pas le premier livre que je lis de Jean-Christophe Rufin. J'avais beaucoup aimé Un léopard sur le garrot. Pas un roman, pas une autobiographie non plus, une sorte de récit où il passe à  la loupe les moments importants de sa vie et ce qui a compté pour lui.

Ici le registre est différent. Il s'agit bel et bien d'un roman. Catherine, la quarantaine bien entamée, parisienne à la vie bien réglée et un peu terne, décide un jour de prendre de vraies vacances et d'aller rendre visite à une amie d'enfance installée au Brésil.

Quand elle arrive, c'est le Brésil des cartes postales qui l'accueille. Le soleil, la chaleur, les après-midi à la plage... rien ne manque. Les hommes à la peau mate font eux aussi partie du décor. C'est d'ailleurs sur les conseils de son amie que Catherine débute une relation avec l'un de ces hommes, de ceux qui traînent sur la plage en quête de touristes étrangères esseulées et en mal d'aventures. Il se prénomme Gilberto. Un prénom imprononçable quand on ne parle pas brésilien. Pas question d'argent entre eux. Catherine lui fait cependant des cadeaux, à chaque fois toujours un peu plus beaux, comme si elle avait une dette envers lui. Lui qui se donne sans compter au lit.

L'histoire aurait pu s'arrêter là. Catherine aurait pu repartir en France à la fin de vacances, reprendre sa vie paisible à Paris. Mais elle s'est attachée à Gilberto, et serait prête à n'importe quoi pour lui, même si elle sait qu'il habite dans les favelas et que les gens de ces quartiers ne sont pas forcément bien intentionnés. Elle lui demande ce qui lui ferait plaisir. Il aimerait s'acheter un bar. Catherine fait rapidement ses calculs, additionne ses placements et la vente de son appartement, soustrait les liens qui pourraient la retenir à Paris, et la voilà installée à Rio. Cependant, tout ne va pas se passer comme elle l'avait imaginé. L'amour qu'elle ressent pour Gilberto n'est pas réciproque et il devient méchant, voire indifférent, abusant jusqu'à l'extrême de la faiblesse de Catherine. Elle l'a dans la peau. Lui a compris qu'elle ne lui refuserait rien. Et cette passion destructrice va aller crescendo.

Autant vous dire que j'ai eu envie de la secouer plus d'une fois cette Catherine, de lui faire entendre raison, de lui prouver par A + B que ce Gilberto n'est pas un type bien. Et là plusieurs questions me viennent à l'esprit. Est-ce qu'on peut aimer un homme jusqu'à ce qu'il nous détruise? Peut-on tout accepter par amour? N'y a-t-il pas une limite à la souffrance? Comment ne pas finir par haïr cet homme qui vous fait du mal? Un amour enfui peut-il conduire à vouloir mourir? Ce roman ne m'a pas laissée indifférente. Si Jean-Christophe Rufin voulait provoquer ses lecteurs, on peut dire qu'avec moi il a gagné son pari!

La Salamandre - Jean-Christophe RUFIN - éditions Folio - 2016

04/03/2011

Elémentaire, ma chère Sarah! - J. SOARES

livres,littérature,romans,jô soares,brésil,sherlock holmes,londres,jack l'éventreur,actu,actualitéVoilà un livre que je ne regrette pas d'avoir acheté. J'ai beaucoup aimé ce roman dans lequel Jô Soares nous présente Sherlock Holmes sous un nouveau jour. Le style est délectable et il y a beaucoup d'humour. Un humour qui fait passer les quelques scènes de meurtres assez dégoûtantes.

Nous sommes en 1886 et Sarah Bernhardt est en tournée en Amérique du Sud. Elle fait escale tout d'abord  à Rio de Janeiro où elle joue dans plusieurs pièces. Une ville où la "Divine" est adulée et où elle a comme ami l'empereur Pedro II en personne.

Après l'une de ces représentations, l'empereur confie à la comédienne qu'un stradivarius, appartenant à l'une de ses proches amies, a été volé et qu'il ne sait pas comment faire pour le retrouver sans alerter la police. Sarah Bernhardt lui propose de faire appel à Sherlock Holmes, le meilleur détective que compte l'Angleterre, pour ne pas dire l'Europe. Chose dite, chose faite. Sherlock et le docteur sont appelés à la rescousse pour retrouver le violon.

Pendant ce temps le commissaire Mello Pimenta est chargé d'enquêter sur le meurtre d'une jeune prostituée. La malheureuse a été assassinée de façon brutale. Son agresseur lui a tranché la gorge et a laissé sur son corps une corde en boyau de chat. Un deuxième crime est bientôt commis. Une jeune fille de bonne famille est retrouvée dans un piteux état. Là aussi, une corde a été laissée par l'assassin. Les deux victimes ont eu la langue coupée. L'assassin serait-il un fétichiste? Ou faut-il y voir un message pour les enquêteurs?

A leur arrivée, Sherlock Holmes et le Dr Watson sont rapidement mis au parfum au sujet du violon mais ils vont très vite se retrouver à enquêter sur les assassinats car le private detective tire une jeune mûlatresse des griffes de l'assassin. Notre Sherlock tombe sous le charme de la jeune femme... L'amour, mêlé aux substances hallucinogènes et à l'alcool, va-t-il le mener sur la voie du criminel? On a affaire ici à un Sherlock bien loin de celui du 221B Baker Street. Lui qui est plutôt du genre infaillible dans ses déductions, a comme qui dirait les idées très embrouillées de l'autre côté de l'Atlantique...

Je ne vous dirai rien du dénouement de l'histoire mais sachez que deux ans plus tard on retrouvait des prostituées sauvagement assassinées à Londres, dans le quartier de Whitechapel.

Elémentaire, ma chère Sarah! - Jô SOARES - Ed. LGF/Livre de Poche - 2008

livres,littérature,romans,jô soares,brésil,sherlock holmes,londres,jack l'éventreur,actu,actualité

 

Objectif 2/7