27/02/2015
Laisser tourbillonner son esprit
"Merci", avait dit Marcella à la serveuse qui lui tendait une assiette parée d'une grosse part de gâteau au chocolat qu'elle venait de choisir. Puis, elle avait pris le café latte posé sur le comptoir pour aller s'installer sur une banquette située dans le fond du salon de thé. Marcella aimait les banquettes tendues de velours, moelleuses, dans lesquelles on pouvait s'enfoncer pour oublier le monde autour et laisser tourbillonner son esprit. D'ailleurs elle aimait laisser vagabonder son esprit, tel un goéland qui sillonne le ciel sans but précis. Et cela très précisément quand elle avait des décisions à prendre.
Quand elle se posait beaucoup de questions sur un sujet, elle n'était pas du genre à méditer dessus. Elle n'essayait même pas de trouver une piste de réflexion. Les idées se présentaient à elle par surprise, parfois par hasard, toujours de façon inattendue. Il lui suffisait simplement d'accumuler assez d'infos sur le sujet et de laisser fonctionner son cerveau tout seul. Sans qu'elle s'en rende compte, ses méninges faisaient des connections et reliaient les différents éléments entre eux. Marcella faisait partie de ces personnes (peu nombreuses) qui avaient un raisonnement global. On ne pouvait même pas dire que c'était de l'inspiration. C'était plutôt comme des tisons qui attendaient qu'on souffle dessus pour que le feu reprenne.
Il n'était pas nécessaire qu'elle se fixe des objectifs. Pas de bataille à mener pour trouver des solutions. Son cerveau établissait lui-même, avec souplesse, la meilleure stratégie pour résoudre les problèmes.
Son mode de raisonnement n'était pas toujours compris et il était parfois assimilé à une forme de culot car bien souvent Marcella n'avait pas d'explication à donner quand on lui demandait de justifier ses conclusions. Des conclusions qui s'avéraient être les bonnes, ce qui ne manquait pas d'agacer ses collègues et ses amis. Quelques supérieurs hiérarchiques, qu'elle ne voyait pour ainsi dire jamais - des hypocrites - avaient essayé de comprendre comment elle arrivait aux bonnes conclusions mais elle était incapable de donner la moindre explication.
Ce texte a été rédigé pour les Plumes d'Asphodèle. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.
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22/02/2015
Les dimanches poétiques (150)
"Je m'arrêtai soudain, interloqué. Un souvenir furtif venait de se planter dans mon cerveau comme une flèche au milieu d'une cible.
Le vieux laquais aux cheveux gris, dans le bureau du notaire. Il m'avait proposé le seul repas que j'aurais été incapable de refuser, comme s'il connaissait mes goûts depuis des années, et avait ajouté sur le ton de la connivence: "Les cailles farcies et les gâteaux de Savoie ne constituent sans doute pas un repas idéal le soir." C'était au mot près la réflexion que m'avait faite Holmes un soir après dîner.
Simple coïncidence?
Un peu plus tard, l'homme à la bûche. Il avait glissé une grosse bûche dans l'âtre et s'était adressé à moi, comme si nous étions de vieux amis: "Un bon feu de cheminée apaisera vos rhumatismes, docteur Watson. Je sais de quoi je parle."
Comment ce bonhomme savait-il que j'avais des rhumatismes? Avait-il simplement repéré la présence de ma canne à côté de mon fauteuil? M'avait-il surpris en train de me masser les genoux?"
Bob GARCIA Le testament de Sherlock Holmes
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15/02/2015
Elle ne l'avait pas entendu approcher
Le professeur Berghetti était arrivé derrière Marcella sans qu'elle ne l'entende approcher. Habituellement elle reconnaissait son pas rapide et sa façon de faire claquer ses talons quand il s'immobilisait. Occupée à photocopier des documents sur la machine installée dans le couloir, elle n'avait pas remarqué sa présence et s'était retrouvée tout contre lui en ouvrant un tiroir qu'elle voulait recharger en feuilles blanches. Elle avait senti un tissu plier sous son dos, juste entre l'angle inférieur de la scapula et le processus transverse de la huitième vertèbre dorsale. Elle avait également senti comme un bouton mais ne pouvait affirmer que c'en était un. Il n'avait pas bougé. C'est elle qui s'était avancée pour le laisser passer, rentrant son ventre et ses fesses et se collant à la photocopieuse.
Repensant à la scène un peu plus tard Marcella se rappelait qu'il n'y avait personne dans le couloir et qu'il avait largement la place de passer sans entrer dans son espace intime. Sa tasse à café à la main il s'en allait jusqu'à la salle de pause où se trouvait la cafetière. Comme un félin il s'était approché à pas feutrés. Cependant Marcella aurait dû sentir sa présence. Hypersensible aux sons, aux odeurs et aux mouvements, elle aurait dû remarquer qu'il était près d'elle et s'était étonnée de cette situation étrange. Comment réussissait-il (car ce n'était pas la première fois qu'il lui faisait le coup) à se faire oublier de la sorte? Il était certes un petit peu plus petit qu'elle mais il n'était pas du genre à passer inaperçu. Il avait une façon unique de déplacer l'air en marchant.
Habituellement Marcella évitait de se trouver trop près de lui. Elle évitait comme elle pouvait les contacts corporels car elle craignait de s'embraser. Francesco Berghetti était incandescent. Quand il s'approchait trop elle ne pouvait plus bouger, sentant son corps défaillir. Elle n'osait pas imaginer ce qu'il se passerait s'ils se retrouvaient face à face, à quelques centimètres l'un de l'autre...
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13/02/2015
L'île aux mimosas et ses allées caillouteuses
J'irai finalement en Vendée aux vacances de printemps. La résa est faite. Petit séjour sur l'île aux mimosas du 27 avril au 2 mai. Hâte de retrouver les allées caillouteuses du Bois de la Chaize, les marais salants, et les pistes cyclables pour se balader du nord au sud de l'île les cheveux au vent. Hâte de retrouver sa faune et sa flore, ses paysages sauvages.
08:00 Publié dans Blog, Loisirs, Voyages | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : l'île aux mimosas, vendée, bois de la chaize, marais salants, actu, actualité | Facebook |
11/02/2015
In my letterbox... Happy!!!
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08/02/2015
Les dimanches poétiques (149)
"Dans la foulée, j'ai aussi commencé une lettre à Paul Rialto, mais je ne suis pas parvenu à rédiger plus de deux lignes. Je le revoyais, l'année précédente, commentant un passage de Proust. Son aisance. Son élocution. Sa pertinence. Les phrases naissaient et s'épanouissaient dans la classe, elles étaient chatoyantes. Je ne prenais aucune note. J'étais fasciné. Je ne pourrais jamais produire un travail d'une telle qualité. Mais bon, personne ne me le demandait. J'étais le tâcheron acharné qui, un jour, sait-on jamais, à la faveur du forfait d'un champion, pourrait peut-être ramener une médaille de bronze à l'équipe nationale, médaille dont tout le monde se réjouirait pendant cinq minutes avant de l'oublier."
Jean-Philippe BLONDEL Un hiver à Paris
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06/02/2015
On est le 6 février et c'est ma fête
Aujourd'hui on est le 6 février et c'est ma fête. Bien souvent on ne souhaite pas les fêtes parce qu'il y a une connotation religieuse. Chez nous les anniversaires sont plus importants que les fêtes. En Pologne c'est le contraire. Mais là aussi tout est affaire de religion. La Pologne est un pays profondément catholique.
C'est ma fête et j'ai reçu un joli bouquet de fleurs en présent. C'est toujours agréable de recevoir un cadeau, de se dire que quelqu'un pense à nous. Parfois, même, quelques mots sur une carte suffisent à rendre heureux.
C'est ma fête et après avoir travaillé 12 jours d'affilée je vais pouvoir profiter de mon week-end. Je projette d'aller samedi après-midi me promener en ville. Me rendre au Marionnaud de la rue de la Champmeslé pour remplacer ma bouteille de Coco de Chanel terminée il y a quelques semaines. Puis, me balader dans les rues piétonnes et remonter jusqu'à l'Armitière pour me perdre au milieu des livres. Il y a plein de romans qui me tentent ces temps-ci. Outre le Houellebecq, j'ai très envie de lire Nos étoiles contraires de John Green, Alan Turing, l'énigme d'Andrew Hodges, Bleu gentiane de Madeleine Mansiet-Berthaud... Mais dès que j'aurais mis un pied dans la librairie, bien d'autres ouvrages me feront de l'œil, j'en suis certaine. Je me prépare à faire des choix cornéliens...
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