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24/09/2023

Les dimanches poétiques (320)

Nous ne pouvons résoudre les problèmes difficiles que nous rencontrons en demeurant au niveau de réflexion où nous nous trouvions lorsque nous les avons créés. 

Albert EINSTEIN

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31/05/2021

Elle écouta un instant le silence

A peine Victoria eut-elle jeté les carottes dans le fond de la poêle que la sonnerie du téléphone se mit à retentir. Habituellement lorsque quelqu'un appelait vers 20h elle ne répondait pas, jugeant qu'elle avait mérité un peu de repos. Elle voulait aussi profiter de son appartement de Bayswater Road donnant sur Kensington Gardens dans lequel elle avait emménagé quelques mois plus tôt.

Mais ce soir-là elle fut comme attirée par la sonnerie. Elle s'essuya les mains et se dirigea vers le bureau où elle avait installé le téléphone. La sonnerie se faisait de plus en plus nette et stridente. Elle décrocha le combiné avec une pointe d'agacement et comme d'habitude, accueillit son interlocuteur par un "oui, bonsoir" qu'elle avait essayé de prononcer sur le ton le plus cordial possible après une journée harassante.

Ses mots tombèrent dans le vide. Aucun écho, aucune voix ne se fît entendre. Et pourtant il y avait quelqu'un à l'autre bout du fil. Elle essaya un "allô" mais pas de réponse. Le souffle coupé, elle écouta un instant le silence. L'autre ne parlait pas et finit par raccrocher.

Toutes les hypothèses se bousculèrent dans sa tête. Une erreur? Quelqu'un qui voulait savoir si elle était chez elle? Ce genre de situation ne lui était encore jamais arrivée. Se pouvait-il que ce soit Adrien qui ait essayé de la joindre depuis Paris? Il avait assez mal encaissé l'idée de Victoria de s'installer à Londres mais il ne lui avait rien proposé et elle se sentait libre. Voulait-il lui parler?

Elle échaffaudait les scénarios les plus fous. Et si c'était un détraqué qui habitait dans son immeuble? Ou un collègue qui était sous le charme de ses yeux verts? Plein de noms lui venaient à l'esprit. 

Puis, ses yeux se portèrent sur le calendrier. Nous étions le 9 août. En France, le jour de la Saint Amour. D'un seul coup les noms auxquels elle avait pensé dans un premier temps diminuèrent. N'en restaient que quatre ou cinq.

Si seulement elle avait eu un téléphone dernier cri, elle aurait peut-être pu savoir à qui appartenait le numéro. Au lieu de ça elle avait un vieux coucou que quelqu'un de la rédaction avait bien voulu lui prêter.  

Perdue dans ses pensées, Victoria retourna dans la cuisine d'un pas traînant et remua les carottes qui commençaient à attacher dans le fond de la poêle. Elle remua les légumes sans vraiment faire attention à ce qu'elle faisait. Elle avait l'esprit ailleurs.

Ce texte n'est pas libre de droits. La photo non plus.

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05/01/2020

Les dimanches poétiques (251)

"Le Dieu de l'Ancien Testament est violent, guerrier, tout-puissant, vengeur, un peu comme les dieux grecs dans l'Iliade et lOdyssée (l'expulsion du jardin d'Eden, la malédiction de Caïn, le Déluge, la destruction de Sodome et Gomorrhe, les plaies d'Egypte), alors que celui du Nouveau Testament est doux, attentif aux plus faibles, aimant, conciliant. Mon maître et ami Marc Bonnant résume cela d'une formule: "Dieu est de droite, Jésus est de gauche."

Bertrand PÉRIER in Sur le bout de la langue (éd. JC Lattès - 2019) 

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04/01/2020

Une année de lecture

Je fais habituellement un bilan de mes lectures s'étalant du 1er août d'une année au 31 juillet de l'année n+1 mais en 2019 je n'ai rien rédigé. Premièrement le mois d'août a été chargé et deuxièmement je n'avais pas le goût à la rédaction d'articles l'été dernier (et plus largement l'année dernière). Une autre raison qui pourrait expliquer cette absence de bilan lectures en août est le constat que ce bilan était très mauvais...

En effet, du 1er août 2018 au 31 juillet 2019 je n'ai lu que vingt-quatre livres contre trente-neuf l'année précédente. C'est quand même quinze livres de moins... Fatigue et panne lecture n'ont sans doute pas aidé et  expliquent en partie ce bilan catastrophique. Peut-être aussi quelques mauvais choix de livres, dont les histoires ne m'ont pas emballée, mal construites à mon goût. En tout cas très peu de "page-turner" cette année.

Le montant total de mes lectures s'élève donc sur un an à 346,50 euros mais je n'ai réellement dépensé que 167 euros car beaucoup de livres m'ont été prêtés par des amis et certains livres lus résultaient de partenariats.

Malgré ce mauvais bilan, quelques ouvrages sont quand même à retenir. Tout d'abord Madame Pilynska et le secret de Chopin d'Éric-Emmanuel Schmidt. C'est à la fois fort et léger. Un roman qui ne laisse pas indifférent. J'ai aussi beaucoup aimé Les huit montagnes de Paolo Cognetti. Une sorte de roman initiatique. Le chemin des fugues de Philippe Lacoche, roman de terroir d'une causticité délectable, m'a bien plu. La Révolte de Clara Dupont-Monod, récit historique romancé mettant en scène Aliénor d'Aquitaine, m'a emmenée sur des terres inconnues et m'a contée la vie d'une femme au destin peu ordinaire. Avec Le suspendu de Conakry de Jean-Christophe Rufin j'ai fait connaissance avec un consul qui a tout de l'anti-héros mais qui néanmoins a de vraies qualités d'enquêteur. Enfin, je suis partie dans l'archipel des Orcades avec L'écart d'Amy Liptrot. L'histoire d'une descente aux enfers et d'une renaissance. Un roman très minéral, où le vent déplace tout sur son passage, où les embruns bouffent la pierre et les visages.

Même si ce bilan est moins bon que le précédent, il n'y a eu aucun abandon. Je vais essayer de faire mieux cette année. Et si je compte un livre de plus au compteur, ce sera déjà une petite victoire.

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03/08/2017

Une année de lecture

Comme chaque année, le début du mois d'août sonne l'heure du bilan de mes lectures. Et bien je suis heureuse de vous annoncer que celui de cette année est, de loin, meilleur que celui de l'an passé. En effet, du 1er août 2016 au 31 juillet 2017, j'ai lu en tout 32 livres, soit plus du double qu'à la même période l'année dernière. Ai-je eu plus de temps pour lire cette année? Pas sûr. Disons que j'ai davantage pris le temps. Me gavant même de lecture certains jours. Et quel bonheur de plonger dans toutes ces lignes qui m'ont fait croiser des destins extraordinaires et découvrir des histoires palpitantes!

Mais revenons à notre bilan. Ces 32 livres représentent un coût de 522,50 euros. Mais je me dois d'ajouter qu'en réalité mes lectures ne m'ont réellement coûté que 165,10 euros. La majorité des bouquins m'a été prêtée (merci les amies).

Quelques livres à retenir de cette année. Le temps est assassin de Michel Bussi. Un excellent polar que j'ai dévoré. Pour le dépaysement, j'ai beaucoup voyagé du côté de l'Australie avec Une vie entre deux océans de M. L. Stedman et Fleurs sauvages de Kimberley Freeman. J'ai également voyagé aux Etats-Unis avec Tracy Chevalier et son excellent A l'orée du verger ainsi qu'avec Sylvain Tesson qui a traversé la France Sur les chemins noirs. Puis dans des genres différents, j'ai énormément apprécié Un saint homme d'Anne Wiazemsky, Trois jours chez ma mère de François Weyergans, et Chagrin d'école de Daniel Pennac.

Un bon bilan en somme et je vais essayer de faire aussi bien cette année.

Bonne lecture à tous!

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06/07/2017

En présence de Schopenhauer - M. HOUELLEBECQ

michel houellebecq,en présence de schopenhauer,livres,essais,littérature,philosophie,actu,actualitéUn homme plein d'esprit, jusque dans la solitude la plus profonde, trouvera dans ses propres pensées et ses fantaisies une distraction parfaite, tandis que le changement continuel apporté par la société, les spectacles, les promenades, les fêtes sera incapable de repousser l'ennui qui torture l'imbécile. Un caractère bon, modéré, paisible peut être satisfait dans l'indigence, pendant que toutes les richesses ne sauraient satisfaire un caractère avide, envieux et méchant.

Je n'avais rien lu de Schopenhauer jusqu'à aujourd'hui. Enfin, il se peut que j'aie lu des textes de cet auteur mais je ne m'en rappelle pas. Mes cours de philo sont très loin et pour tout dire cette matière ne m'a jamais vraiment passionnée. L'œuvre de ce brave Arthur est donc tombée dans les oubliettes de ma mémoire. Ceci étant éclairci, ce n'est pas parce que cette matière ne m'a jamais passionnée qu'elle ne m'intéresse pas. Et je me suis dit que l'analyse faite par Houellebecq de certains passages du Monde comme volonté et comme représentation et des Aphorismes sur la sagesse dans la vie était une façon de renouer avec cette discipline.

Ce ne fut pas une lecture facile. Les phrases des extraits choisis sont longues, à tiroirs. On perd vite le fil si l'on n'y prend pas garde. Le sujet n'est pas simple non plus, me direz-vous. Personnellement, j'ai aimé passablement les quatre premiers chapitres (notamment les trois premiers) où il est question du Monde comme volonté et comme représentation. Les chapitres 5 et 6, où Houellebecq commente les Aphorismes sur la sagesse dans la vie, m'ont davantage intéressée. Il y est question de la conduite de la vie à travers ce que nous sommes - des êtres pétris de désir - et ce que l'on a - à savoir une indépendance financière et des forces intellectuelles supérieures, lesquelles, combinées devraient permettre à celui à qui elles échoient de mener à bien des œuvres pour le bien de l'humanité. Et que celui qui ne s'en donnerait pas la peine - celui pourvu de la fortune et de telles capacités - serait, selon Schopenhauer, un "fainéant méprisable".

Une vraie philosophie de vie, en quelque sorte, en mettant l'accent sur le fait que les capacités intellectuelles, selon lui, ne sont pas réparties également parmi les individus; que celui qui a une individualité riche et qui a un esprit supérieur est sans aucun doute plus heureux que celui qui n'a pas un tel don. Plus il possède en lui-même, moins il peut trouver dans les autres hommes et leurs activités une grande satisfaction.

Je ne sais pas si je vous ai donné envie de lire Schopenhauer mais entrouvrir la porte qui me séparait de la philosophie (porte trop longtemps fermée) m'a permis de me questionner un peu plus sur le sens de la vie et des enjeux de celle-ci.

En présence de Schopenhauer - Michel HOUELLEBECQ - Editions de L'Herne - 2017

22/01/2017

Flâner dans une librairie

Cela faisait longtemps que je n'avais pas franchi le seuil d'une librairie. Et quel bonheur! Je ne peux pas expliquer pourquoi je me sens aussi bien au milieu des livres. Des titres qui résonnent dans mon esprit, des couvertures accrocheuses, des histoires sombres, gaies ou fantastiques qui me font de l'œil... Une librairie c'est une fenêtre ouverte sur le monde. Le monde réel mais aussi le monde imaginaire. Une fenêtre ouverte sur des milliers de vies possibles. Des milliers d'options pour s'éloigner un peu du quotidien, rencontrer des femmes et des hommes de papier, vivre de nouvelles aventures... Quand j'entre dans une librairie tous ces mots enfermés dans les ouvrages qui m'entourent me donnent une énergie incroyable.

Et je me rends compte que cela faisait trop longtemps que je n'avais pas mis les pieds dans une librairie. J'en suis ressortie non pas avec deux romans, mais avec deux essais. Je voulais lire depuis un moment Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson, récit de sa reconstruction et sa volonté de remarcher après une terrible chute alors qu'il escaladait un mur. Le deuxième ouvrage est signé Michel Houellebecq, En présence de Schopenhauer. Un essai dans lequel il évoque sa rencontre avec les textes de Schopenhauer et dans lequel il analyse certains passages. Je n'ai jamais rien lu de Houellebecq (si, si, je vous assure) et je me disais qu'un essai était peut-être une bonne entrée en matière et faire connaissance avec cet auteur. J'en reparlerai très certainement sur ce blog très prochainement.

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