29/10/2017
Les dimanches en photo (92)
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24/10/2017
Les jours enfuis - J. McINERNEY
Tout était là, mais Jack en disait trop dans sa première mouture, il doutait trop de la qualité de son matériau alors qu'en fait, il avait déjà tout mis en place et fourni chaque détail dont le lecteur avait besoin. Russell lui avait montré ce qui s'y trouvait déjà et comment dépasser sa crainte de ne pas être assez explicite, citant l'éternel cliché qui veut que "moins c'est plus".
J'ai découvert Jay McInernay dans la Grande Librairie il y a quelques mois. Il était interviewé chez lui, à New York, à l'occasion de la sortie de son dernier livre, Les jours enfuis. Ce roman fait partie d'une trilogie dont le premier volet a été publié en 1993 sous le titre Trente ans et des poussières. L'auteur y auscultait sans compromis les années folles de la finance dans les années 80. La suite, intitulée La Belle vie, a paru en 1997. Les protagonistes étaient projetés au cœur de l'après 11 septembre. Dans la dernière partie, on plonge dans l'année précédant l'investiture d'Obama à la tête des Démocrates pour la course à la Présidentielle américaine.
Russell et Corinne Calloway, la cinquantaine, vivent à New-York dans le très chic quartier de TriBeCa et passent leurs vacances dans les Hamptons. Ils ont des jumeaux, Storey et Jeremy, âgés de onze ans. Lui est directeur d'une maison d'édition, elle s'occupe d'une association caritative. Ils sortent beaucoup: vernissages, lancements de livres, galas de charité dans la haute société new-yorkaise... La vie est belle. Mais - parce qu'il y a un mais - quand on pénètre leur intimité, on voit que leur vie n'est peut-être pas si belle que l'on croyait.
Tous les couples ont leurs hauts et leurs bas, et là, pour le coup, il y a plus de bas que de hauts. Outre la maison d'édition de Russell menacée de faillite, refait surface un ancien amant de Corinne. Elle est elle-même étonnée qu'il l'attire toujours autant. Et elle succombe de nouveau à son charme, prétextant un week-end avec une amie pour aller le retrouver.
Jay McInernay peint une société new-yorkaise où l'argent coule à flot (même si la crise financière est là) et où tromper sa femme (ou son mari) semble presque normal. En tout cas ça semble normal pour la plupart des personnages masculins. Et pour quelques personnages féminins. J'avoue que ça m'a un peu dérangée.
Il y a bien sûr des chapitres qui s'attardent sur l'opposition entre l'Amérique profonde et le microcosme new-yorkais, sur le fait de savoir si les Américains sont prêts à élire un noir à la Maison blanche, mais tout de même, ce n'est pas ce qui fait la majorité du roman. Et j'ai donc beaucoup de mal à dire si j'ai aimé ce livre ou pas.
Les jours enfuis - Jay McINERNAY - Ed. de l'Olivier - 2017
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22/10/2017
Les dimanches poétiques (210)
"Je me suis d'ailleurs mis à ressembler aux rats, depuis trente-cinq ans que je vis dans les caves, je n'aime plus guère me baigner, bien qu'il y ait une salle de bains juste derrière le bureau du chef. Si je prenais un bain, j'en tomberais malade, je dois y aller tout doucement avec l'hygiène; comme je travaille avec mes mains, sans gants, je me les lave tous les soirs, mais je connais ça, moi! Si je me les lavais plusieurs fois par jour, j'aurais la peau toute gercée. Parfois, pourtant, quand l'idéal grec de beauté m'envahit, je me lave un pied ou même le cou, la semaine suivante l'autre pied ou un bras, et, quand vient l'époque des grandes fêtes religieuses, je me nettoie le torse et les jambes, mais c'est prévu d'avance et je prends de l'antigrippine contre le rhume des foins que j'attrape même quand il tombe de la neige, et je connais ça, moi!"
Bohumil HRABAL Une trop bruyante solitude
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15/10/2017
Cracovie en images
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08/10/2017
Les dimanches poétiques (209)
"C'est le problème avec la vie, a pensé Antoine. La nôtre est toujours trop étriquée, et celle à laquelle on voudrait prétendre est trop grande pour simplement se la figurer. La somme des possibles, c'est l'infini qui revient à zéro. Au final, ça passe. Ca finit toujours par passer."
Olivier ADAM Peine perdue
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01/10/2017
Les dimanches en photo (91)
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30/09/2017
La Salamandre - J.-Ch. RUFIN
Elle était passée de l'autre côté, là où le monde est sans pitié et sans égard, où la misère impose ses rudesses au corps et à l'esprit, où la vie n'est que le solde d'un compte entre la violence reçue et celle que l'on administre. Les scrupules, la prévenance, la politesse sont réservés aux étrangers, aux riches, à ceux que l'on respecte mais que l'on vole. La brutalité, elle, est la part des familiers, de ceux que l'on piétine mais que l'on aime.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce bouquin même si j'aime assez le style de l'auteur. Ce n'est pas le premier livre que je lis de Jean-Christophe Rufin. J'avais beaucoup aimé Un léopard sur le garrot. Pas un roman, pas une autobiographie non plus, une sorte de récit où il passe à la loupe les moments importants de sa vie et ce qui a compté pour lui.
Ici le registre est différent. Il s'agit bel et bien d'un roman. Catherine, la quarantaine bien entamée, parisienne à la vie bien réglée et un peu terne, décide un jour de prendre de vraies vacances et d'aller rendre visite à une amie d'enfance installée au Brésil.
Quand elle arrive, c'est le Brésil des cartes postales qui l'accueille. Le soleil, la chaleur, les après-midi à la plage... rien ne manque. Les hommes à la peau mate font eux aussi partie du décor. C'est d'ailleurs sur les conseils de son amie que Catherine débute une relation avec l'un de ces hommes, de ceux qui traînent sur la plage en quête de touristes étrangères esseulées et en mal d'aventures. Il se prénomme Gilberto. Un prénom imprononçable quand on ne parle pas brésilien. Pas question d'argent entre eux. Catherine lui fait cependant des cadeaux, à chaque fois toujours un peu plus beaux, comme si elle avait une dette envers lui. Lui qui se donne sans compter au lit.
L'histoire aurait pu s'arrêter là. Catherine aurait pu repartir en France à la fin de vacances, reprendre sa vie paisible à Paris. Mais elle s'est attachée à Gilberto, et serait prête à n'importe quoi pour lui, même si elle sait qu'il habite dans les favelas et que les gens de ces quartiers ne sont pas forcément bien intentionnés. Elle lui demande ce qui lui ferait plaisir. Il aimerait s'acheter un bar. Catherine fait rapidement ses calculs, additionne ses placements et la vente de son appartement, soustrait les liens qui pourraient la retenir à Paris, et la voilà installée à Rio. Cependant, tout ne va pas se passer comme elle l'avait imaginé. L'amour qu'elle ressent pour Gilberto n'est pas réciproque et il devient méchant, voire indifférent, abusant jusqu'à l'extrême de la faiblesse de Catherine. Elle l'a dans la peau. Lui a compris qu'elle ne lui refuserait rien. Et cette passion destructrice va aller crescendo.
Autant vous dire que j'ai eu envie de la secouer plus d'une fois cette Catherine, de lui faire entendre raison, de lui prouver par A + B que ce Gilberto n'est pas un type bien. Et là plusieurs questions me viennent à l'esprit. Est-ce qu'on peut aimer un homme jusqu'à ce qu'il nous détruise? Peut-on tout accepter par amour? N'y a-t-il pas une limite à la souffrance? Comment ne pas finir par haïr cet homme qui vous fait du mal? Un amour enfui peut-il conduire à vouloir mourir? Ce roman ne m'a pas laissée indifférente. Si Jean-Christophe Rufin voulait provoquer ses lecteurs, on peut dire qu'avec moi il a gagné son pari!
La Salamandre - Jean-Christophe RUFIN - éditions Folio - 2016
23:30 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livres, littérature, romans, jean-christophe rufin, la salamandre, brésil, actu, actualité | Facebook |