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07/02/2013

Trois chevaux - E. DE LUCA

Jlivres,littérature,erri de luca,romans,italie,actu,actualité'ai lu ce roman jusqu'au bout parce qu'il était court mais s'il avait eu 100 pages de plus je ne garantis pas que je l'aurais terminé. Erri de Luca procède par évocations; d'un instant, d'un passé, d'une situation sans jamais faire de grandes descriptions. Il effleure juste les sentiments, les chasse d'un revers de la main. Ses personnages sont fuyants, sont de passage, sans attaches.

C'est joliment écrit mais trop en surface. J'aurais aimé qu'il creuse davantage les portraits, notamment celui du narrateur dont on ne connaîtra jamais le nom. Un homme qui a pas mal voyagé, fait le coup de feu en Argentine et s'est embarqué sur un raffiot en laissant derrière lui quelques cendres. Aujourd'hui l'homme est jardinier dans une ville italienne. Il aime le travail de la terre, les mains qui pétrissent le sol.

C'est aussi l'histoire d'une rencontre avec une jeune femme, Làila, qui travaille comme escort girl. Elle semble avoir des ennuis et le narrateur a envie de l'aider. Il tombe peu à peu amoureux. Mais ce ne sont toujours que des évocations et on ne sait pas ce qu'il advient de cet amour-là en refermant le livre...

Trois chevaux - Erri DE LUCA - Ed. Seuil - 2000

16/11/2012

En flânant le long du fleuve

Marcella s'arrêta sur le pont Sisto. Elle regarda l'eau du Tibre s'écouler sous ses pieds. Une légère brise faisait ondoyer la surface dans un camaïeu orangé. Le coucher de soleil était beau. Comme elle beaucoup de passants s'arrêtèrent pour profiter des dernières lueurs de la journée. Trois vieilles femmes s'étaient accoudées au muret de pierres. Elle tendit l'oreille mais ne parvint pas à entendre disctinctement ce qu'elles racontaient.

Elle ne se lassait pas de marcher dans la ville. Elle avait d'ailleurs visité tous les quartiers à pied. Dès qu'elle avait un peu de temps elle chaussait ses baskets et allait se balader. Il lui arrivait parfois de faire plusieurs kilomètres. Elle allait jusqu'à Saint-Pierre et revenait en flânant le long du fleuve. C'était un loisir comme un autre. Un plaisir. 

Malgré la pollution les jours de grande chaleur et les miasmes des détritus qui s'accumulaient parfois dans les rues, Rome était une ville agréable. Marcella allait le plus souvent travailler à pied. Elle était employée au consulat de la République française, situé via Giulia, à deux cents mètres à vol d'oiseau du Palais Farnese. Elle connaissait le trajet par coeur. Elle aurait pu y aller les yeux fermés. Elle y allait à pied sauf, bien sûr, lorsque sa gorge était irritée par le froid piquant de l'hiver. Elle s'y rendait alors en bus. Mais le trajet était loin d'être direct. Les lignes de bus passaient pour la plupart par le pont Garibaldi ce qui lui faisait faire des détours interminables et l'obligeait à partir une demi-heure plus tôt.

Ce qu'elle aimait tout particulièrement quand elle avait un moment de libre, c'était de retrouver quelques amis à la "Bonne cuisinière" pour manger un morceau et d'aller ensuite au "Rendez-vous des acteurs" pour boire un dernier verre. Elle avait d'ailleurs proposé au nouveau voisin de l'accompagner lors d'une de ses virées nocturnes. Une soirée simple, autour d'un bon plat, qui lui avait visiblement fait plaisir. Tiberio était jovial et subtil. Après avoir été douze ans intendant de la prison de Venise, il était depuis peu économe à la faculté de philosophie de Rome. Il avait été désigné parmi une dizaine de candidats aux profils très divers. Il avait un peu appréhendé ce changement de vie, surtout pour son fils Flavio. Mais le gamin s'était bien habitué à la capitale italienne. Il s'était rapidement fait de nouveaux copains. A chaque fois qu'il croisait Marcella ils se saluaient avec effusion. Le courant était bien passé entre eux. Certains samedis elle allait même le voir jouer au foot.

Ce texte a été rédigé pour l'édition 81 du jeu Des mots, une histoire initié par Olivia. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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10/11/2012

Une vraie banquise!

Marcella était sortie de l'ascenseur en apnée. Elle ne respirait plus depuis que le voisin du 3ème, originaire de Venise et qui avait emménagé deux semaines auparavant avec son fils, avait plongé ses yeux verts dans les siens. Elle avait baissé la tête et regardé ses chaussures, le souffle coupé. Elle avait hâte d'arriver au rez-de-chaussée, sentant ses joues virer à l'écarlate. Elle se précipita si vite hors de l'engin qu'elle fallit s'étaler sur le pavé que le concierge venait de laver. Une vraie banquise! Elle fit une pirouette et se raccrocha in-extremis à la rembarde de l'escalier.

L'emménagement de ce nouveau voisin avait eu quelques conséquences sur la vie de l'immeuble. Les habitants avaient été privés d'eau chaude pendant deux jours et il y avait eu un dysfonctionnement du circuit électrique. Il avait fallu appeler les dépanneurs au beau milieu du week-end pour qu'ils effectuent une vérification de tout le système. Marcella aurait préféré un canular. Elle s'en souviendrait longtemps de ce week-end! Elle avait justement invité des amis à dîner. Faute de pouvoir utiliser les plaques électriques elle avait dû aller chercher des plats froids chez un traiteur et faire une provision de bougies pour ne pas passer toute la soirée dans le noir. Elle gardait en mémoire la lueur des flammes faisant scintiller le tissu satiné des rideaux et la cape en soie rouge dans laquelle elle s'était emmitouflée. C'avait été une soirée un peu improvisée.

Pendant quelques jours le voisin avait longé les murs, craignant que les habitants ne lui tombent dessus. Mais ils avaient vite oublié l'affaire, trop occupés par leur train-train quotidien. Marcella avait juste échangé quelques mots avec lui sur le temps et les activités de son fils qu'il conduisait aux tournois de foot. Flavio avait une admiration sans bornes pour la Juventus de Turin.

Marcella n'avait pas osé lui poser trop de questions mais elle avait su ce jour-là qu'il était originaire de Venise. Elle l'avait senti susceptible et ne voulait pas l'ennuyer. Elle ne voulait pas non plus paraître indiscrète. Elle l'avait alors salué et avait regardé ce qu'il y avait dans sa boîte à lettres. Quelques brochures dont une, provenant d'une église évangélique, donnait quelques pistes pour pardonner à ceux qui avaient menti. Il y en avait trois pages. Marcella glissa aussitôt cette feuille et quelques autres dans le bac du tri sélectif.

Ce texte a été rédigé pour l'édition 80 du jeu Des mots, une histoire initié par Olivia. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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06/07/2012

Des dessins du Caravage retrouvés

imagesCA25V2VS.jpg700 millions d'euros. C'est la somme à laquelle est estimée une centaine de dessins et de peintures du Caravage (1571-1610) retrouvés dans une collection du château de Sforzesco à Milan. Ils se trouvaient dans le "fonds Peterzano", du nom du peintre chez lequel le Caravage a fait ses débuts artistiques. Les experts auraient même retrouvé un billet rédigé par l'artiste.