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07/02/2010

Les dimanches poétiques (4)

L'AUTOTOMIE - Wislawa SZYMBORSKA

Face au péril, la néréide se divise en deux;

se laissant à demi dévorer par le monde,

se sauvant avec l'autre moitié.

Elle bifurque soudain en naufrage et salut,

en amende et promesse, en ce qui fut et ce qui sera.

Au milieu de son corps éclate un précipice

au deux bords aussitôt étrangers l'un à l'autre.

Sur l'un des bords la mort, sur l'autre la vie.

Ici le désespoir, là le courage.

S'il y a balance, aucun plateau ne tremble.

Si la justice existe, la voici.

Mourir ce qu'il faut sans dépasser la mesure.

Renaître ce qu'il se doit du reste sauvegardé.

Nous savons, nous aussi, nous diviser, c'est vrai.

Mais uniquement en corps - et chuchotement brisé.

En corps - et poésie.

Ici la gorge, de l'autre côté le rire,

léger, vite étouffé.

Ici le coeur lourd, là non omnis moriar,

trois petits mots telles trois plumes de l'envol.

L'abîme ne nous scinde pas.

L'abîme nous entoure.

szymborska[1].jpg
Wislawa Szymborska est une poétesse polonaise née le 2 juillet 1923. Elle a reçu le prix Nobel de littérature en 1996.
Petite pensée aussi aujourd'hui pour Charles Dickens qui est né le 7 février 1812.

05/02/2010

Contes des jours coquins - G. de MAUPASSANT

1528-pucheux-contes-coquins[1].jpegC'était l'un de mes cadeaux de Noël. J'avais déjà lu un livre de Maupassant ainsi que plusieurs recueils de nouvelles, mais je ne connaissais pas ces Contes des jours coquins. L'auteur les a rédigés alors qu'il était tout jeune et qu'il commençait à sortir dans le monde, observant avec un oeil amusé les travers de ses contemporains. Bien que plaisants à lire, et drôles, je les trouve moins aboutis que les textes des Contes de la bécasse et du Rosier de Madame Husson. Les situations dépeintes sont souvent cocasses. Des situations qui tournent bien des fois les protagonistes en ridicule. La plume de Maupassant est acerbe mais pleine d'humour. C'est toujours joliment écrit. J'ai beaucoup aimé le Crime au père Boniface et la Fenêtre.

Contes des jours coquins - Guy de Maupassant - Ed. Le Pucheux - 2009

03/02/2010

Dans ma boîte aux lettres...

Ely M Liebow La plume.jpgVoici ce qui m'attendait dans ma boîte aux lettres lorsque je suis rentrée en soirée. Quand j'ai vu le carton rectangulaire, mon coeur a bondi dans ma poitrine! Je devais avoir les yeux d'une gamine qui découvre ce que le Père Noël a déposé pour elle sous le sapin... Trop contente! Soares etc La plume.jpg

Donc, pour résumer, dans le carton il y avait:

  • L'homme qui était Sherlock Holmes / Une biographie du Dr Joe Bell de Ely M. Liebow.
  • Elémentaire, ma chère Sarah! de Jô Soares.
  • Sherlock Holmes, Les Six Napoléons suivi de trois autres récits de Sir Arthur Conan Doyle.
  • La Figure Jaune et autres aventures de Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle.

Que du bonheur! Il faut maintenant que je rectifie ma PAL et ma LAL...

02/02/2010

Je vis un clown triste

kevin-madame-ecriture[1].jpegJe suis arrivée toute dégoulinante sur le palier. J'hésitai à entrer. Mon imperméable dégouttait sur le plancher, mon brushing ne ressemblait plus à rien, le Rimmel coulait sur mes joues...

Je sortis la clé de mon sac et la fis tourner dans la serrure. A peine entrée, je courus dans la salle de bain pour me débarrasser au plus vite de mon impermébable. J'étais transie jusqu'aux os. En me regardant dans la glace je vis un clown triste. Les cernes peints en noir, les joues rougies par le froid, les yeux vides...

J'étais triste à cause du temps. J'étais triste à cause de toi. Tu m'as dit que tu me quittais sous les arcades de la Comédie Française. Pourtant on avait joué une bien belle comédie ensemble pendant trois ans. Ta phrase a eu l'effet d'une gifle. J'ai eu le souffle coupé, incapable de te répondre quoi que ce soit. Sentant les larmes me monter aux yeux je m'enfuis en courant et me jetai sous la pluie comme une folle. Je ne cherchai même pas à monter dans un bus pour rentrer chez moi.

Je traversai le jardin du Palais Royal. Les terrasses des cafés avaient été abandonnées à la pluie et au vent qui faisait virevolter les feuilles jaunissantes sur les tables et les chaises. Des chaises qui attendaient dans cet automne brumeux et glacé, quelques désespérés cherchant un endroit pour noyer leur chagrin.

J'ai rédigé ce texte pour le Jeu n°2 du Blog à mille mains.