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15/07/2025

La machine à écrire #4

Je suis svelte et j'ai une certaine classe. On me dit fine plume. Je m'exerce depuis longtemps.  J'allie légèreté et précision, me recharge facilement et m'adapte à tous les terrains. D'ébène et d'acier je sais me faire discret, me cache dans une poche ou m'enferme dans un écrin. Ma maîtresse me tient bien en main; je ne lui file pas entre les doigts.

Mais je sens que je suis fait pour d'autres aventures, pour d'autres vies. Si le coeur vous en dit, ma mise à prix aura lieu chez Drouot samedi prochain. L'enchère de départ est fixée à 29 000 euros. Pas mal pour un stylo Parker! Vous pensez que c'est cher... Mais sachez que j'ai appartenu à une princesse qui écrivit à des rois. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: rédiger une petite annonce pour vendre un stylo. Nous devons donner l'impression que ce stylo est spécial et convaincre le lecteur de l'acheter. 

11/07/2025

La machine à écrire #3

Avec ce naturel qui la caractérisait, Victoria avait dit à Peter qu'elle souhaitait pique-niquer dans Kensington Gardens. Il n'avait opposé aucune résistance, n'avait pas émis la moindre objection.

Rendez-vous était pris pour le samedi matin suivant. Victoria lui avait indiqué qu'elle s'occuperait du repas mais lui avait demandé d'apporter des boissons et de prendre une couverture pour s'asseoir. 

Elle acheta des tomates cerise en grappes, quelques framboises, des prunes, du cheddar et du stilton. Chez l'Italien situé au coin de la rue elle avait fait le plein d'antipasti: mini involtini, petits artichauts marinés, crevettes épicées... Puis, elle avait acheté un pain bio chez le boulanger qui se trouvait à quelques pas de la rédaction. C'est là que tous ses collègues s'approvisionnaient. Personne n'en avait trouvé de meilleur dans le quartier. 

En revenant à Bayswater Road les bras bien chargés elle avait remarqué que les ornements distaux de Marble Arch étaient occultés par de grandes planches de contre-plaqué. Des travaux étaient-ils en cours? Elle n'en avait pas entendu parler. Peut-être Peter était-il au courant. Elle le questionnerait à ce sujet. Mais il n'y avait pas d'urgence. La priorité, c'était le moment délicieux qu'elle allait passer avec son voisin aux jolis yeux bleus. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire : écrire un texte avec les mots naturel, ornement, et prune

08/07/2025

La machine à écrire #2

Cher voisin,

Vous aimez la musique et moi aussi. Cependant, je ne joue pas de piano à minuit comme vous. A cette heure-là, je dors. Du moins j'essaie de dormir. Vous devriez en faire autant et jouer de votre instrument le matin. Moi, je serai au travail à ce moment-là. Vous pourrez faire autant de bruit que vous voulez, jouer tout Debussy et Mozart si ça vous chante, et aussi travailler la Grande polonaise de Chopin. A votre aise. 

Si vous ne prenez pas en compte mes remarques, je pense que vous ne pourrez plus vous reposer en journée comme vous le faites actuellement. J'apprends à jouer de la trompette.

Votre voisin du n°8

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: imaginer que notre voisin est trop bruyant et que nous devons laisser un mot sur sa porte. Que lui écrivons-nous? On peut imaginer la raison et le type de bruit. 

04/07/2025

La machine à écrire #1

Il paraissait détendu. Détendu dans le sens où il avait terminé son exposé. Exposé qui lui avait demandé du fil à retordre pendant plusieurs journées. Journées aménagées de façon à ce qu'il puisse se consacrer à la préparation de cette présentation. Présentation pour convaincre les auditeurs et les adhérents de la pertinence de ses idées, de son programme. Programme fouillé, qui avait fait l'objet d'un "think tank" pendant lequel toutes les perspectives avaient été explorées. Explorées à fond, en n'omettant aucun détail. Détail qui pouvait être important, sachant que c'est souvent dans celui qu'on oublie que se cache le diable. Diable vicieux qu'on préférait garder loin de la campagne. Campagne qui s'annonçait féroce et pendant laquelle tous les coups seraient permis. 

Exercice tiré du n° 4 de La Machine à Ecrire : écrire une première phrase, puis la suivante en commençant par le dernier mot de la phrase précédente. 

 

04/05/2025

Les dimanches poétiques (363)

Ecrire, c'est comme craquer une allumette au coeur de la nuit en plein milieu d'un bois. Ce que vous comprenez alors, c'est combien il y a d'obscurité partout. 

La littérature ne sert pas à mieux voir. Elle sert seulement à mieux mesurer l'épaisseur de l'ombre.

William FAULKNER 

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24/12/2023

Cher Tiberio

A l’approche des fêtes Marcella n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle n’arrivait pas à se concentrer, elle était exténuée, toujours assaillie par le même flot de pensées concernant Tiberio. Son état s’apparentait à un réel effondrement. Elle était par ailleurs d’une humeur massacrante et en faisait baver à tout le monde que ce soit à la maison ou au boulot. Elle avait des accès de colère contre Flavio. Le gamin, qui ne l’avait jamais connue dans cet état, ne comprenait pas. A force, et par lassitude, il ne disait plus rien et se repliait dans son coin. 

Marcella suffoquait souvent. Les larmes perlaient à ses yeux constamment. Son sommeil était haché et elle n’avait pratiquement plus d’appétit. Elle était triste, rien ne lui faisait plaisir. Si elle avait consulté un psychiatre, il lui aurait sans doute diagnostiqué une dépression réactionnelle. Réactionnelle à un choc émotionnel. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi Tiberio avait choisi de disparaître comme ça. Peut-être espérait-il qu’elle s’en tiendrait à cette version-là? Alors pourquoi s’être montré à Venise? Voulait-il la faire souffrir, la maintenir dans une dépendance affective comme aurait fait un pervers narcissique? Ou bien était-il jaloux qu’elle puisse refaire sa vie? 

Marcella se disait que pendant les années qu’ils avaient passées ensemble il entretenait peut-être une relation avec une autre femme et avait eu d’autres enfants. S’il s’était fait passer pour mort afin de retrouver cette femme, elle constatait amèrement que leur couple n’était en fait bâtit que sur un lit de mensonges. Quelle lâcheté de sa part… Elle aurait aimé qu’il ait le courage de lui dire, les yeux dans les yeux, qu’il avait failli et que s’il n’avait plus de sentiments pour elle qu’il soit honnête et ose lui avouer. Elle aurait écouté même si elle aurait mis du temps à encaisser. Elle lui faisait confiance… Il l’avait trahie. Elle l’aimait sincèrement… Il s’était joué d’elle. 

La veille du réveillon de Noël Marcella se dit qu’elle ne pouvait pas continuer ainsi. Soit elle se laissait aspirer par le fond et en finissait avec la vie, soit elle décidait de se délester de ce poids et choisissait de rebondir. Elle devait s’occuper de Flavio. Lui n’y était pour rien dans cette histoire et n’avait pas à payer pour ce que son père avait fait. 

Pour donner corps à sa décision et avoir l’esprit en paix, Marcella décida de poster sur son blog une petite carte de voeux à l’intention de Tiberio, une bouteille à la mer qu’il lirait peut-être.

Cher Tiberio

Nous ne sommes pas sans manifestations d’énergie sur notre bonne Terre, ni d’espérance en ce temps de Noël. 

Tout à l’effervescence de Noël avec Flavio, je te souhaite une année pleine d’énergie et de promesses.

Que 2024 voie l’accomplissement de tes désirs, rêves et espérances et qu’elle t’apporte joie, bonheur, santé.

Affectueusement

Marcella

Voyage à Venise : votre séjour avec le spécialiste OOVATU.

19/06/2020

L'univers m'envoie des signes

Il arrive que des choses reviennent régulièrement nous titiller dans le quotidien. Un nom, une ville, une fleur, un animal... déjà vu peu de temps auparavant, déjà rencontré... Et par moment les récurrences sont tellement flagrantes qu'on se dit que l'univers veut attirer notre attention précisément sur ça.

Je ne sais pas vous, mais moi j'ai tendance à chercher des explications à ces récurrences, à feuilleter toutes sortes d'ouvrages et à naviguer sur Internet pour trouver un sens. Ceci étant dit parfois il n'y a pas de sens  caché à déterminer. C'est autre chose, comme si l'univers nous incitait à réaliser un projet (un rêve) longtemps mis de côté.  Un projet qui tourne à bas bruit dans notre esprit, tapi dans un coin de notre cerveau, dont on ne sait pas par quel bout le prendre, faute de temps à lui consacrer et qui n'apparaît pas comme prioritaire.

Pour ma part cela tourne autour de l'écriture. L'univers m'envoie des signes depuis le début de l'année. La première fois fut au début du confinement. J'avais depuis longtemps dans ma PAL le livre de René Frégni "Dernier arrêt avant l'automne". Et je ne sais pas pourquoi, mon subconscient m'a poussé à le lire à ce moment-là. Il y est question d'un écrivain qui n'a pas d'idée pour un nouveau roman et qui accepte de devenir le gardien d'une abbaye désaffectée, d'abord pour gagner un peu d'argent, mais aussi pour tenter de retrouver l'inspiration, se remettre devant la page blanche. 

La deuxième fois fut vers la fin du confinement, avec les "Lettres à Dominique Rolin" rédigées par Philippe Sollers sur la période 1981-2008. Il y est beaucoup question d'écriture, du travail de longue haleine que cela représente, un texte qu'il faut sans cesse retravailler, qu'il faut se définir des temps d'écriture, des périodes consacrées seulement à ça. Cela m'a montré que même les plus grands écrivains suent sang et eau pour rédiger un ouvrage, que rien ne tombe tout cuit du ciel, qu'il faut se donner la peine et ne pas avoir peur de s'y mettre. Ne surtout pas se dire que l'on n'y arrivera jamais, et que notre texte est mauvais. Simplement se donner la peine d'aller jusqu'au bout, sans se juger, et qu'il sera toujours tant de corriger. 

J'avais commencé la réécriture de mon premier roman il y a quelques mois mais la tâche est fastidieuse et je n'ai malheureusement pas vraiment le temps de m'y consacrer; il y a toujours quelque chose d'autre à faire. Quand ce n'est pas le ménage c'est le repassage, ou bien c'est les courses. Et le boulot est tellement crevant que bien souvent je n'ai pas l'énergie pour m'y mettre, je n'arrive pas à me concentrer et les idées ne viennent pas. Et j'en suis malheureuse. Rien que pour ce post il m'a fallu l'écrire en plusieurs fois. Il aurait dû être publié fin mai et nous sommes le 19 juin.

Et pourtant je sens bien que l'univers me titille avec cette histoire d'écriture. Que faire? Je ne peux en aucun cas plaquer mon job mais je sens que je devrais davantage me consacrer à l'écriture. Des idées? Des suggestions?