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14/10/2025

La machine à écrire #23

Cigare / Manège / Mer / Palmiers / Pollo asado con patatas fritas / Vent chaud / Melon jaune / Plage / Méduses / Sieste / Un pan, por favor / Feux d'artifice / Caoutchoucs / Hijo de la luna / Glaces / Sangria / Vacances / Enfance / Col du Somport / Short bleu / Tissu madras / Bronzée / Smoothie à la vanille / El Perello / Chaleur / Sable / Mercat de la Boqueria / Patatas bravas / Peau salée / Serviette de bain / Frontière / Monastère de Poblet / Paella / Location de voiture

Exercice tiré du n°5 de La Machine à Ecrire : dans son recueil Le goût des mots, Françoise Héritier recense des mots qui, dans un apparent désordre, établissent des correspondances de sons, d'odeurs, de saveurs... Composez à votre tour un registre de mots (une liste) qui vous évoquent le bout du monde, qu'il s'agisse de mots réels ou de néologismes. 

07/10/2025

La machine à écrire #22

Mon Très Cher Ami,

Je désire te redire combien nos conversations me manquent, tout comme nos balades dans Kensington Gardens bras dessus, bras dessous le samedi matin.

Je désire revivre ces moments délicieux auprès de toi, me perdre dans tes yeux pleins de soleil, sentir ton épaule contre la mienne.

Je désire t'embrasser de la façon qui te plaît, poser doucement mes lèvres contre les tiennes, mon regard plongeant dans le tien.

Je désire humer à nouveau l'odeur de ta peau, mettre mon nez dans ton cou, glisser mes doigts dans tes cheveux pour remettre en place ta mèche rebelle.

Je désire retirer les boutons de cette chemise qui emprisonne ton corps, glisser mes doigts sur ton torse chaud, caresser les courbes de ton ventre.

Je désire te retirer ce pantalon qui bride ton sexe, qui bride ton désir, qui entrave notre corps à corps.

Je désire tes mains sur mes reins, ton torse contre mes seins, te sentir en moi comme si nous ne faisions plus qu'un.

Je désire ardemment ton retour. Ne sois pas trop long.

Ton impatiente

Victoria

Exercice tiré du n°5 de La Machine à Ecrire: écrivez une lettre d'amour, réelle ou imaginaire, dont tous les paragraphes commencent par "je désire...".

03/10/2025

La machine à écrire #21

Mon souhait? Eh bien, aller à Santorin.

Un bon génie a dû m'entendre. Me voilà en train d'admirer les trois cloches de Fira. Le soleil est au zénith. Un léger vent venu de la mer Egée rend la chaleur supportable. Le blanc des constructions est aveuglant sous les rayons d'Hélios. Je suis à quelques mètres de la caldeira. J'ai la sensation d'être dans cette carte postale reçue il y a une dizaine d'années. 

Je chemine à présent vers le centre de la ville. La cathédrale Saint-Jean-Baptiste est ouverte. J'entre. Les icônes sont splendides; le travail des artistes si minutieux. J'allume un cierge avant de ressortir pour découvrir la ville. Je flâne de boutique en boutique, je repère où prendre un repas ou un rafraîchissement. Le moderne se mêle au rustique. Ca sent les vieilles pierres, l'encaustique, mais aussi le béton ciré. 

Un peu plus tard dans la journée je m'installe à une terrasse pour savourer ce moment précieux: la chance d'être là, de réaliser un rêve; oublier la réalité le temps d'un aller. Et ne pas penser qu'il y aura fatalement un retour.

Exercice tiré du n°5 de La Machine à Ecrire: vous pouvez vous téléporter n'importe où dans le monde, mais seulement une fois (aller-retour). Où allez-vous? Pourquoi? 

02/09/2025

La machine à écrire #17

Lorsque le facteur a sonné j'ai cru qu'il m'apportait une lettre recommandée. Mais non. Au lieu de ça, il tenait dans les mains un colis. Pas très gros, de vingt-cinq centimètres de long environ sur vingt de large. Je n'avais rien commandé et je fus étonnée de l'arrivée de ce paquet. Pas de mention de l'expéditeur et impossible de déterminer sa provenance. On avait collé dessus des timbres du monde entier. Comment avait-il pu parvenir jusque chez moi avec tous ces timbres différents? Voilà qui était bien étrange. 

Il pesait environ cinq-cents grammes. Je le déposai sur la table de la cuisine et regardai comment l'ouvrir sans abîmer ces timbres aux écritures évoquant de lointaines contrées. Je passai une paire de gants en vinyle et m'outillai d'un cutter. Je commençai à l'ouvrir par le côté le plus long. Le scotch qu'on avait rajouté pour le sceller céda facilement sous la lame. Je m'attaquai ensuite aux côtés plus courts. Une fois cette opération terminée, toujours munie de mes gants, je soulevai délicatement le dessus. L'intérieur du rabat était décoré. Sur une même ligne étaient représentées une croix grecque, une croix catholique et une croix orthodoxe. Au-dessus de cette ligne, en plus gros, avait été dessinée une croix papale surmontée d'une tiare. Les détails étaient magnifiques.

Dans le carton, quelque chose était emballé dans du papier de soie. Je le retirai précautionneusement. A l'intérieur une boîte en bois d'un rouge carmin et de forme carrée. Le dessus était travaillé en une espèce de damier aux lignes courbes. Sur l'un des côtés se trouvait une serrure avec une minuscule clé sculptée. Je la tournai délicatement et soulevai le couvercle. La boîte était tapissée d'un velours bleu nuit de la plus belle qualité et au milieu reposait un objet que je n'avais jamais vu auparavant. Il était de forme ronde et semblait fait d'un métal précieux. Des pierres étaient incrustées à certains endroits. Je les reconnus tout de suite: des émeraudes, des tanzanites et des éclats de béryl vert pâle. La boule était reliée à une chaîne. C'était sans aucun doute un bijou. Quand je le soulevai il se mit à tinter. Un son harmonieux et agréable s'en échappa. Je décidai de l'accrocher à mon cou. Curieuse d'en savoir plus sur l'objet, je fis des recherches sur le Web. J'appris qu'il s'agissait d'un "appeleur d'anges". Je le fis donc tinter pour appeler mon ange gardien, pour appeler Haiaiel, l'ange des leaders, des défenseurs de la justice et de ceux qui affrontent l'adversité avec courage. 

Exercice tiré du n° 5 de La Machine A Ecrire: vous recevez un colis anonyme sur lequel sont collés des timbres du monde entier. Que contient-il? Il peut y avoir plusieurs objets à l'intérieur. 

29/08/2025

La machine à écrire #16

Jonas observait la scène depuis l'arrière boutique. Il avait manqué pouffer de rire à deux reprises. Son patron demanda au client "vous êtes sûr que vous voulez que je les répare?" "Oui, oui", répondit l'homme derrière le comptoir avec la mine fermée. Il avait un visage taillé au scalpel. Jonas n'avait jamais vu quelqu'un avec un menton aussi pointu. 

Le cordonnier était perplexe. Le client insistait. "Elles sont quasiment neuves et m'ont coûté une fortune. Et puis j'en ai besoin pour aller travailler." C'est là que le cordonnier s'est demandé si le bonhomme avait bien toute sa tête. 

On entendit un éclat de rire fuser dans l'arrière boutique, suivi de plusieurs autres. Jonas pleurait. Le patron, lui, essayait de garder son sérieux malgré tout, jetant un oeil aux autres clients qui s'impatientaient. Puis, il prit la paire de palmes que lui tendait le client et lui remit un ticket tout en lui expliquant qu'il regarderait ce qu'il pouvait faire. Une fois l'énergumène sorti tout le monde partit dans un fou rire qui dura plusieurs minutes. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: faire un micro récit avec un personnage et une situation pris au hasard. Ici un cordonnier et une paire de palmes

26/08/2025

La machine à écrire #15

Je ne sais pas où ce coucou m'emmène. Ceux qui m'ont amené à l'aérodrome n'étaient pas très diserts. Tous habillés de noir, un holter sous leur veste. J'ai pensé qu'il valait mieux ne pas faire d'histoire et faire exactement ce qu'ils me disaient. Ils m'ont retiré le bandeau qui me recouvrait les yeux seulement quelques minutes avant de me faire monter dans l'avion. Ils voulaient sûrement s'assurer que je ne remarque aucun détail du parcours emprunté pour arriver jusqu'ici. Nous sommes seuls sur le tarmac; qui semble perdu au milieu de nulle part. Le pilote met en route l'appareil, fait quelques réglages. 

(1) Nous sommes trois dans l'avion. Les moteurs sont poussés à fond, nous prenons de la vitesse et d'un seul coup nous nous élevons dans les airs. J'aperçois un trait de côte par le hublot puis, le bleu intense de la mer. Plus un morceau de terre en vue. Le pilote donne un ordre à son comparse, lequel ouvre la portière gauche de l'appareil, celle à côté de laquelle je suis assis. Il détache ma ceinture. J'ai un mauvais pressentiment et je ne peux rien tenter, mes mains sont ligotées. Le type me pousse hors du zinc. Pendant une cinquantaine de secondes j'ai la sensation d'être en apesanteur et de flotter sur un matelas d'air. Mais cela ne dure pas. Je ferme les yeux avant de me faire engloutir par la Grande Bleue.

(2) Il me demande si ma ceinture est bien attachée. Je réponds par l'affirmative. Les hommes restés sur le tarmac donnent le signal pour le décollage. Les moteurs sont poussés à fond, nous prenons de la vitesse et d'un seul coup nous nous élevons dans les airs. J'aperçois un trait de côte par le hublot puis, le bleu intense de la mer. Je repense à mes années passées en Afrique australe, pendant lesquelles j'ai rallié plus d'une fois des camps perdus dans la brousse au moyen de petits avions de ce type. Celui-ci ne m'emmène certainement pas très loin. Je crois bien que c'est un Cessna 172 et son autonomie n'est que de cinq heures. Nous nous approchons d'une côte. Il me semble reconnaître l'agencement de Brindisi avec, au premier plan, le vieux phare et le château Alfonsino. On dirait bien que je suis de retour à la maison...

(3) Les moteurs sont poussés à fond, nous prenons de la vitesse et d'un seul coup nous nous élevons dans les airs. J'aperçois un trait de côte par le hublot puis, le bleu intense de la mer. Nous la survolons pendant près de deux heures quand tout à coup le pilote prend un virage à 90° sur la gauche. Je colle le nez au hublot et aperçois la cité lacustre avec ses toits rouges si typiques. Pourquoi le pilote m'a-t-il amené ici et pas à Rome? Ma mission est pourtant terminée. J'aurais dû faire un débrief avec C. Qu'est-ce qu'ils ont oublié de me dire?

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: écrire une mini nouvelle sur un personnage dans un avion, qui ne connaît pas la destination de son voyage. Proposez trois chutes différentes (chute 1, chute 2, chute 3 précisées dans le texte).

22/08/2025

La machine à écrire #14

Elle ressemble à madame Meillant. Il me semble bien que c'est elle. Et moi qui pensait être tranquille au fin fond du Finistère pour passer quelques jours de vacances! Loin de mon cabinet, loin de mes patients, à savourer quelques moments sans avoir à poser un diagnostic, à prescrire des antibiotiques et à rédiger des certificats de décès. Parce qu'à Médréac j'ai plus de patients âgés que de jeunes gens. Les anciens n'ont pas envie d'être coupés de leur environnement, d'être coupés du lieu qui les a vus naître. Ils veulent rester le plus longtemps possible chez eux; au diable la maison de retraite! Et surtout, ils n'ont pas vraiment les moyens d'y aller à la maison de retraite. Les jeunes, ils s'enfuient à la ville. Médréac, ça ne les fait pas vraiment rêver. 

Elle est en train de se faire malmener par un pêcheur du cru qui semble lui disputer la table où elle s'est installée. Il a l'air d'être un habitué du lieu. Je ne sais pas ce qu'elle lui a dit mais j'entends qu'il la traite de "cruche bornée". Il est tout rouge et on dirait que de la fumée va lui sortir par les oreilles. Pourvu qu'il ne fasse pas une attaque. M'est avis qu'il ne boit pas que de l'eau quand il vient ici. Le patron sort du comptoir et fait remarquer à madame Meillant que la table est réservée. Elle a l'air piqué et semble furieuse. Elle se lève et ramasse ses affaires. Je me planque derrière mon journal. Manquerait plus qu'elle me reconnaisse et vienne faire la causette...

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: point de vue interne (2ème personnage, secondaire). Faites vivre l'histoire à travers un personnage périphérique. Peut-être un témoin ou un acteur passif de l'événement.