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24/10/2017

Les jours enfuis - J. McINERNEY

livres,lecture,romans,littérature,littérature américaine,jay mcinerney,actu,actualitéTout était là, mais Jack en disait trop dans sa première mouture, il doutait trop de la qualité de son matériau alors qu'en fait, il avait déjà tout mis en place et fourni chaque détail dont le lecteur avait besoin. Russell lui avait montré ce qui s'y trouvait déjà et comment dépasser sa crainte de ne pas être assez explicite, citant l'éternel cliché qui veut que "moins c'est plus".

J'ai découvert Jay McInernay dans la Grande Librairie il y a quelques mois. Il était interviewé chez lui, à New York, à l'occasion de la sortie de son dernier livre, Les jours enfuis. Ce roman fait partie d'une trilogie dont le premier volet a été publié en 1993 sous le titre Trente ans et des poussières. L'auteur y auscultait sans compromis les années folles de la finance dans les années 80. La suite, intitulée La Belle vie, a paru en 1997. Les protagonistes étaient projetés au cœur de l'après 11 septembre. Dans la dernière partie, on plonge dans l'année précédant l'investiture d'Obama à la tête des Démocrates pour la course à la Présidentielle américaine.

Russell et Corinne Calloway, la cinquantaine, vivent à New-York dans le très chic quartier de TriBeCa et passent leurs vacances dans les Hamptons. Ils ont des jumeaux, Storey et Jeremy, âgés de onze ans. Lui est directeur d'une maison d'édition, elle s'occupe d'une association caritative. Ils sortent  beaucoup: vernissages, lancements de livres, galas de charité dans la haute société new-yorkaise... La vie est belle. Mais - parce qu'il y a un mais - quand on pénètre leur intimité, on voit que leur vie n'est peut-être pas si belle que l'on croyait.

Tous les couples ont leurs hauts et leurs bas, et là, pour le coup, il y a plus de bas que de hauts. Outre la maison d'édition de Russell menacée de faillite, refait surface un ancien amant de Corinne. Elle est elle-même étonnée qu'il l'attire toujours autant. Et elle succombe de nouveau à son charme, prétextant un week-end avec une amie pour aller le retrouver.

Jay McInernay peint une société new-yorkaise où l'argent coule à flot (même si la crise financière est là) et où tromper sa femme (ou son mari) semble presque normal. En tout cas ça semble normal pour la plupart des personnages masculins. Et pour quelques personnages féminins. J'avoue que ça m'a un peu dérangée.

Il y a bien sûr des chapitres qui s'attardent sur l'opposition entre l'Amérique profonde et le microcosme new-yorkais, sur le fait de savoir si les Américains sont prêts à élire un noir à la Maison blanche, mais tout de même, ce n'est pas ce qui fait la majorité du roman. Et j'ai donc beaucoup de mal à dire si j'ai aimé ce livre ou pas.

Les jours enfuis - Jay McINERNAY - Ed. de l'Olivier - 2017

22/10/2017

Les dimanches poétiques (210)

"Je me suis d'ailleurs mis à ressembler aux rats, depuis trente-cinq ans que je vis dans les caves, je n'aime plus guère me baigner, bien qu'il y ait une salle de bains juste derrière le bureau du chef. Si je prenais un bain, j'en tomberais malade, je dois y aller tout doucement avec l'hygiène; comme je travaille avec mes mains, sans gants, je me les lave tous les soirs, mais je connais ça, moi! Si je me les lavais plusieurs fois par jour, j'aurais la peau toute gercée. Parfois, pourtant, quand l'idéal grec de beauté m'envahit, je me lave un pied ou même le cou, la semaine suivante l'autre pied ou un bras, et, quand vient l'époque des grandes fêtes religieuses, je me nettoie le torse et les jambes, mais c'est prévu d'avance et je prends de l'antigrippine contre le rhume des foins que j'attrape même quand il tombe de la neige, et je connais ça, moi!"

Bohumil HRABAL Une trop bruyante solitude 

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08/10/2017

Les dimanches poétiques (209)

"C'est le problème avec la vie, a pensé Antoine. La nôtre est toujours trop étriquée, et celle à laquelle on voudrait prétendre est trop grande pour simplement se la figurer. La somme des possibles, c'est l'infini qui revient à zéro. Au final, ça passe. Ca finit toujours par passer."

Olivier ADAM Peine perdue

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24/09/2017

Les dimanches poétiques (208)

"Au temps du lycée, elle n'aurait jamais cru possible d'aimer deux personnes à la fois, mais elle savait désormais que ça l'était. Et la triste vérité était que la possession émousse le désir, tandis que l'amant inaccessible chatoie à la lisière de l'esprit comme une étoile brillante, fichée dans le cœur, tel un éclat de cristal."

Jay McINERNEY Les jours enfuis

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03/09/2017

Les dimanches poétiques (207)

"Est-il décédé de malnutrition comme ils l'ont dit? Non, plutôt d'un accident du travail: il interrogeait l'incertitude; il était mort rongé par le doute. Il était le médecin qui, observant sa propre pathologie, découvre qu'elle n'aura jamais de remède. La vie n'est pas une science exacte; tout y est fluctuant, indémontrable. Il ne pouvait la vérifier paramètre par paramètre. Il ne pouvait pas axiomatiser l'existence. Qu'avait-il cherché qui n'était pas dans son cœur, son corps ou son sexe? Il avait décidé de ne pas s'impliquer; de se placer en dehors du monde pour le comprendre. Il y a des systèmes dont on ne peut s'exclure. Albert le savait, lui. S'exclure de la vie, c'est mourir."

Yannick GRANNEC La Déesse des petites victoires

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01/09/2017

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur - H. LEE

livres,littérature,lecture,littérature américaine,prix pulitzer,pulitzer,harper lee,ne tirez pas sur l'oiseau moqueur,états-unis,actu,actualitéJ'avais reçu ce livre dans le cadre du swap American Sixties il y a de cela quelques années et il m'attendait sagement sur une étagère. Il attendait surtout que je me décide à le considérer et à me dire qu'il était temps de le lire.

Début mai je rédigeai un post dans lequel j'évoquai mon objectif de faire descendre ma PAL significativement d'ici le 31 décembre. Mais comme j'aime bien compliquer les choses, je me suis lancé un  challenge supplémentaire, à savoir lire quelques gros morceaux de la littérature qui prennent racine sur mes étagères... Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur faisait partie de ma petite liste à éjecter de la PAL. Mais ce n'était pas gagné. Pour tout vous avouer, je lis rarement des ouvrages dont les personnages principaux sont des enfants ou des adolescents. Et quand je l'ai commencé, je me suis dit "ouh la la, elle va être longue, cette lecture". Puis, les pages allant, je me suis attachée à Jean Louise (dite Scout) et à son frère Jeremy. Tous les deux vivent à Maycomb, petite localité de l'Alabama. L'histoire se déroule au début du 20ème siècle. Scout, qui a grandi, raconte son enfance dans un état où la parole des Blancs faisait foi. Elle jette un regard sur son passé, sur les événements qui l'ont marqué: la peur de passer devant la maison de Boo Radley, les étés passés à jouer avec Dill, l'ennui à l'école, l'incendie de la maison de sa voisine, et cette vilaine histoire de viol, dont le vrai coupable ne fut pas condamné parce qu'il était blanc... Tous ces événements sont imbriqués et donnent un merveilleux roman initiatique. Et au final, j'ai beaucoup aimé cette histoire, quittant à regret mes deux protagonistes.

Ce roman, le seul qu'ait écrit Harper Lee, a connu un succès mondial. Il a reçu le prix Pulitzer en 1962 et est étudié dans les écoles et les lycées américains. Je ne saurais que trop vous le recommander!

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur - Harper LEE - Ed. LGF / Le Livre de Poche - 2009

21/08/2017

Pour le meilleur et pour le pire - M. C. BEATON

livres,lecture,littérature,agatha raisin,m. c. beaton,costwolds,actu,actualitéCe cinquième tome des enquêtes d'Agatha Raisin ne manque pas de rebondissements. Notre enquêtrice en herbe, sur le point d'épouser son ténébreux voisin James Lacey, voit débouler son mari qu'elle pensait mort. Mais s'il était bien vivant le jour de la cérémonie, on le retrouve cette fois-ci bel et bien mort le lendemain matin dans un fossé de Carsely. Et bien sûr tous les soupçons se portent sur notre pauvre Agatha. 

James, se sentant trahit, lui fait comprendre qu'il ne pourra jamais plus l'épouser. Cependant il accepte tout de même de l'héberger dans la chambre d'ami. Agatha, promise à la vie de couple, avait mis en vente son cottage... acheté par une certaine Mrs Hardy.

Comme toujours M. C. Beaton a le chic pour entremêler les destins des personnages. Des personnages tous plus truculents les uns que les autres.

Pour le meilleur et pour le pire - M. C. BEATON - Ed. Albin Michel - 2017