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25/09/2022

Les dimanches poétiques (299)

"Qu'avais-je raté pour me retrouver seul à mon âge? Qui m'aimait vraiment, à part cette petite boule blanche aux yeux si bleus? A quel moment étais-je passé à côté d'une maison tiède, remplie de livres, de joies d'enfants, de douceur? Avais-je été trop égoïste? Trop replié sur mes livres, mes songes, mes cahiers?... Je dormais seul dans le lit d'un évêque puis dans celui, tout rose, d'une jeune fille."

René FREGNI in Dernier arrêt avant l'automne (Ed. Gallimard - 2019)

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21/08/2022

Les dimanches poétiques (297)

"Tu es malheureuse? Pense aux enfants du Nigéria, petite privilégiée. Oui oui, c'est vrai ça, mais ça ne tient pas. Personne ne console un type qui a la grippe en lui parlant des cancéreux, au pire ça mérite un éclat de rire, au mieux un pain dans la gueule. C'est inaudible comme discours. La théorie du pire ailleurs est la négation du bon sens et de l'ambition. Si je me compare tout le temps aux petits Nigérians, j'accepte ma condition toute ma vie et je ferme ma gueule toute la journée. Je regarde mes pieds et j'attends que la vie passe, qu'elle m'écrase."

Olivier BOURDEAUT in Florida (Ed. Finitude - 2021)

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26/06/2022

Les dimanches poétiques (296)

"Je lui répète tous les petits trucs qui m'ont aidé à reprendre pied quand je me sentais tomber: ne pas penser au-delà du jour qui se couche, ne pas se comparer aux autres, essayer de vivre simplement dans le présent en tâchant de trouver le goût des plaisirs minuscules, la sensation de l'eau ruisselant sur le crâne pendant la douche, le goût amer du café adoucit par la tendresse d'un chocolat, les flocons de neige ciselés, pareils à de la dentelle se posant sur la vitre avant de disparaître comme par enchantement. Et puis l'art, aussi..."

Thibault de MONTAIGU in La grâce (Ed. J'ai Lu - 2021)

12/06/2022

Les dimanches poétiques (295)

"Il y a un moment, un âge, où l'on découvre avec stupeur que l'on a été jeté dans cette vie sans raison. Que l'on aurait pu ne jamais exister et pourtant que l'on est, jailli du néant pour un jour y retourner. Il y a un moment, un âge où l'on entre brutalement dans le pourquoi du monde, et la raison tremble à l'idée que rien ne justifie notre présence ici-bas. Peut-être certains en sont-ils à peine conscients, ou alors chassent-ils aussitôt cette pensée, car on ne peut la contempler sans défaillir d'angoisse. Peut-être certains quittent-ils cette terre sans même y avoir songé un instant, traversant l'existence comme des fantômes au milieu d'autres fantômes. Mais à ceux qui s'y arrêtent, à ceux qui implorent une réponse, est donné de connaître la plus haute et la plus vertigineuse des solitudes. "

Thibault de MONTAIGU in La Grâce (Ed. J'ai lu - 2021) 

15/05/2022

Les dimanches poétiques (294)

"Rien ne développe l'intelligence comme les voyages."

Emile ZOLA

01/05/2022

Les dimanches poétiques (293)

"Mon amour,

je me suis remis au ligne à ligne... Ca a quelque chose d'enivrant et de fou de continuer à écrire quelque chose dont on est à peu près sûr qu'il n'y aura personne pour le lire, sauf peut-être, peut-être, un jour, quelqu'un d'aussi fou que nous... Quelle étrangeté, la rumeur que l'on fait autour de ce qu'on appelle les "grands écrivains"... Les textes sont là, on y picore des fragments, on survole, on retient quelques bribes, des miettes, des "passages", des "images"... Qui se demande vraiment ce que ça a coûté? Toute une vie passée à aligner des lettres, des syllabes, des rythmes... En réalité, l'espèce humaine ne demande qu'à s'engloutir sans mémoire dans la meilleure anesthésie possible..."

Philippe SOLLERS in Lettres à Dominique Rolin 1958-1980 (Ed. Gallimard - 2019)

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20/03/2022

Les dimanches poétiques (292)

"Nous avons tous besoin d'aller chez le médecin, à la pharmacie, sinon pour nous-mêmes, du moins pour accompagner nos enfants, à la consultation des nourrissons, ils sont pesés, ils sont mesurés, on entreprend immédiatement de nous classer, de nous situer, de nous transformer en points sur des graphiques, nous sommes évalués par rapport à la moyenne, vaccinés contre presque tout sauf la tristesse, les déceptions, la mort."

Jon Kalman STEFANSSON in Lumière d'été, puis vient la nuit p. 291-292 (Ed. Grasset - 2020)

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