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02/02/2013

Elle avait débarqué dans sa vie bizarrement

Berghetti marchait de mieux en mieux. Sa jambe ne le faisait quasiment plus souffrir. L'oraison ne serait pas pour tout de suite. Mais il se demandait jusqu'où les gardiens de Saint-Pierre étaient prêts à aller pour le dissuader de continuer ses recherches. 

Le professeur n'était cependant pas du genre à abandonner la partie, quitte à livrer une guerre, fût-elle inégale. Il cherchait toujours un moyen de s'infiltrer dans le palais pontifical, et surtout la personne qui pourrait s'y introduire sans éveiller les soupçons. 

Chaque vendredi Francesco Berghetti se rendait à la piscine pour une séance de rééducation. Marcella avait accepté de l'y conduire et l'attendait à la cafétéria. Elle lui avait rendu de multiples services depuis leur première rencontre dans la via di Santa Dorotea. Elle avait par ailleurs réveillé sa sensibilité. Les années à arpenter l'université l'avait blazé de pas mal de choses et ses jugements envers ses pairs étaient devenus implacables au fil du temps. Beaucoup de ses collègues le snobaient bien qu'il jouît d'une belle réputation dans toute l'Italie et même au-delà des frontières du pays. Marcella ne s'était pas échappée dès que l'opération avait été terminée. Elle se sentait concernée par le sort du professeur et elle avait réussi à l'apprivoiser. Un lien s'était créé entre eux. Un lien auquel il s'accrochait chaque jour un peu plus.

La jeune femme avait débarqué dans sa vie bizarrement, dans une circonstance inattendue. Il remerciait tous les jours Sainte Rita de l'avoir placée sur son chemin. Son aide avait été providentielle. Marcella l'avait convaincu d'expérimenter de nouveaux traitements contre la douleur et ceux-ci s'étaient révélés très efficaces. Pourquoi avait-il suivi son conseil lui qui d'ordinaire accordait peu de crédit à ce que disait son entourage? Pourquoi avait-il envie de croire en elle? Il repensait souvent au Pygmalion de Bernard Shaw et au mythe du vieux professeur qui tombe amoureux de son élève. Une pensée qu'il s'empressait de chasser d'un clignement furtif des paupières.

- "Madame, puis-je avoir l'addition s'il vous plaît?"

La serveuse, au cou de laquelle pendait une chaîne avec un pendentif en forme de serpent, revint quelques minutes plus tard avec le compte. Son repas s'élevait à 15,40 euros. Il trouva que c'était un peu cher pour des pâtes à la carbonara et des tranches de cornichons aigre-doux. De plus l'établissement était bruyant. Il n'y reviendrait sûrement pas.

Ce texte a été rédigé pour les éditions 89 et 90 du jeu Des mots, une histoire initié par Olivia. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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18/01/2013

Ne pas laisser faire le diable

Midi venait de sonner à l'église Santa Dorotea et le père Paulo commença à se préparer pour se rendre à Saint-Pierre. Cela ne servait plus à rien d'attendre l'appel du père Stefano. Si l'opération avait échoué il l'aurait su. Il espérait que Berghetti avait bien eu la frousse. Quel mécréant! Prouver mathématiquement l'existence de Dieu... Pour qui ce professeur se prenait-il? S'il l'avait eu devant lui il l'aurait châtré de ses propres mains.

Il avait écouté attentivement le père Stefano décrire les tenants et les aboutissants de l'affaire et n'avait pu qu'adhérer au projet. Il n'était pas question de laisser faire le diable. Il fallait agir et au plus vite. Comme lui, trois autres prêtres de la cité romaine avaient été choisis pour accomplir cette délicate tâche. Le souverain pontife n'était pas du genre à s'en laisser conter mais ils seraient persuasifs. Alors qu'il quittait l'église, le père Paulo aperçut une jeune femme soutenant un homme qui semblait avoir du mal à marcher. En approchant il reconnut le professeur Berghetti mais se demanda qui pouvait bien être celle qui l'accompagnait. Il dépassa l'étal de l'épicier sans se retourner malgré l'envie de voir dans quelle direction se dirigeaient le blessé et son aide. La femme avait l'air toute chose, comme perdue au milieu de l'océan, le regard rivé sur l'homme qu'elle portait.

Paulo eut à peine un regard pour les pauvres ères toujours affalés près du pont Sisto. Il bifurqua vers le Longotovere della Farnesina en direction de Saint-Pierre. Le rendez-vous était à 15h. Il irait à pied. Il avait largement le temps.

Ce texte a été rédigé pour l'édition 88 du jeu Des mots, une histoire initié par Olivia. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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17/12/2011

Du domaine des Murmures - C. MARTINEZ

livres,littérature,romans,carole martinez,religion,actu,actualitéJ'en avais entendu beaucoup parler alors quand je l'ai vu disponible à la bibliothèque, je l'ai bien sûr emprunté. Et je ne regrette pas. C'est un livre qui nous parle de la foi, des croyances, de la bêtise des hommes (et des femmes) et des certitudes que chacun peut avoir. Des certitudes qui bien souvent volent en éclats.

Carole Martinez s'est glissée dans la peau d'Esclarmonde, jeune vierge de 15 ans qui refuse de prendre pour époux Lothaire, le fils du seigneur de Montfaucon, un gars pas très bien qui course les jeunes filles. Le jour de ses noces elle se tranche une oreille en indiquant à l'archevêque qu'elle s'est déjà offerte au Christ et que son voeu le plus cher est de vivre en recluse dans une cellule accolée à une chapelle dédiée à Ste Agnès qui sera érigée sur le domaine des Murmures où elle a été élevée par son père. Celui-ci est accablé mais va élever une chapelle comme le souhaite sa fille, pétrie de certitudes sur Dieu et ses congénères.

Mais la vie réserve parfois bien des surprises et quel terrible secret la jeune Esclarmonde ne va-t-elle pas emporter dans sa tombe! Contrairement à Ste Agnès - morte en martyre à 13 ans de ne pas avoir accepté d'autre époux que le Christ - elle est bien vivante et son martyre va durer longtemps... J'aimerais vous en dire plus sur l'histoire mais je risque de vous dévoiler trop de choses. Alors je vais terminer avec cette citation qui en dit bien plus qu'il n'y paraît:

"Certes ton époque n'enferme plus aussi facilement les jeunes filles, mais ne te crois pas pour autant à l'abri de la folie des hommes. J'ai vu passer les siècles, l'histoire n'a jamais cessé de chambouler nos vies et les évidences sont infiniment fragiles. Les certitudes sont de pâte molle, elles se modèlent à volonté."

Du domaine des Murmures - Carole MARTINEZ - Ed. Gallimard - 2011

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30/08/2010

Bibliothèque de l'abbaye du Bec Hellouin

moine-bibliotheque-de-l-abbaye-du-bec-hellouin[2].jpgL'actuelle bibliothèque de l'abbaye Notre-Dame du Bec a été créée il y a une vingtaine d'années après de nombreux travaux et aménagements dans ce qui servit tour à tour de cellier, d'infirmerie, d'hôtellerie, de manège pour les chevaux, de chapelle et de magasin.

Elle compte aujourd'hui près de 90 000 volumes répartis sur trois niveaux et trois kilomètres de rayonnages. Elle dispose d'une salle de lecture de 24 places où le bois domine et un fichier informatisé permet d'accueillir les chercheurs qui en font la demande au bibliothécaire. Elle est spécialisée dans les sciences religieuses et la philosophie et comporte aussi un important fonds d'histoire normande.

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 L'ancien réfectoire transformé en église abbatiale où l'on peut voir le sarcophage de Saint Herluin, fondateur de l'abbaye située dans la vallée de la Risle (27).

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22/08/2010

Les dimanches en photo (2)

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La Basilique de Lisieux

16/01/2010

Jean-Paul II - B. LECOMTE

 

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Ce n’est pas la première fois que Bernard Lecomte s’intéresse  au souverain pontife. En 1991, il lui avait déjà consacré un ouvrage, «  Comment le pape a vaincu le communisme » aux éditions Jean-Claude Lattès. Bernard Lecomte a été grand reporter à l’ « Express ». Il a également travaillé pour « La Croix » et il a eu aussi les fonctions de rédacteur en chef au « Figaro-Magazine ». Dans ce livre il retrace toute la vie de Jean-Paul II. Ses jeunes années à Wadowice, puis ses études à Cracovie, les affres de la guerre, son entrée dans les ordres et le gravissement des échelons et enfin le couronnement suprême, le 16 octobre 1978, son élection comme successeur au trône de Saint Pierre.

 

Karol Wojtyla était un élève particulièrement doué, souvent le premier de sa classe. Il savait se faire remarquer par son excellence. Dans son lycée il participait aux activités théâtrales et affichait un goût certain pour la langue, les mots.

 

 

Ce livre de plus de 600 pages retrace la vie de Jean-Paul II. L’auteur a utilisé ici des termes précis, des anecdotes pour accrocher le lecteur, se laissant parfois entraîner par le récit. Certains passages m’ont semblé grandiloquents. Cependant Bernard Lecomte a su prendre de la distance face aux documents et anecdotes recueillis, n’hésitant pas à remettre en cause les choix du souverain pontife. Cet ouvrage a demandé quatre ans de rédaction à Bernard Lecomte. Il est suivi de nombreuses notes et annexes. Le style est soutenu mais pas ennuyeux. Une biographie vraiment intéressante.

 

Jean-Paul II - B. LECOMTE - Ed. Gallimard - 2003