19/07/2015
Les dimanches poétiques (161)
"- Oui, monsieur, bien sûr.
- Alors, vous vous trompez, vous ne me connaissez pas du tout, et vous ne savez pas de quel amour je suis capable. Chaque atome de votre chair m'est aussi précieux que ma propre chair; dans la souffrance, dans la maladie, j'y attacherais autant de prix. Votre intelligence est un trésor pour moi; si elle était ruinée, elle resterait toujours mon trésor. Si vous étiez folle, je vous emprisonnerais dans mes bras, non dans une camisole de force; votre étreinte, même furieuse, aurait un charme pour moi. Si vous vous jetiez sur moi aussi férocement que cette femme l'a fait ce matin, je vous presserais sur mon cœur avec autant d'amour que de force pour vous contenir. Je ne m'éloignerais pas de vous avec dégoût, comme je l'ai fait devant elle; dans vos moments d'apaisement, vous n'auriez pas d'autre garde, pas d'autre nurse que moi; je me pencherais sur vous avec une inlassable tendresse, même si vous ne me donniez pas un sourire en retour; je ne me fatiguerais jamais de plonger mon regard dans vos yeux, même s'ils n'avaient plus une lueur de conscience pour me reconnaître."
Charlotte BRONTË Jane Eyre
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21/10/2011
Jane Eyre - Ch. BRONTË
J'ai mis beaucoup de temps à lire ce livre mais je l'ai vraiment apprécié. J'ai retrouvé dans l'héroïne certains de mes traits de caractère (bien trempé) et de mes idéaux (on ne se refait pas).
L'histoire a tout pour faire pleurer dans les chaumières: Jane Eyre, orpheline, vit avec sa tante et ses trois cousins. Des gens méprisables qui préfèrent rejeter les fautes (qu'elle n'a pas commise) sur l'enfant recueillie plutôt que de se remettre en question. Jusqu'au jour où Jane n'en peut plus et demande à aller en pension.
La petite Jane va entrer à la pension de Lowood où le quotidien n'est pas vraiment rose. Elle va cependant recevoir une bonne éducation et après 6 ans d'études assidues, elle va travailler comme maîtresse dans l'institution. Le départ de la directrice va la pousser à prendre son destin en main et à postuler pour un emploi d'institutrice dans une famille. Après maints courriers envoyés (à l'époque il n'était déjà pas simple de trouver un job...) elle reçoit une réponse d'une certaine Mrs Fairfax qui souhaite la recruter pour donner une éducation à une toute jeune fille.
Jane va en fait devoir éduquer Adèle, la protégée de Mr Rochester, propriétaire de Thornfield-Hall. Edouard Rochester est plutôt du genre bourru, imprévisible, inquisiteur et pas vraiment beau. Cependant, la jeune institutrice, qui n'a jamais eu l'âme sereine dans un foyer, va apprécier sa nouvelle demeure et s'attacher à ses habitants. Et tout particulièrement à Mr Rochester, malgré ses aspects parfois rudes et fantasques. Celui-ci semble éprouver également une certaine sympathie pour Jane. Une sympathie qui va se transformer en amour pour les deux parties. Or, un obstacle majeur va leur barrer la route du bonheur et conduire notre Jane sur des voies bien difficiles alors qu'elle était sur le point de se marier...
Je me suis attachée au personnage de Jane Eyre: une femme de grand esprit, qui a du répondant et qui agit selon sa raison plus que selon son coeur. Une femme qui est de surcroît indépendante, fait le bien autour d'elle, rejette avec violence toute mauvaise action et combat les caractères froids et calculateurs. Une femme presque parfaite qui pourra agacer certains. Mais en ce qui me concerne, elle m'a bien plue et ce fut un réel plaisir de suivre son adolescence et ses débuts de vie de femme.
Jane Eyre - Charlotte BRONTË - Ed. LGF/Livre de poche - 2009
23:30 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, livres, romans, jane eyre, charlotte bronte, angleterre, mr rochester, actu, actualité | Facebook |
09/10/2011
Les dimanches poétiques (57)
"Il est bien vrai que "la beauté est dans l'oeil du spectateur". Le visage mat et olivâtre de mon maître, son front carré et massif, ses sourcils épais et noirs comme le jais, ses yeux profonds, ses traits accusés, sa bouche ferme et sévère n'étaient qu'énergie, décision, volonté, sans être beaux selon les règles. Mais ils avaient pour moi quelque chose surpassant la beauté: un intérêt, une influence, qui me dominaient complètement et me retiraient la maîtrise de mes sentiments en les rivant aux siens. Je n'avais pas eu l'intention de l'aimer; le lecteur sait que j'avais durement lutté pour extirper de mon âme les germes d'amour que j'y avais découverts; et maintenant, sa vue seule leur redonnait spontanément vie, avec force et vigueur! Il se faisait aimer de moi sans même me regarder."
Charlotte BRONTË - Jane Eyre
(La photo n'est pas libre de droits.)
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