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18/11/2012

Les dimanches poétiques (86)

"I believe happiness is only possible if you follow your feeling, your intuition, your real desires. Only unhappiness is gained by acting in accordance with duty, or obligation, or guilt, or the desire to please others. You must accept happiness when you can, not selfishly, but remembering you are a part of the world, of others, not separate from them. Should people pursue their own happiness at the expense of others? Or should they be unhappy so others can be happy? There's no one who hasn't had to confront this problem."

Hanif KUREISHI The Buddha of Suburbia

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11/11/2012

Les dimanches poétiques (85)

" - Et des branleurs beaucoup du leur. Ils garderont jusque dans la tombe leur carte de presse utilisée jusqu'au bout, au-delà de la durée légale. Pour moi, selon le mot de François Mauriac, un journaliste est d'abord un homme qui réussit à se faire lire. En cette période de vacances, j'entends ou je lis des messages sur les animaux abandonnés au bord des routes. Dans mes souvenirs de jeunesse reviennent les livres et les légendes sur un animal solitaire, la Bagheera de Kipling, Kazan, le chien de James Oliver Curwood, son roi Grizzly. A l'inverse, un homme solitaire est un suspect, asocial, orgueilleux. La meute ne le chasse pas, elle se contente du renouvellement des pièges.

- Tu n'es pas un gibier aveugle comme une taupe.

- J'ai l'horreur du vide et je n'aime pas les souterrains. Je suis plus un homme de tranchée qu'un sapeur de galerie de mines. Je suis tombé dans des champs de barbelés tressés par des articles trop longs, quand le lecteur se perd, trop personnels quand il s'agit d'uniformiser l'opinion, trop lettrés quand on se contente de lire monsieur Guy Lux dans le texte."

Michel CAFFIER Porte-plumes au vent

28/10/2012

Les dimanches poétiques (84)

"Je cherchais de nouveau une oeuvre absolue, unique, je rêvais d'un livre qui pourrait par sa beauté refaire le monde. Et j'entendais la voix de ma grand-mère me répondre, compréhensive et souriante, comme autrefois, à Saranza, sur son balcon:

- Tu te rappelles encore ces étroits appartements en Russie qui croulaient sous les livres? Oui, des livres sous le lit, dans la cuisine, dans l'entrée, empilés jusqu'au plafond. Et des livres introuvables qu'on vous prêtait pour une nuit et qu'il fallait rendre à six heures du matin précises. Et d'autres encore, recopiés à la machine, six feuilles de papier carbone à la fois; on vous en transmettait le sixième exemplaire, presque illisible et appelé "aveugle"... Tu vois, il est difficile de comparer. En Russie, l'écrivain était un dieu. On attendait de lui et le Jugement dernier et le royaume des cieux à la fois. As-tu jamais entendu parler là-bas du prix d'un livre? Non, parce que le livre n'avait pas de prix! On pouvait ne pas acheter une paire de chaussures et se geler les pieds en hiver, mais on achetait un livre..."

Andreï MAKINE Le testament français

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07/10/2012

Les dimanches poétiques (83)

"Devant moi, près de l'autel, un homme jouait de l'orgue. Je le voyais de dos, un prêtre. Il n'était pas en soutane, mais le col blanc ne faisait pas de doute, ni sa manière de jouer, je trouvais, profondément religieuse. J'ai fait quelques pas vers lui avant de reculer. Je regardais cet homme faire courir ses doigts sur le clavier, sa nuque large, ses cheveux gris, épais. Je l'ai soudain reconnu."

Hélène GREMILLON Le confident

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23/09/2012

Les dimanches poétiques (82)

"Arnold se dit qu'il pourra bientôt peut-être acheter le nouveau pull d'automne qui donnera ses couleurs à la saison. Il n'a plus envie d'un pastis à la terrasse du Rouquet. C'est bien de rentrer dans la salle, de retrouver le Paris des banquettes, de commander un thé au lait. C'est bon de pouvoir refaire ce geste: se réchauffer la paume des mains en englobant la tasse."

Philippe DELERM Quelque chose en lui de Bartleby

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16/09/2012

Les dimanches poétiques (81)

"Sans parler, ils restaient assis au bord de l'embarcadère, balançant leurs jambes au-dessus de l'eau. L'immense douceur de cet endroit pénétra Babbitt, et il murmura: "Je voudrais rester ici, toute ma vie, à tailler du bois, assis là. Ne plus jamais entendre une machine à écrire... ou Stan Graff faisant son barouf au téléphone... Ou Rone et Ted se chamaillant. Rester assis là, simplement... Ah! grand Dieu!"

Sinclair LEWIS Babbitt

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12/08/2012

Les dimanches poétiques (80)

"Mais ça ne veut pas dire, évidemment, qu'il n'y a pas, de temps à autre, des fois - des moments de grande tristesse - où on se dit en soi-même: "Quel terrible gâchis j'ai fait de ma vie!" Et on se met à penser à une vie différente, à la vie meilleure qu'on aurait pu avoir. Par exemple, je me mets à penser à la vie que j'aurais pu avoir avec vous, Mr Stevens. Et je suppose que c'est dans ces moments-là que je me fâche pour une vétille et que je pars. Mais chaque fois que je le fais, je me rends compte avant longtemps que ma juste place est aux côtés de mon mari. Après tout, on ne peut plus faire tourner les aiguilles dans l'autre sens, maintenant. On ne peut pas s'attarder sans cesse sur ce qui aurait pu exister."

Kazuo ISHIGURO Les vestiges du jour

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