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03/02/2013

Les dimanches poétiques (93)

"Ma soeur m'a demandé si j'allais bien, ce à quoi j'ai répondu que j'allais bien dans les circonstances. Il m'a semblé que cette réponse ne pouvait être plus juste. Aller bien, c'est survivre à ton absence. Je survis. Je t'écris, je respire. Je peux même faire voler le logement en éclats. Mon coeur bat, je le sens quand je pense à toi, quand chaque battement est un martyre."

Myriam BEAUDOIN 33, chemin de la Baleine

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10:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (8) |  Facebook |

20/01/2013

Les dimanches poétiques (92)

"Il entamait une liste inédite. Celle des défaites. Il pensait se protéger des autres, il ne savait pas s'immuniser contre la déception d'avoir à se confronter à ses propres limites. Cet été 1942, il s'est déçu; je me suis déçue; nous nous sommes déçus. Deux êtres, trois possibilités: la vie de couple apprend à dénombrer les frustrations."

Yannick GRANNEC La Déesse des petites victoires

poésie, littérature, la déesse des petites victoires, actu, actualité

13/01/2013

Les dimanches poétiques (91)

"Mais si je devais ne retenir qu'une seule question parce qu'à la fois ouverte et précise, allégorique et concrète, je la chiperais aux joueurs de pétanque: "Tu tires ou tu pointes?" D'ailleurs, je l'ai posée plusieurs fois à des personnalités qui ne l'attendaient évidemment pas. La plupart marquèrent de l'embarras avant de faire des réponses souvent intéressantes parce que révélatrices de leur manière de fonctionner.

Celui qui tire va droit au but. Il ne tergiverse pas, il ne finasse pas, il frappe. Assez fort et assez juste pour dégommer l'autre, faire un carreau et prendre sa place. "

Bernard PIVOT Oui, mais quelle est la question?

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06/01/2013

Les dimanches poétiques (90)

- "Dommage que les écrivaillons n'aient pas été là pour le voir, ceux qu'on a jetés sur le bûcher où on brûlait leurs bouquins. Le beau, c'est de réduire à néant ce qui est laid, bon à rien, subversif. Ce qui ne se laisse pas mettre au pas.

Elle comprit qu'il n'attendait pas de réponse.

- Le beau, c'est ce qui bouleverse notre routine. Ce qui renverse tout ce qu'on croyait savoir. Ce qui secoue tous les sens, comme si des écailles te tombaient des yeux. Tu te réveilles enfin de ce qui n'était qu'un rêve dans le noir."

Arnost LUSTIG  Elle avait les yeux verts

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16/12/2012

Les dimanches poétiques (89)

L'Enfant Jésus de Prague - Paul CLAUDEL

Il neige.

Le grand monde est mort sans doute. C'est décembre.

Mais qu'il fait bon, mon Dieu, dans la petite chambre!

La cheminée emplie de charbons rougeoyants

Colore le plafond d'un reflet somnolent,

Et l'on n'entend que l'eau qui bout à petit bruit.

Là-haut sur l'étagère, au-dessus des deux lits,

Sous globe de verre, couronne en tête,

L'une des mains tenant le monde, l'autre prête,

A couvrir ces petits qui se confient à elle,

Tout aimable dans sa grande robe solennelle

Et magnifique sous cet énorme chapeau jaune,

L'Enfant Jésus de Prague règne et trône.

Il est tout seul devant le foyer qui l'éclaire

Comme l'hostie cachée au fond du sanctuaire,

L'Enfant-Dieu jusqu'au jour garde ses petits frères.

Inentendue comme le souffle qui s'exhale,

L'existence éternelle emplit la chambre, égale

A toutes ces pauvres choses innocentes et naïves!

Quand il est avec nous, nul mal ne nous arrive.

On peut dormir, Jésus, notre frère, est ici.

Il est à nous, et toutes ces bonnes choses aussi:

La poupée merveilleuse, et le cheval de bois,

Et le mouton sont là, dans ce coin tous les trois.

Et nous dormons, mais toutes ces bonnes choses sont à nous!

Les rideaux sont tirés... Là-bas, on ne sait où,

Dans la neige et la nuit sonne une espèce d'heure.

L'enfant dans son lit chaud comprend avec bonheur

Qu'il dort et que quelqu'un qui l'aime bien est là,

S'agite un peu, murmure vaguement, sort le bras,

Essaye de se réveiller et ne peut pas.

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09/12/2012

Les dimanches poétiques (88)

"Dire qu'il y avait là, à la même heure, des parents à qui Noël n'apportait aucune joie! des hommes, des femmes, ne sachant pas tout ce qu'un simple mot, vieux de deux mille ans, contient de tendre poésie! Noël! Noël! fête des grands, fête des petits, le plus joli jour de l'année!

Plusieurs fois dans la matinée, Yvette habilla, déshabilla sa patiente poupée. Toujours quelque raison d'apporter un changement à sa toilette.

Ah! Yvette! qu'il suffisait de peu de chose pour la rendre heureuse!"

André DUMAS Ma petite Yvette

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02/12/2012

Les dimanches poétiques (87)

- "Tout d'abord, il faut savoir écouter les hommes. Laissez-les parler, même s'ils dissertent sur un sujet où vous êtes plus compétente. Surtout si vous l'êtes! Et si vous ne l'êtes pas, absorbez leurs paroles comme une manne divine. En chaque homme sommeille un prophète. Pour un peu que sa Liebe Mama l'ait délaissé enfant, vous êtes une révélation. Avec votre minois de Sainte Vierge, cela ne devrait pas être un problème."

Yannick GRANNEC La Déesse des petites victoires

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