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18/01/2018

Pourquoi les oiseaux meurent - V. Pouchet

livres,littérature,lecture,pourquoi les oiseaux meurent,victor pouchet,actu,actualitéIl avait plu des oiseaux morts. J'ai répété ça aux bateliers sur le quai du port de Paris. Ils m'ont regardé étrangement. Pourtant, c'était très exact: il avait plu des oiseaux morts. Je suis allée de péniche en péniche, pour expliquer ma demande: descendre avec eux la Seine, pour observer les oiseaux, et pour atteindre les alentours de Rouen, où une série d'oiseaux morts était survenue.

J'avais repéré ce livre dans le magazine LiRE du mois de septembre 2017. Ce que j'en avais retenu, outre la pluie d'oiseaux morts, c'est que l'action se déroulait au fil de la Seine, et pas loin de chez moi.

Le héros, qui s'appelle Victor Pouchet (comme l'auteur), est intrigué par une pluie d'oiseaux morts survenue à Bonsecours, ville où il a passé son enfance. Cette pluie est comme un signe qui le rappelle vers un passé qu'il a fui des années plus tôt pour s'installer à Paris. Il décide de collecter le maximum d'infos sur ces volatiles qui tombent du ciel et dont tout le monde semble se contrefiche. Notre ornithologue en herbe remarque que ces pluies d'oiseaux morts ont lieu non loin de la Seine. Est-ce que le fleuve serait pour quelque chose dans ce phénomène pour le moins étrange? Notre Victor s'embarque alors sur un bateau de croisière pour mener l'enquête.

Et cette descente de la Seine va prendre les airs d'un voyage initiatique pour notre héros. Outre le fait de chercher des infos sur les oiseaux, il va se chercher lui aussi, à travers les passagers, les bras de Clarisse (la seconde du bateau), la maison de son enfance, et il va aller jusqu'à s'arroger une parenté avec Félix-Archimède Pouchet, médecin biologiste qui fut professeur d'histoire naturelle au Muséum de la ville de Rouen. Victor obtiendra-t-il assez d'infos pour se faire une opinion? Ces pluies ne sont-elles pas les prémices de quelque chose de plus grave?

Cette lecture fut agréable. Le texte est léger, espiègle et plein d'érudition. On accompagne avec plaisir Victor dans les méandres de la Seine, et dans cette quête qui va finir par le dépasser.

Pourquoi les oiseaux meurent - Victor POUCHET - Ed. Finitude - 2017

15/01/2018

Joyeux Noël! - recueil de nouvelles

joyeux noël,nouvelles,recueil de nouvelles,lecture,cold winter challenge,littérature,actu,actualitéVoici, en revanche, quelques unes des choses qu'elle a faites, et fait encore: occire avec une binette le plus gros crotale jamais vu dans le comté (seize sonnettes), priser du tabac (en cachette), apprivoiser des colibris (essayez, pour voir!) jusqu'à ce qu'ils se posent sur son doigt, raconter des histoires de fantômes (nous croyons tous les deux aux fantômes) qui vous donnent des frissons même en plein mois de juillet, parler toute seule, partir se promener sous la pluie, cultiver les plus beaux japonicas de la commune, connaître la recette de toutes les médications indiennes d'antan, y compris un remède miracle contre les verrues.*

Joyeux Noël! est ma première lecture pour le Cold Winter Challenge. C'est un ensemble de nouvelles très éclectiques. Enfin, quand je dis nouvelles, ce n'est pas très exact. La majorité des textes est composée de nouvelles mais il n'y a pas que des nouvelles dans ce recueil. On y trouve également des poèmes.

Ce fut une lecture rapide mais mitigée. Peu de textes ont retenu mon attention. Quatre pour être précise, en comptant l'extrait du poème d'Apollinaire Les sapins. Je n'ai pas adhéré au reste, un peu hermétique aux styles et aux histoires, et pourtant j'aime les contes de Noël. Les trois nouvelles qui m'ont intéressée sont celle de Sylvain Tesson Les fées, celle de Guy de Maupassant Un Conte de Noël, et enfin celle de Truman Capote Un souvenir de Noël.

Ces trois derniers textes sont à lire, sans aucun doute, cependant je m'interroge sur la lecture des autres. Il y a peut-être eu un problème de sélection de la part de l'éditeur. C'est vraiment très inégal.

Joyeux Noël! - Recueil de nouvelles et poèmes - Ed. Folio - 2017

* Extrait de la nouvelle de Truman Capote citée plus bas. 

14/01/2018

Les dimanches poétiques (216)

"Il est infiniment probable qu'on ne meurt pas d'une maladie, d'un accident, voire de vieillesse: je prétends au contraire qu'on meurt de ce qu'on n'a pas vécu."

Frédéric BERTHET

(Exergue du livre de Victor Pouchet Pourquoi les oiseaux meurent)

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13/01/2018

Persistance rétinienne

Oui, elle l'avait vu apparaître à la surface de son bol de soupe à la tomate mais Marcella ne savait pas du tout à quoi renvoyait ce CODE. Pourquoi était-ce si important? Elle ne comprenait rien à ce que lui racontait ce petit bonhomme ventripotent à la tonsure de moine. Il allait d'un mur à l'autre, les mains dans le dos, posant toujours les mêmes questions. Et Marcella faisait toujours la même réponse. Elle ne savait pas. L'interrogatoire ressemblait à ceux réalisés à l'époque par le KGB. Il n'avait juste pas encore commencé à la torturer.

Ce CODE pouvait être n'importe quoi. Un mot sur un papier, un rébus à déchiffrer, un air de musique, un assemblage de lettres... Elle essayait de se souvenir, de se rappeler ce que lui avait dit Berghetti, s'il n'y avait pas un sens caché dans ses dernières paroles lorsqu'ils s'étaient quittés en ressortant du palais pontifical. Rien. Marcella avait juste remarqué une ombre passer furtivement dans son regard, comme s'il était préoccupé. Puis, il l'avait embrassée sur les deux joues et était parti de son côté, visiblement pressé. Marcella, quant à elle, n'avait pas eu le temps d'atteindre l'arrêt de bus pour rentrer. Deux types aux corps bodybuildés, costumes et lunettes noires, s'étaient placés à ses côtés et l'avait entraînée dans une rue perpendiculaire à la Via della Conciliazione. Elle espérait que deux autres types n'étaient pas en embuscade attendant de mettre la main sur Berghetti.

La pièce était très sombre et Marcella avait beaucoup de mal à distinguer les traits du type qui l'interrogeait. Il lui demanda à nouveau ce qu'était le CODE. Elle fouilla une fois de plus sa mémoire sans succès jusqu'au moment où elle se remémora cette persistance rétinienne d'un papier aux drôles de caractères qui dépassait de la poche intérieure de la veste de Francesco. Un papier que Marcella n'avait pas remarqué auparavant, du moins pas avant qu'ils ne soient reçus par un conseiller du Saint Père. Qui lui avait donné? Pourquoi ne lui en avait-il pas parlé? Plus elle y pensait et plus elle se disait que ce papier était la clé, que le CODE y était caché. Et Marcella se mit à prier pour que Berghetti trouve quelqu'un pour le déchiffrer rapidement. Elle n'avait aucunement envie que son geôlier se serve des outils entreposés sur la table placée dans un coin de la pièce...

Texte précédent: Il n'en croyait pas ses yeux

Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°290 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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11/01/2018

Je suis ce que je lis...

Il y a quelques jours l'Irrégulière proposait ce tag sur son blog. Je l'avais moi-même fait il y a quelques années et je me suis dit que ce serait intéressant de le refaire avec les lectures de l'an passé. Voici ce portrait pour le moins original...

Décris-toi: On la trouvait plutôt jolie

Comment te sens-tu: Une trop bruyante solitude

Décris où tu vis actuellement: L'enfant du lac

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu: Sur les chemins noirs

Ton moyen de transport préféré: Randonnée mortelle

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est: Pour le meilleur et pour le pire

Toi et tes amis vous êtes: La mémoire des embruns

Comment est le temps: Le temps est assassin

Quel est ton moment préféré de la journée: Le jour d'avant

Qu'est la vie pour toi: Une très légère oscillation

Ta peur: Nozze Nere

Quel est le conseil que tu as à donner: Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

La pensée du jour: Alabama Song

Comment aimerais-tu mourir: Avec tes yeux

Les conditions actuelles de ton âme: Fleurs sauvages

Ton rêve: Le sel de la vie

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10/01/2018

La promesse de l'aube

cinéma,films,la promesse de l'aube,littérature,romain gary,actu,actualitéPourquoi j'ai choisi ce long métrage plutôt qu'un autre? Et bien sûrement pour son rapport à la littérature et pour en apprendre davantage sur Romain Gary, que je connais bien sûr de nom mais dont je n'ai jamais rien lu. Je n'avais aucun a priori sur le film. J'avais bien sûr entendu quelques critiques ici et là, avait écouté les acteurs défendre leur travail mais je ne m'étais pas fait d'idée sur la qualité du film.

Ce qui m'intéressait également c'était de voir le jeu de Charlotte Gainsbourg et sa crédibilité dans le rôle d'une femme parlant le polonais. Il faut savoir que Gary (ou plutôt Roman Kacew) a passé son enfance à Vilnius, ville qui était alors en Pologne. J'ai été bluffée lorsqu'elle s'exprimait en polonais dans le film. On sent qu'elle a beaucoup travaillé. En revanche je n'ai pas aimé son accent polonais quand elle parlait français. Il avait l'air de tout sauf d'un accent polonais, et je sais de quoi je parle. Mais elle y a mis tout son cœur et elle est crédible dans cette mère à la fois possessive et légère qui demande à son fils de devenir Victor Hugo. Rien de moins.

Je ne saurais vous dire si le film est fidèle au livre ou bien si le réalisateur l'a adapté librement. La seule chose certaine c'est que la Promesse de l'aube (ici le bouquin) est tout sauf une autobiographie de Romain Gary. Il y raconte certes des pans entiers de sa vie, mais de façon largement romancée. Où se trouve la frontière entre le réel et la fiction? Mystère. Ceci étant dit, j'ai passé un bon moment devant ce long métrage même si je n'ai pas été complètement convaincue par Pierre Niney.

La promesse de l'aube - Eric BARBIER - Avec Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon, Jean-Pierre Darroussin... - 2017

09/01/2018

Le camp des autres - Th. VINAU

livre,littérature,le camp des autres,thomas vinau,actu,actualitéJean-le-blanc a utilisé des mots simples, pour dire des choses simples. Il a dit J'ai choisi un camp. Le camp de ceux dont ne veut pas. Le camp des nuisibles, des renards, des furets, des serpents, des hérissons. Le camp de la forêt. Le camp de la route et des chemins aussi. De ceux qui vivent sur les chemins. De la trime et de la cloche. Des romanichels et des bohémiens.

Le camp des autres est ma première lecture pour le Prix des lecteurs de l'Armitière. Je n'avais lu aucun roman de Thomas Vinau auparavant et ce fut une belle découverte. J'ai certes aimé l'histoire, mais j'ai surtout aimé le style. Une fluidité, une rapidité dans l'enchaînement des mots, comme s'il avait écrit dans l'urgence, à bout de souffle, avec ses tripes et avec son cœur.

C'est l'histoire de Gaspard, un enfant violenté par son père qui se réfugie dans la forêt avec son chien blessé. Son idée est de mettre le plus de distance possible entre lui et son paternel. Il va errer plusieurs jours dans le froid, la boue, au milieu des animaux sauvages. Même le ventre tordu par la faim il continue à mettre un pied devant l'autre pour ne pas se faire rattraper. Mais il s'épuise. Son chien est lui aussi dans un piteux état. Quand enfin il met la main sur un collet, il est tout heureux. Il se réjouit du festin qu'ils vont faire lui et son chien. Cependant, ils ne sont pas les seuls à avoir faim. Un vieux loup rôde, alléché par l'odeur du lapin.

Quelques heures plus tard Gaspard est trouvé par un drôle de bonhomme qui se fait appeler Jean-le-blanc. Est-il sorcier? Est-il enseignant? Quels secrets cache-t-il? Il est bientôt visité par une troupe de bohémiens, romanichels ou voleurs, Gaspard ne sait pas très bien. Mais il est attiré par eux, par leur vie sur les chemins. Et malgré l'hospitalité de Jean-le-blanc, le gamin part les rejoindre. Ceux-là, ayant à leur tête Capelo, partent retrouver la Caravane à Pépère.

Un texte minéral qui sent le sous-bois, l'humus et la boue. Un texte au goût de sang et de cendres, qui met les sens en éveil et qui tient en haleine du début à la fin. 

Le camp des autres - Thomas VINAU - Ed. Alma - 2017