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11/08/2024

Les dimanches poétiques (340)

Le Martray

Le 20/7/70 

"Mon amour,

maintenant, c'est une tension de plus en plus douloureuse vers toi, à chaque minute, et je sens venir le moment où cette séparation ne serait plus supportable, où il faudrait absolument que je fasse ma valise et que j'aille te rejoindre, n'importe où... Ce matin, état particulièrement net: je suppose que les drogués, lorsqu'ils "manquent" doivent éprouver ce genre de souffrance abstraite, quelque part entre l'os et les nerfs, dans l'articulation même d'un corps qui n'a pas son lieu symbolique, qui est séparé de sa pensée constructive, feutrée. [...]"

Philippe SOLLERS in Lettres à Dominique Rolin 1958-1980 (Ed. Gallimard - 2017)

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04/08/2024

Les dimanches poétiques (339)

Je ne tombe pas amoureuse des gens parfaits.

Je tombe amoureuse 

des coeurs un peu de traviole,

ceux qui traversent la vie en faisant le poirier

et te font tellement sourire,

que tu finis par les suivre à cloche-pied. 

Marion FRITSCH Un livre. Une histoire

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29/07/2024

Les poissons viendront se restaurer

Il me reste encore assez d'oxygène dans les poumons pour distinguer une étoile de mer et un pied de corail lorsque ma tête touche le fond. Je me suis débattue mais personne ne m'a vue. J'ai bu plusieurs fois la tasse et mon corps a été aspiré par la profondeur. Je ne savais pas que les fonds marins pouvaient être aussi beaux. Cette dernière vision c'est ma cigarette de condamnée. Je me suis toujours imaginé que c'était sombre là-dessous et peuplé de créatures plus monstrueuses les unes que les autres.

Il fait froid. Beaucoup plus froid qu'à la surface de la mer. Mes membres s'engourdissent. Mes poumons se remplissent peu à peu d'eau. Le corail est rose poudré. Sa couleur n'a rien à envier aux chamallows que tante Jane a achetés. Mes téguments seront bientôt bleus. Je suis en hypoxie. Dans quelques secondes mon cerveau sera hors service. L'étoile de mer me prendra pour une pierre et les poissons viendront se restaurer.

Ni Peter ni David ne m'a vu trébucher. Ils nageaient plus loin. Je vois le médecin légiste devant mon cadavre, l'air blasé. Son autopsie révélera une cyanose, le développement de spume sur les voies respiratoires, une langue protuse, des yeux exorbités, et une peau ansérine. Il conclura à une mort par noyade.

Un bruit strident arrive à mes oreilles. J'aspire une grande bouffée d'air et j'ouvre les yeux. Je cherche la provenance du bruit. Je me tourne vers lui et vois un signal lumineux. Le réveil vient de me ramener à la vie...

Textes précédents: N°1, N°2

Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°270 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits. La photo n'est pas libre de droits non plus.

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21/07/2024

Les dimanches poétiques (338)

Les plus belles rencontres sont celles

qui arrivent un jour très ordinaire.

On traverse la vie l’air de rien

avec nos habitudes bien pliées, bien rangées.

Et un beau matin,

on trébuche sur un simple regard,

un léger sourire,

une intonation comme-ci,

ou une lumière dans l’œil comme-ça.

Et puis…

           plus jamais rien comme avant.

 

Marion FRITSCH Un livre. Une histoire

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14/07/2024

Les dimanches poétiques (337)

Ode aux Fous

Moi j'aime les rebelles, les imprudents, ceux qui disent le mot qu'il ne faut pas, un soupçon sauvage, la claque verbale qui s'échappe du bord des lèvres, les malpolis sous prétexte d'insolence parfois à table, les sages pas très sages, les brûlés vifs emprisonnés d'intelligence sociale, les retardataires, les trop pensants, les contre-courants. Les gens vivants. 

La délicatesse

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23/06/2024

Les dimanches poétiques (336)

Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage,

Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.

Rosemonde GERARD poétesse, épouse d'Edmond Rostand

Extrait de L'Eternelle chanson

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16/06/2024

Les dimanches poétiques (335)

L'amour commence toujours quelque part.

      Dans des yeux bien très souvent.

Mais aussi...

Dans un sourire,

un parfum,

une mèche un peu de traviole,

une touche d'humour qui deviendra beaucoup,

      ou encore,

      un admirable coeur rafistolé. 

 

Marion FRITSCH  Un livre. Une histoire 

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