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16/01/2022

Les dimanches poétiques (288)

"La nuit n'est jamais complète.

Il y a toujours puisque je le dis,

Puisque je l'affirme,

Au bout du chagrin

Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée.

Il y a toujours un rêve qui veille,

Désir à combler,

Faim à satisfaire,

Un coeur généreux,

Une main tendue, une main ouverte,

Des yeux attentifs,

Une vie, la vie à se partager."

Paul ELUARD

 

02/01/2022

Les dimanches poétiques (287)

"Avant d'apprendre des choses compliquées, apprenez à lire les lettres d'amour envoyées par le vent et la pluie, la neige et la lune."

Ikkyu, maître de thé japonais

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05/12/2021

Les dimanches poétiques (286)

"Mon amour,

tu sais, les choses sont très difficiles pour moi aussi: il faut d'une part écouter le "malheur", c'est-à-dire toute la légende douloureuse, illusoire, terrorisée (ma mère) des corps dans la nuit - et, d'autre part, préparer le saut nouveau, agrandir l'écart... Je m'appuie entièrement sur toi. L'aventure, ça a été de sortir l'un et l'autre de nos cercles infernaux (familiaux, reproductifs) pour aller à l'air libre, cet air que personne, en principe, ne peut respirer ni accepter que quelqu'un respire. Nous devons toujours nous souvenir que personne ne peut supporter "la sortie". Personne, ou alors des exceptions rarissimes, mais à ce moment-là ce n'est plus "quelqu'un", c'est autre chose, la même  étincelle, peut-être, mais où? On est uniques. [...]"

Philippe SOLLERS in Lettres à Dominique Rolin 1958-1980 (Ed. Gallimard - 2017)

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19/09/2021

Les dimanches poétiques (285)

"Tout ce que j'aperçois dans ce monde est animé d'un mouvement simultané de va-et-vient, tout s'avance et d'un coup tout recule, comme un soufflet de forge, comme ma presse sous la commande des boutons rouge et vert, clopin-clopant tout bascule en son propre contraire, et c'est grâce à cela que le monde ne cloche pas."

Bohumil HRABAL Une trop grande solitude (Ed. Robert Laffont - 2015)

22/08/2021

Les dimanches poétiques (284)

"Elle la regarde, s'interrompt dans la répartition des assiettes et des couverts sur la table. Mais enfin, Clara, quand cesseras-tu d'en demander toujours plus à la vie? Un silence. La main de son père toujours sur son épaule. Je ne demande rien, maman, j'essaie simplement d'arrêter de me brutaliser, je fais ce que je peux. Elle voudrait ajouter que la vie court vite, qu'elle court sur les corps et les visages, qu'elle laboure les coeurs et les âmes, que le temps nous met des gifles jour après jour et que les larmes et les souvenirs creusent d'invisibles rivières, qu'il faut courir vers son désir sans regret et sourire à ce qui nous porte et nous réjouit. Elle n'arrive pas à dire tout ça, elle se contente de poser sa main sur le bras de sa mère."

Gaëlle JOSSE in Ce matin-là (Ed. Notabilia - 2021 - p. 212)

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15/08/2021

Les dimanches poétiques (283)

"Chaque fois que je vous vois, c'est la plus belle journée de ma vie. J'ai l'impression, moi si fatigué, d'avoir près de moi un grand jardin de fleurs qui parle et repose mon coeur."

Antonin ARTAUD Lettres à Anie Besnard

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25/07/2021

Les dimanches poétiques (282)

"Il la regarde avec un enchantement vermillon dans le coeur. Il aime décidément tout chez elle, ses joues roses lorsqu'elle s'emporte, cette perle de sueur sur le bout du nez, et sa façon de porter ample ses chemises sur un corps d'une si extrême minceur. Peut-être tout cet élan vers elle est-il aussi programmé? Il s'en fout. La vie commence peut-être quand on sait qu'on n'en a pas.

Qu'est-ce que ça changerait pour eux, après tout? Simulés ou non, on vit, on sent, on aime, on souffre, on crée, et on mourra tout en laissant sa trace, minuscule, dans la simulation. A quoi sert de savoir? Il faut toujours préférer l'obscurité à la science. L'ignorance est bonne camarade, et la vérité ne fabrique jamais du bonheur. Autant être simulés et heureux."

Hervé LE TELLIER L'anomalie (Ed. Gallimard - 2020 - p. 199-200) 

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