29/07/2011
Le goût des pépins de pomme - K. HAGENA (coup de coeur)
Voilà un très beau roman dont l'épilogue m'a presque arraché une larme. Il y est question de l'héritage d'une maison à Bootshaven et de la vie de ses habitants sur plusieurs générations. Une maison dans laquelle Iris, une jeune bibliothécaire de Fribourg, a passé ses vacances quand elle était enfant. Les souvenirs remontent à la surface et les bons et les mauvais moments passés là viennent frapper la jeune femme en pleine figure.
Sa grand-mère Bertha, décédée récemment, lui a légué sa demeure. Elle aurait pu en faire profiter l'une de ses trois filles - Christa, Inga ou Harriet - mais elle a décidé de sauter une génération.
Est-ce qu'Iris va garder la maison? La jeune femme trouve que c'est un lourd fardeau et pense dans un premier temps à renoncer à la succession. Mais à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, son histoire refait surface et elle se rend compte que la bâtisse est inscrite dans son ADN. Chaque recoin fait renaître une situation, le jardin lui rappelle ses jeux d'enfants et puis il y a les balades dans la campagne et à l'écluse.
Tout ne fut pas rose dans la maison de grand-mère Bertha qui, a la fin de sa vie, ne reconnaissait même plus ses filles. Il y a eu des drames comme dans beaucoup de familles. Mais Iris apporte dans son sillage un vent de fraîcheur et de spontanéité. La maison est faite pour être habitée...
C'est un beau roman aussi parce que l'héroïne y rencontre l'amour, ce que pourtant elle ne pensait pas trouver là. Par un curieux hasard Max, l'avoué chargé de la succession, est un copain d'enfance. Iris va tomber sous son charme et la jeune femme ne va pas laisser le jeune homme indifférent.
L'auteur saute parfois du coq à l'âne (du coq à l'âme?) et nous laisse sur notre faim de temps à autres pour nous inciter à tourner les pages un peu plus vite. Il y a dans ces lignes de la mélancolie, de la tristesse mais aussi de l'humour et de la joie de vivre. Ce livre est une formidable ode à la vie.
Le goût des pépins de pomme - Katharina HAGENA - Ed. Anne Carrière - 2010
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27/07/2011
La Firme
Voilà un film que je n'avais pas vu depuis un moment. N'ayant rien trouvé d'intéressant à la TV, je me suis dit que c'était l'occasion de visionner ce DVD se trouvant sur la table de mon salon dans le but de perfectionner mon anglais. (Merci Vivi!)
Ce film est tiré d'un bouquin de John Grisham. Mitch McDeere vient de finir de brillantes études de droit. Beaucoup de cabinets sont prêts à lui faire des ponts d'or. Cependant son choix se porte sur le cabinet Bendini, Lambert & Locke à Memphis dans le Tennessee. Mitch déménage alors avec son épouse Abigaïl dans une maison pour laquelle il obtient un prêt avantageux grâce à la firme, laquelle lui offre par ailleurs une belle voiture. Et c'est encore la firme qui s'occupe d'aménager la maison et d'installer les lignes téléphoniques...
Tout semble fait pour assurer la stabilitié de l'employé et de son couple (faire des enfants est bien vu et il y a la perspective de les envoyer ensuite dans de grandes écoles privées). En contrepartie l'employé doit être disponible. Mitch est surchargé de travail et il doit en plus passer son examen d'entrée au barreau avant de pouvoir exercer pleinement son métier.
Mais quelque chose cloche dans le tableau. Peu de temps après son arrivée dans la firme, deux de ses collègues meurent dans l'explosion (supposée) accidentelle de leur bateau aux îles Caïman.
En fait le cabinet d'avocats où Mitch est entré sert de couverture à une organisation mafieuse de Chicago. Et pour faire tomber les têtes le FBI veut se servir de la nouvelle recrue pour obtenir des preuves des malversations. Ce qui ne sera pas sans risque pour Mitch car tout ce qu'il dit et tout ce qu'il fait est épié par la firme...
Un bon film à suspense et j'avoue que j'aime bien revoir les films de Tom Cruise de la fin des années 80 et du début des années 90. Il n'avait pas encore l'assurance des "vieux" acteurs et mettait toutes ses tripes dans les personnages qu'il incarnait.
La Firme - Sydney POLLACK - Avec Tom Cruise, Gene Hackman, Jeanne Tripplehorn, Ed Harris - 1993
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25/07/2011
Des gens très bien - A. JARDIN
J'avais entendu Alexandre Jardin parler de ce livre sur plusieurs médias lors de sa sortie. Un ouvrage qu'il avait semble-t-il rédigé dans la douleur. La douleur de revenir sur un passé familial pas aussi glorieux que celui dont se sont nimbés son père et son grand-père. Il est justement question de ce dernier dans ce livre. Jean Jardin, le grand-père d'Alexandre, était chef du cabinet de Pierre Laval à Vichy en juillet 1942 au moment de la terrible rafle du Vél d'Hiv. Près de 13 000 personnes d'origine juive, dont 4 051 enfants, ont été arrêtées le 16 juillet de cette année 42.
Comment Jean Jardin, rebaptisé par son fils Pascal le "Nain jaune", n'a-t-il pas pu être au courant de cette rafle, lui qui était sensé savoir tout ce qui se passait sur le territoire? Comment pouvait-il ignoré la destination des convois où furent entassés ces pauvres bougres?
Son petit-fils Alexandre s'interroge. Il a bien essayé de passer au peigne fin les dossiers de l'aïeul, de compulser les archives et d'interroger quelques personnes - ayant de près ou de loin des liens avec les Nazis - qui ont connu son grand-père mais rien d'incriminant dans ce qu'il trouve ou ce qu'on lui dit. Les personnes qu'il rencontre tendent même à lui soutenir qu'ils étaient - que son grand-père était - dans leur bon droit et que les Juifs étaient un fléau. Il commence dès lors à avoir honte de s'appeler Jardin et veut briser la chaîne de l'honorabilité factice que s'est construite sa famille... Qui aboutira en 2010 à la rédaction de cet ouvrage.
On comprend qu'Alexandre Jardin soit mal à l'aise avec cette tache sur son histoire familiale. Il veut comprendre pourquoi son grand-père ne s'est pas révolté, pourquoi il n'a pas rejoint la Résistance, pourquoi il a cautionné la politique vichyste. Mais qu'aurait-il fait lui, à la place de son grand-père, le 16 juillet 1942? Aurait-il téléphoné au Préfet de police pour arrêter toute l'opération? A-t-il écrit ce livre dans l'espoir de disculper Jean Jardin, de le réhabiliter? Est-ce qu'être le petit-fils du chef de cabinet de Laval devenait un trop lourd fardeau?
On n'est pas responsable des actes de nos parents, ni de nos grands-parents. On ne choisit pas notre ascendance. Alexandre Jardin n'a pas à s'excuser des actes du Nain jaune. Sourd pourtant une espèce d'auto-justification dans cet ouvrage.
Des gens très bien - Alexandre JARDIN - Ed. Grasset - 2010
Objectif 8/10
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24/07/2011
Les dimanches en photo (15)
Dans la savane zambienne
(La photo n'est pas libre de droits.)
08:00 Publié dans Photographies | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photographies, zambie, afrique, savane, actu, actualité | Facebook |
22/07/2011
Musée industriel de la Corderie Vallois
Si vous ne savez pas quoi visiter cet été en Haute-Normandie, vous pouvez vous arrêter au Musée industriel de la Corderie Vallois. C'est à l'origine un moulin. Il fut transformé en 1822 en filature de coton. Puis Jules Vallois, qui en devient le propriétaire en 1897, remplace la filature par une corderie mécanique sans toutefois modifier le bâtiment.
On y découvre toutes sortes de machines destinées à la fabrication de cordes de tous diamètres. Elles sont utilisées aussi bien dans la marine que pour les lacets de chaussures. Aujourd'hui, le lieu n'est plus qu'un lieu de mémoire qui doit sa survie à quelques historiens irréductibles qui ont bataillé ferme pour sauvegarder ce bâtiment, témoin de l'industrie cotonnière de la vallée du Cailly au XIXème siècle.
Musée industriel de la Corderie Vallois - 185 route de Dieppe, 76960 Notre-Dame-de-Bondeville - Horaires d'ouverture: tous les jours de 13h30 à 18h (sauf certains jours fériés) - Tarif: 3 euros. Tarif réduit: 1,50 euro.
(La photo n'est pas libre de droits.)
20:22 Publié dans Expositions, Loisirs, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corderie vallois, tourisme, haute-normandie, seine-maritime, filature, vallée du cailly, actu, actualité | Facebook |
20/07/2011
Le Testament de Sherlock Holmes - B. GARCIA
Cela faisait plus d'un an que ce livre, reçu dans le cadre du Swap Holmes, traînait sur l'étagère. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en m'y plongeant si ce n'est que je partirais à la poursuite "du plus abominable serial killer", dixit Bob Garcia dans sa dédicace. (Merci Pickwick!) La quatrième de couverture nous indique que Sherlock Holmes est mort mais qu'il a laissé en guise de testament un manuscrit d'une centaine de pages sur une affaire de crimes non résolus.
Lorsque l'histoire commence Watson nous raconte qu'Holmes est mort dans des conditions mystérieuses. Il est convoqué quelques jours plus tard chez Maître William Holborne, exécuteur testamentaire de son camarade. Mais il n'est pas le seul à qui Sherlock Holmes souhaite léguer quelque chose. Il retrouve là le bon vieux Lestrade et Mycroft Holmes, le frère de Sherlock. Tous les trois sont assez surpris et un peu dépités lorsque à la lecture du testament ils découvrent que l'annexe fait pas moins de mille pages... Une annexe qui devra être lue en "intégralité et en une seule fois" par le notaire. Cette annexe est en fait un manuscrit rédigé par Watson suite à une série de crimes non élucidés. Quinze affaires de meurtres qui dépassent en horreur ce que l'on peut imaginer!
Sciences occultes, sectes sataniques, spiritisme et démence se mêlent et emmêlent les pistes. Sherlock Holmes, qui ne réussit pas à identifier le coupable, s'enferme dans l'enfer de la cocaïne. Ses capacités de déduction sont altérées et il est écarté le plus souvent des affaires. Quant à Lestrade, toujours soucieux de faire régner l'ordre dans la perfide Albion, tire des conclusions trop rapides et arrête les mauvaises personnes. Ils n'arriveront jamais à temps pour empêcher le criminel d'agir. Un criminel qui, selon les témoins, ressemblerait au Diable... Les victimes sont la plupart du temps méconnaissables, éventrées ou découpées quand elles n'ont pas été suppliciées. On a affaire à un barbare qui n'a pas peur de faire couler le sang. Il y a de l'hémoglobine presque à toutes les pages et parfois il faut avoir le coeur bien accroché!
Mais malgré les scènes de crimes atroces j'ai trouvé ce roman excellent. On est tenu en haleine du début à la fin et à aucun moment on ne peut découvrir le nom du coupable. Une histoire très bien ficelée par Bob Garcia. On a le sentiment d'enquêter avec les protagonistes. Les atmosphères sont très réalistes. L'auteur a su également glisser quelques notes d'humour ce qui n'est pas pour me déplaire. Vraiment un très bon roman mais déconseillé aux âmes sensibles!
Le Testament de Sherlock Holmes - Bob GARCIA - Ed. LGF/Livre de poche - 2007
22:39 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : livres, littérature, romans, romans policiers, bob garcia, sherlock holmes, londres, actu, actualité | Facebook |
17/07/2011
Les dimanches poétiques (47)
Oceano Nox - Victor Hugo
Oh! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis?
Combien ont disparu, dure et triste fortune?
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfoui?
Combien de patrons morts avec leurs équipages?
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots!
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée,
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots.
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues!
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus
Oh! que de vieux parents qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus!
On demande "Où sont-ils? Sont-ils rois dans quelque île?
Nous ont'ils délaissés pour un bord plus fertile?"
Puis, votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli.
On s'entretient de vous parfois dans les veillées,
Maint joyeux cercle, assis sur les ancres rouillées,
Mêle encore quelque temps vos noms d'ombre couverts,
Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures
Tandis que vous dormez dans les goémons verts!
Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L'un n'a-t-il pas la barque et l'autre sa charrue?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encore de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur coeur.
Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont!
Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires?
O flots! que vous savez de lugubres histoires!
Flots profonds redoutés de mères à genoux!
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir, quand vous venez vers nous...
(La photo n'est pas libre de droits.)
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