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10/06/2018

Les dimanches poétiques (226)

"Trop de bruits, de rires, de mouvements. Il s'en veut mais parfois même la joie l'épuise. La vie elle-même. Dans son battement, son activisme forcené, sa vitesse, son grouillement permanent. Il ne supporte plus tout ça très longtemps. Il lui faut de longues plages de calme et de silence, de repos. Comme on reprend son souffle. Il a besoin de tellement plus de temps, de lenteur. C'est comme si depuis quelques années, la vieillesse l'envahissant, son propre rythme avait ralenti. Tandis que la vie des autres lui paraît réglée sur un mode très rapide."

Olivier ADAM Peine perdue

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03/06/2018

Les dimanches en photo (107)

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02/06/2018

Mai en quelques mots #20

Lorsque j'entends ce prélude de Bach, Par Glenn Gould ma raison s'envole, Vers le port du Havre et les baraques... // Morale, il faut profiter de la vie et apprécier chaque moment // Et ce sentiment de frustration qui revient sans cesse // D'où le besoin de trouver des échappatoires... // Dormir debout // Me remettre à l'italien... J'ai une idée derrière la tête // Pourquoi cet homme m'attire? // Me décider à acheter des fraises // Avancer lentement dans mes lectures // Un monde fou en ville. Le soleil y est sans doute pour quelque chose... // Faire du tri, classer des papiers... On n'en sort jamais! // Tonnerre et pluie // Checker mes courriels est une vraie corvée! // Ballet de feu éclairant la nuit // Promenade au bord de l'eau. Croiser Blanquette... // Ecouter l'ouverture du Baron tzigane de Strauss ça te remet le cœur et l'esprit à l'endroit // Ne pas faire de plans sur la Comète. Peur d'être déçue...

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01/06/2018

Si j'avais un perroquet... - B. CHABOT

41OBRqQiwjL._SX195_[1].jpgEtienne me parla de notre époque et de ses tares, de la possession matérielle, de l'obsession de l'image..., et critiqua le tout vertement. "Nous sommes dans une société où l'on ne se préoccupe que de grossir des seins, des lèvres, du cul, des sourcils, des biceps... C'est affligeant. Et pourquoi pas grossir du cerveau, pour changer un peu? L'humanité est en train d'écrire un chapitre de l'Histoire bien pitoyable..."

Ce livre m'a beaucoup fait rire. Je ne connaissais pas du tout l'auteure mais j'espère qu'elle ne va pas s'arrêter là. Blandine Chabot est franco-québécoise. Elle a le chic pour nous faire passer du rire aux larmes. C'est loufoque, un peu déjanté mais aussi plein d'émotion et intelligent.

Imaginez que vous empruntiez à la bibliothèque de votre quartier un livre de Françoise Sagan dans lequel se trouve un petit papier sur lequel est écrit: "Jean-Philippe 514555-2062 Appelle quand tu veux!" Toute femme raisonnable mettrait ledit papier à la poubelle. Mais Catherine, célibataire depuis deux ans après une rupture douloureuse, y voit un signe du destin. Bon, il faut dire aussi qu'elle a un petit côté fantasque. Et bien sûr elle va appeler, au risque que ce Jean-Philippe la prenne pour une folle... L'initiative sera-t-elle payante?

Je vous conseille vraiment ce roman, ça change de ce qu'on a l'habitude de lire, avec un petit côté feel good.

Si j'avais un perroquet je l'appellerais Jean-Guy (parce que Coco c'est déjà pris) - Blandine CHABOT - Ed. Cherche Midi - 2018

17:30 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

27/05/2018

Les dimanches poétiques (225)

"- Vous voyez, certains ont l'alcool mauvais, ce n'est pas mon cas. Je suis généralement connu dans les environs pour être une sympathique viande saoule, un peu tatillonne parfois, mais inoffensive et drôle apparemment, parfois contre mon gré. En revanche j'ai la presse mauvaise, très mauvaise. Alors, quand j'ai dépassé la dose critique, j'écrase le journal en boule et je le jette dans la cheminée pour faire flamber mon fiel. Pourtant, je ne peux pas m'en passer. A chaque fois, je me dis que c'est la dernière, et le lendemain je me retrouve au kiosque à acheter mon mille-feuilles de tourments. Ce besoin de constater la laideur et la bêtise de mes contemporains m'échappe totalement, mais j'y reviens tout le temps, c'est probablement une définition assez précise de la drogue. Vous vous droguez?"

Olivier BOURDEAUT Pactum salis

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23/05/2018

Pactum salis - O. BOURDEAUT

livres, littérature, pactum salis, olivier bourdeaut, actu, actualitéCertains disent que le deuxième roman d'Olivier Bourdeaut est moins bien que le premier. Personnellement j'ai beaucoup aimé cette histoire, non seulement pour ce qu'elle nous raconte, mais aussi pour la langue (très) travaillée que l'auteur nous livre. C'est finement ciselé, les bons mots sont légion. Le ton est à la fois drôle et sarcastique, espiègle et mélancolique.

L'histoire se déroule dans les marais salants guérandais. Un cadavre est découvert dans un œillet. Seuls les pieds dépassent. Est-ce un homme? une femme? Les informations sont distillées avec parcimonie au fil des pages. Des pages pendant lesquelles Olivier Bourdeaut nous raconte ce qui aurait pu conduire à cette scène digne des meilleurs polars.

Il met en présence deux hommes. D'un côté il y a Jean, le propriétaire d'un marais salant, célibataire et peu bavard. De l'autre Michel, un agent immobilier  parisien qui passe ses vacances à la Baule. Ce sont ses premières vraies vacances depuis plus d'une dizaine d'années, depuis qu'il a commencé à travailler. Deux mondes s'opposent. On pourrait parler de Michel de la Ville et de Jean des Champs. Mais ce serait trop simple. L'auteur nous livre ce qui a amené chacun des protagonistes là où il est aujourd'hui et dans quelles conditions se passe la rencontre entre ces deux hommes. Ou peut-être devrais-je dire, entre ces deux caractères. Parce que l'un et l'autre ont quand même un fichu caractère et sont de sacrés emmerdeurs. Mais malgré tout, les deux hommes vont sympathiser. Par jeu? Par provocation? Allez savoir! L'amitié sera-t-elle un pacte de sel entre ces deux-là?

Ce fut un très bon moment de lecture. J'ai beaucoup ri et j'ai marqué au crayon plein de passages. Olivier Bourdeaut est vraiment un auteur à suivre.

Pactum salis - Olivier BOURDEAUT - Ed. Finitude - 2018

20/05/2018

Une odeur âcre de papier froid et froissé

Baptiste regarda une deuxième fois dans le bac pour être bien sûr qu'il n'avait pas eu la berlue. Il y avait là toutes sortes de papiers: des livres de poche, des magazines, des brochures, de vieux annuaires, des carnets de notes... Tous jetés pêle-mêle dans ce container entreposé dans le garage. Baptiste n'y avait jamais vraiment porté attention. D'ailleurs il ne se rendait pas souvent dans le garage quand il venait à Combloux.

Pourquoi son père avait mis tout ça dans ce bac? C'aurait été plus simple de s'en débarrasser au fur et à mesure. S'en servait-il pour allumer le feu? Son paternel se fichait pas mal de la littérature et les bouquins ne l'intéressaient pas. Frison-Roche et Stendhal avaient peut-être crépité ensemble dans l'âtre...

Simon, pendant ses deux années d'études post-bac, avait entassé des centaines de bouquins dans sa chambre.  Lorsqu'il était décédé le père Vittoz avait décidé de tout garder puis, il en avait eu assez de vivre dans le passé. Les livres de Simon avaient disparu. Baptiste pensait que les ouvrages de son frère avaient été donnés.

Il se dégageait du container une odeur âcre de papier froid et froissé, d'encre en décomposition. Ca piquait les narines. Baptiste se détourna et rabaissa le couvercle.

S'il voulait vendre la maison rapidement il devait se dépêcher de la vider. Une armée de souris ne viendrait sûrement pas à bout de toutes ces pages. Il fallait trouver une solution plus efficace. Baptiste entreprit de tout brûler.

Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°304 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits.

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