Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/05/2018

Pactum salis - O. BOURDEAUT

livres, littérature, pactum salis, olivier bourdeaut, actu, actualitéCertains disent que le deuxième roman d'Olivier Bourdeaut est moins bien que le premier. Personnellement j'ai beaucoup aimé cette histoire, non seulement pour ce qu'elle nous raconte, mais aussi pour la langue (très) travaillée que l'auteur nous livre. C'est finement ciselé, les bons mots sont légion. Le ton est à la fois drôle et sarcastique, espiègle et mélancolique.

L'histoire se déroule dans les marais salants guérandais. Un cadavre est découvert dans un œillet. Seuls les pieds dépassent. Est-ce un homme? une femme? Les informations sont distillées avec parcimonie au fil des pages. Des pages pendant lesquelles Olivier Bourdeaut nous raconte ce qui aurait pu conduire à cette scène digne des meilleurs polars.

Il met en présence deux hommes. D'un côté il y a Jean, le propriétaire d'un marais salant, célibataire et peu bavard. De l'autre Michel, un agent immobilier  parisien qui passe ses vacances à la Baule. Ce sont ses premières vraies vacances depuis plus d'une dizaine d'années, depuis qu'il a commencé à travailler. Deux mondes s'opposent. On pourrait parler de Michel de la Ville et de Jean des Champs. Mais ce serait trop simple. L'auteur nous livre ce qui a amené chacun des protagonistes là où il est aujourd'hui et dans quelles conditions se passe la rencontre entre ces deux hommes. Ou peut-être devrais-je dire, entre ces deux caractères. Parce que l'un et l'autre ont quand même un fichu caractère et sont de sacrés emmerdeurs. Mais malgré tout, les deux hommes vont sympathiser. Par jeu? Par provocation? Allez savoir! L'amitié sera-t-elle un pacte de sel entre ces deux-là?

Ce fut un très bon moment de lecture. J'ai beaucoup ri et j'ai marqué au crayon plein de passages. Olivier Bourdeaut est vraiment un auteur à suivre.

Pactum salis - Olivier BOURDEAUT - Ed. Finitude - 2018

20/05/2018

Une odeur âcre de papier froid et froissé

Baptiste regarda une deuxième fois dans le bac pour être bien sûr qu'il n'avait pas eu la berlue. Il y avait là toutes sortes de papiers: des livres de poche, des magazines, des brochures, de vieux annuaires, des carnets de notes... Tous jetés pêle-mêle dans ce container entreposé dans le garage. Baptiste n'y avait jamais vraiment porté attention. D'ailleurs il ne se rendait pas souvent dans le garage quand il venait à Combloux.

Pourquoi son père avait mis tout ça dans ce bac? C'aurait été plus simple de s'en débarrasser au fur et à mesure. S'en servait-il pour allumer le feu? Son paternel se fichait pas mal de la littérature et les bouquins ne l'intéressaient pas. Frison-Roche et Stendhal avaient peut-être crépité ensemble dans l'âtre...

Simon, pendant ses deux années d'études post-bac, avait entassé des centaines de bouquins dans sa chambre.  Lorsqu'il était décédé le père Vittoz avait décidé de tout garder puis, il en avait eu assez de vivre dans le passé. Les livres de Simon avaient disparu. Baptiste pensait que les ouvrages de son frère avaient été donnés.

Il se dégageait du container une odeur âcre de papier froid et froissé, d'encre en décomposition. Ca piquait les narines. Baptiste se détourna et rabaissa le couvercle.

S'il voulait vendre la maison rapidement il devait se dépêcher de la vider. Une armée de souris ne viendrait sûrement pas à bout de toutes ces pages. Il fallait trouver une solution plus efficace. Baptiste entreprit de tout brûler.

Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°304 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits.

book-collection-education-159751[1].jpg

Les dimanches en photo (106)

IMG_20180514_131401_905 rouen.jpg

16/05/2018

L'annonce - M.-H. LAFON

livres,littérature,marie-hélène lafon,l'annonce,actu,actualitéJe ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce livre de Marie-Hélène Lafon. J'ai à peine lu la quatrième de couverture lorsque j'ai acheté ce livre. J'avais simplement envie de découvrir cette auteure.

L'histoire est banale. Paul, agriculteur à la quarantaine bien sonnée, passe une annonce dans un journal pour trouver une femme qui accepterait de partager son quotidien. Annette répond. Elle n'a pas tout à fait quarante ans. Elle est mère d'un garçon de onze ans.

Le premier vit dans le Cantal. La deuxième habite le nord de la France. Ils arrivent à un âge où il n'est plus question d'être difficile, de faire la fine bouche. L'âge où on arrondit les angles et où on ne s'énerve plus pour des broutilles. L'adaptation à la région ne sera pas simple mais Annette serre les dents. Elle sait qu'elle pourra donner ici un avenir à son fils, loin du père biologique de celui-ci, alcoolique et qui a fait plusieurs séjours en prison.

La langue est belle mais le style m'a un peu décontenancée par moments. J'ai eu du mal avec la ponctuation. Ou plutôt avec l'absence de ponctuation. Cette dernière est ce qui donne du rythme à un texte, lui insuffle une vitalité. Et du coup j'ai trouvé certains paragraphes un peu plats même si l'histoire vaut la peine qu'on s'y arrête.

L'annonce - Marie-Hélène LAFON - Ed. Folio - 2016

13/05/2018

Les dimanches poétiques (224)

" Le chemin de l'excellence, c'est la discipline. Il n'y a pas d'intelligence sans courage. Je me méfie des gens qui sont intelligents mais pas courageux: ça fait des cerveaux foireux! L'intelligence demande du courage. Et le courage est l'enfant de l'intelligence.

Moi, j'aime les gens qui ont le goût de l'excellence: puisqu'il faut faire, faisons avec passion."

Olivier de KERSAUSON Ocean's song

poésie,littérature,voyages,mer,voiliers,olivier de kersauson,ocean's song,actu,actualité

10/05/2018

Origine - D. BROWN

origine,dan brown,robert langdon,roman d'anticipation,polar,actu,actualitéLes bouquins de Dan Brown me surprennent toujours. Il a une facilité à mêler le vrai et le faux dans ses histoires. Son dernier roman, Origine, ne déroge pas à la règle. On sait que la religion et les nouvelles technologies le passionnent. Et ces deux centres d'intérêt sont au cœur de l'intrigue associant des faits et des noms réels à des choses complètement farfelues.

On retrouve bien sûr Robert Langdon dans ce nouvel opus. Il est invité à une soirée au musée Guggenheim de Bilbao. L'un de ses anciens étudiants, Edmond Kirsch - un éminent futurologue qui est aussi son ami -, y organise une conférence au cours de laquelle il doit révéler le résultat de ses recherches sur l'origine et le futur de l'humanité. Sauf que tout ne va pas se passer comme prévu. Ledit Kirsch est assassiné avant qu'il n'ait pu livrer au monde ce qu'il a découvert. Les invités sont effarés de la tournure de la soirée. Mais ils ne sont pas les seuls. La conférence était retransmise dans le monde entier au même moment.

Qui a pu commanditer l'assassinat du futurologue? C'est ce que va tenter de découvrir Robert Langdon avec l'aide d'Ambra Vidal, la sublime directrice du musée Guggenheim, fiancée au futur roi d'Espagne. Et nous voyageons à leurs côtés dans des univers religieux et technologique qui nous renvoient beaucoup de questions sur notre passé mais aussi qui nous interrogent sur notre avenir. De ce point de vue-là, ce livre est passionnant, voire même pointu. Pour ce qui est du style, j'ai parfois ressenti un relâchement et des fins de chapitres un peu secs et rapides. Mais le sujet vaut le détour, et l'intrigue est somme toute bien menée.

Origine - Dan BROWN - Ed. JC Lattès - 2017 

09/05/2018

Jusqu'à la bête - T. DEMEILLERS

livres,lecture,littérature,timothée demeillers,jusqu'à la bête,actu,actualité,éditions asphalteCe livre faisait partie de la sélection pour le Prix des lecteurs de l'Armitière. C'est un livre fort, qui bouscule, qui nous fait sortir de notre zone de confort, et qui fait écho à notre quotidien.

Timothée Demeillers nous emmène dans l'univers des abattoirs, dans la région d'Angers. C'est un jeune homme qui prend la parole. Il se prénomme Erwan. On sait plus ou moins dès le début que quelque chose de grave s'est passé. Quelque chose qui a conduit ce garçon en prison. Et ce jeune homme nous raconte pourquoi il s'est retrouvé derrière les barreaux, ce qui l'a poussé à commettre l'irréparable.

Ce roman est une satire de notre société, de la difficulté de certains métiers, du quotidien, des commentaires pas toujours fins des collègues, des sous-entendus, de ceux qui se croient plus malins et dont le discours est épuisant. Il nous parle de la difficulté de la vie, de la confrontation de différents milieux sociaux, des chemins qui convergent, des chemins qui divergent, de l'abrutissement au travail, de la pénibilité et, même s'il n'est pas explicitement évoqué, du burn-out, du truc qui fait déborder le vase et qui conduit à des situations extrêmes.

Le style est tranchant, comme les scies qui découpent la viande. On entend le clac-clac de la machine, qui en devient agaçant. Le bruit dérange et revient continuellement, il hante le personnage, et donne du rythme au texte. On souffre avec le personnage dont les émotions et les ressentis sont remarquablement retranscrits. J'ai beaucoup aimé ce livre, il était parmi mes préférés de la sélection.

Jusqu'à la bête - Timothée DEMEILLERS - Ed. Asphalte - 2017