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13/05/2018

Les dimanches poétiques (224)

" Le chemin de l'excellence, c'est la discipline. Il n'y a pas d'intelligence sans courage. Je me méfie des gens qui sont intelligents mais pas courageux: ça fait des cerveaux foireux! L'intelligence demande du courage. Et le courage est l'enfant de l'intelligence.

Moi, j'aime les gens qui ont le goût de l'excellence: puisqu'il faut faire, faisons avec passion."

Olivier de KERSAUSON Ocean's song

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09/05/2018

Jusqu'à la bête - T. DEMEILLERS

livres,lecture,littérature,timothée demeillers,jusqu'à la bête,actu,actualité,éditions asphalteCe livre faisait partie de la sélection pour le Prix des lecteurs de l'Armitière. C'est un livre fort, qui bouscule, qui nous fait sortir de notre zone de confort, et qui fait écho à notre quotidien.

Timothée Demeillers nous emmène dans l'univers des abattoirs, dans la région d'Angers. C'est un jeune homme qui prend la parole. Il se prénomme Erwan. On sait plus ou moins dès le début que quelque chose de grave s'est passé. Quelque chose qui a conduit ce garçon en prison. Et ce jeune homme nous raconte pourquoi il s'est retrouvé derrière les barreaux, ce qui l'a poussé à commettre l'irréparable.

Ce roman est une satire de notre société, de la difficulté de certains métiers, du quotidien, des commentaires pas toujours fins des collègues, des sous-entendus, de ceux qui se croient plus malins et dont le discours est épuisant. Il nous parle de la difficulté de la vie, de la confrontation de différents milieux sociaux, des chemins qui convergent, des chemins qui divergent, de l'abrutissement au travail, de la pénibilité et, même s'il n'est pas explicitement évoqué, du burn-out, du truc qui fait déborder le vase et qui conduit à des situations extrêmes.

Le style est tranchant, comme les scies qui découpent la viande. On entend le clac-clac de la machine, qui en devient agaçant. Le bruit dérange et revient continuellement, il hante le personnage, et donne du rythme au texte. On souffre avec le personnage dont les émotions et les ressentis sont remarquablement retranscrits. J'ai beaucoup aimé ce livre, il était parmi mes préférés de la sélection.

Jusqu'à la bête - Timothée DEMEILLERS - Ed. Asphalte - 2017

08/05/2018

Comment était-ce possible?

Le vent fouettait la terre sans ménagement. La terre et son visage. Il avait du sable et de la poussière plein la bouche. Ses yeux étaient boursouflés, secs. Ils les ouvraient à grand peine. L'horizon lui apparaissait flou. Il n'aurait su dire dans quelle direction il allait. Etait-ce le Nord? Le Sud? Il avançait péniblement. Ses vêtements blancs étaient maintenant ocre.

Puis, un piquet, auquel on avait attaché un chiffon, se dressa devant lui. Il distingua d'autres bâtons du même acabit plantés plus loin. L'ensemble semblait délimiter une zone. Un terrain de jeu? Une piste d'atterrissage? Il cherchait des yeux une cabane, un semblant de vie, mais il n'y avait rien. Comment était-ce possible? Quelqu'un avait bien mis ces piquets en terre, attaché ces bouts de tissu... Il tomba à genoux, désespéré. Sa gourde était vide et il ne sentait plus ses poumons.

Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°303 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits. La photo, de Vincent Hequet, n'est pas libre de droits non plus.

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29/04/2018

Les dimanches poétiques (223)

"Mais Mathilde... mais c'est magnifique de souffrir quand on est en bonne santé. C'est un privilège! Il n'y a que les morts qui ne souffrent plus! Réjouis-toi, ma belle! Va, cours, vole, plante-toi, saigne ou festoie, mais vis! Vis un peu!

Anna GAVALDA La vie en mieux

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15/04/2018

Son endroit préféré

Sarah aimait s'installer près de la grande baie vitrée pour bouquiner. C'était son endroit préféré. Le salon était pourtant confortable mais il ne possédait pas cette clarté. Lorsqu'elle avait acheté le chalet cette fenêtre n'existait pas. Pas plus que la bibliothèque d'ailleurs. C'était alors un grand cagibi dans lequel le père Vittoz rangeait ses conserves et qui lui servait aussi de débarras. Sarah avait jugé qu'il y avait assez de place dans le garage pour y stocker quelques provisions et tous ses produits ménagers. Elle avait donc décidé de le transformer. Elle voulait en faire une bibliothèque. Une petite alcôve entre la cuisine et la pièce à vivre.

Quand elle n'y ouvrait pas un livre elle aimait à s'y poster pour observer l'œuvre des saisons. En hiver elle aimait à regarder la neige redessiner les contours du paysage. Au printemps, Sarah guettait l'apparition des insectes et les premiers bourgeons. L'été, elle ouvrait la fenêtre. L'air projetait à l'intérieur du chalet une odeur d'herbe et de fleurs séchées. L'automne teintait l'horizon de marron. Chaque saison apportait de nouvelles sensations, la course des oiseaux, le ballet des papillons, le frémissement des fleurs les soirées d'été, une pluie drue de flocons...

Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°300 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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Les dimanches poétiques (222)

"Quelquefois il y a un arrangement favorable par l'effet de la grâce de Dieu, d'autres fois on voit la nuit de la noire infortune. Quelquefois le corps se consume dans l'appréhension, d'autres fois il est comme le faucon de bon augure. Tantôt il est comme le jasmin ou la blanche rose, tantôt il s'amaigrit ou perd la raison, s'agitant comme le saule. Nous sommes changeants comme le temps, tantôt dans la joie, tantôt dans le chagrin et la tristesse. Mais, quoiqu'il y ait des points blancs ou noirs, il ne faut pas désespérer de la générosité de Dieu. Prenez garde de vous laisser aller au désespoir; mais, au contraire, espérez en la bonté du Tout-Puissant. La patience dénouera la difficulté et elle éloignera de votre cœur le chagrin."

Mir AMMAN Les aventures des quatre derviches

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02/04/2018

Belle merveille - J. NOËL

livres,littérature,james noël,belle merveille,haïti,actu,actualitéLa ville a tremblé en haut, la ville a tremblé en bas. Toute seule, le corps tremblant durant trente-cinq secondes, les flux montaient, la mer montait, c'est comme si la ville s'activait publiquement à s'envoyer en l'air.

Belle merveille est ma sixième lecture pour le Prix des lecteurs de l'Armitière. Un roman de 150 pages sur le tremblement de terre qui a touché Haïti en 2010 et le ressenti d'un homme, sa reconstruction après ce terrible événement, et ce qu'il a fait de sa vie.

C'est le premier roman de James Noël. Il écrivait jusque là  de la poésie. D'ailleurs son style s'en ressent. La poésie est sous-jacente, elle affleure dans la sonorité des phrases, et façonne en grande partie le texte même si celui-ci est bel et bien un roman. C'est ciselé et ça fait mouche. Autant vous dire que le style m'a plu. En revanche, je n'ai pas vraiment accroché au sujet. Ce tremblement de terre a pourtant eu un retentissement énorme lorsqu'il s'est produit, et a fait l'objet d'une mobilisation incroyable qui plus est. Mais je ne sais pas, je n'ai pas adhéré totalement à l'histoire, bien que ce soit joliment raconté.

Alors mon avis est mitigé. D'un côté, l'histoire ne m'a pas emballée. De l'autre, le style vaut le détour. A vous de vous faire votre avis...

Belle merveille - James NOËL - Ed. Zulma - 2017