Les dimanches poétiques (12)

Les moines - Emile Nelligan

Ils défilent au chant étoffé des sandales,

Le chef bas, égrenant de massifs chapelets,

Et le soir qui s'en vient, du sang de ses reflets

Mordore la splendeur funéraire des dalles.

Ils s'effacent soudain, comme en de noirs dédales,

Au fond des corridors pleins de pourpres relais

Où de grands anges peints aux vitraux verdelets

Interdisent l'entrée aux terrestres scandales.

Leur visage est funèbre, et dans leurs yeux sereins

Comme les horizons vastes des cieux marins,

Flambe l'austérité des froides habitudes.

La lumière céleste emplit leur larqe esprit,

Car l'Espoir triomphant creusa les solitudes

De ces silencieux spectres de Jésus-Christ.

Abbaye de Sénanque (Vaucluse)

33, chemin de la Baleine - M. BEAUDOIN

Une lecture émouvante. C'est comme cela que je qualifierai 33, chemin de la Baleine de Myriam Beaudoin.

On y suit deux histoires d'amour en parallèle. La plus importante, la plus forte, est contenue dans des lettres qu'un homme apporte à une vieille dame vivant dans une résidence pour personnes âgées. Une mamie qui n'a plus toute sa tête mais dont le passé refait surface lorsque l'inconnu lui lit cette correspondance. L'histoire d'amour a d'étranges similitudes avec la vie de la vieille dame. Une histoire qui finit mal pour elle et qui m'a presque arrachée une larme lorsque j'ai tourné la dernière page du livre. Mais si l'histoire d'amour de la vieille dame se termine mal, ce livre est plein d'espoir pour l'inconnu...

On souffre avec la rédactrice des lettres qui attend le retour de son mari écrivain parti s'isoler sur l'île aux Coudres afin de terminer son dernier roman. Elle l'aime de toute son âme et ne comprend pas qu'il ne lui donne aucune nouvelle... Que cache ce silence?

Myriam Beaudoin arrive à nous tenir en haleine du début à la fin et j'ai parfois eu envie de sauter des passages pour connaître la suite.

Je vous le recommande. Une bien belle lecture. 

33, chemin de la Baleine - Myriam BEAUDOIN - Ed. Léméac - 2009

Objectif 1/4

Revoir Big Ben

Elle en avait assez de l'attendre. Dans sa petite valise à roulettes, elle glissa quelques vêtements, ses produits de beauté, sa trousse de toilette, deux paires de chaussures, les chargeurs du téléphone portable et de l'appareil photos et son livre préféré. Elle pourrait attraper le dernier vol pour Londres. Finalement, les Italiens, ce n'était pas pour elle. Pas plus que l'Italie. Elle avait hâte de revoir Big Ben, la Tamise et le Parc de Clapham où elle avait tant joué dans son enfance avec ses frères, David et Peter.

Il faisait très chaud dans la rue Mezzogiorno. Cécilia fila très vite d'un bout à l'autre en humant l'odeur de lavande qui se dégageait du sol. Les commerçants venaient de lessiver leurs pas de porte. Elle fit signe à un taxi de s'arrêter. Deux heures plus tard elle embarquait pour l'Angleterre.

Dans les allées du Salon du livre

Je me suis baladée dans les allées du Salon du livre de Paris hier en compagnie de deux amies. Nous avons vu beaucoup de lectures intéressantes mais nous avons été raisonnables, nos porte-monnaies, chéquiers et cartes de crédit nous sussurant de ne pas nous mettre notre banquier à dos...

Nous avons croisé quelques personnalités, dont Philippe Delerm, que je pensais ne pas voir puisqu'il ne faisait pas de dédicaces hier.

Nous avons fait un tour à l'une des conférences données par des journalistes et animateurs de France Télévisions et avant de quitter le Salon, nous sommes allées voir Antonio Lobo Antunes et Jean d'Ormesson sur le pavillon anniversaire. Malheureusement, comme les trains n'attendent pas (même s'ils ne sont pas toujours à l'heure) il nous a fallu quitter ces deux écrivains merveilleux peu de temps après le début de la conférence.

J'ai ramené quelques ouvrages (seulement 4; avouez que c'est raisonnable) et de nombreux marque-pages.

Le vieux chagrin de Jacques Poulin

L'hiver d'Andrzej Stasiuk

Des chats comme vous et moi d'Anne-Marie Damamme

Escalier par temps de pluie d'Anne-Marie Damamme

Acrostiche - Mots et écrivains

Pascale de Mot à mot m'a taguée. Le but est de mettre les mots à l'honneur dans un acrostiche ainsi que des écrivains. Il faut utiliser les lettres de la grille ci-dessous pour composer le mot que vous souhaitez et reprendre le même mot pour évoquer des écrivains. Exercice pas si simple à vrai dire... Je choisis donc un mot très court.

Surréaliste

  SINGER Isaac Bashevis

Orateur

  d'ORMESSON Jean

Recommandé

  RILKE Rainer Maria

Talentueux

  TROYAT Henri

Je tague Cynthia, Keisha et Liratouva2.

Les dimanches poétiques (11)

Le hibou - Guillaume Apollinaire

Mon pauvre coeur est un hibou

Qu'on cloue, qu'on décloue, qu'on recloue.

De sang, d'ardeur, il est à bout.

Tous ceux qui m'aiment, je les loue.

Cloître Saint Trophime à Arles

Mes chères voisines - M. de los Santos

Mes chères voisines est le premier roman traduit en français de l'Américaine Marisa de los Santos. Un livre qui au début a quelque chose de la série "Desperate housewives" mais qui gagne en profondeur au fil des pages.

Cornelia Brown et Teo Sandoval arrivent dans un quartier chic d'une petite ville de la grande banlieue de Philadelphie. Ils emménagent dans une jolie maison d'un quartier résidentiel duquel ils vont devoir décoder les us et coutumes et où ils vont devoir prendre leurs marques.

Leurs voisins sont plutôt du genre "snob" et un peu agaçants, notamment l'impeccable blonde Piper... Dans le quartier il y a aussi Elisabeth et son mari Tom ainsi que Lake et son fils Dev. Leurs vies vont s'entremêler de façons inattendues et les préceptes et les idées de chacun vont voler en éclats. Les personnages qui irritent au début deviennent finalement attachants et le dénouement est heureux.

Je fus parfois tentée de sauter des passages pour connaître l'évolution d'une situation. Une lecture agréable.

Cette chronique a été publiée sur le blog livres de Paris Normandie le 18 mars 2010.

Mes chères voisines - Marisa de los SANTOS - Presses de la Cité - 2010