11/02/2018
Les dimanches poétiques (218)
"Clarisse était un poisson-chat nyctalope qui distinguait très bien les rochers dans les mers nocturnes. C'était une évidence dont j'attendais qu'elle soit si explicitement formulée: j'avais la vie sur le bout de la langue. Et peut-être était-ce pourquoi je m'étais retrouvé sur une péniche à guetter des oiseaux morts sur les rives, à mener une enquête pour laquelle personne ne m'avait missionné et dont pas mal d'être humains se foutaient. Donc oui, certes, bien sûr que oui, j'avais la vie sur le bout de la langue. Sur le bout de la langue les engagements, les choix, les aventures de l'esprit, la vie sociale et les conquêtes. J'avais l'impression de passer ma vie à ne pas articuler complètement ce qui m'arrivait et à sacrifier tout un tas de syllabes, de mots et de phrases-projets."
Victor POUCHET Pourquoi les oiseaux meurent
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10/02/2018
Il rêvassait devant la vitrine
Francesco se rappela la bibliothèque du collège de Rome où il avait été scolarisé. Elle ne laissait pas aux élèves la possibilité de s'évader; longue comme un réfectoire la lumière du jour s'y diffusait par de hautes fenêtres arrondies dans leur partie supérieure. Elle avait quelque chose de monastique. Les tables étaient en bois massif sans aucun artifice, les chaises, peu confortables, vous rappelait que l'apprentissage était un parcours vers un sommet qui se méritait.
Les étagères regorgeaient de toutes sortes d'ouvrages. Des manuels scolaires, des encyclopédies, des livres sur l'astronomie, quelques atlas, et des romans. Mais uniquement des romans inscrits au programme d'italien et des quelques langues étrangères enseignées. Son père avait tenu absolument à ce qu'il apprenne le français, lui répétant matin et soir que s'il n'arrivait pas à se faire une place au sein de la société italienne il pourrait toujours tenter sa chance en France.
Il y avait notamment ce roman de Steinbeck Des souris et des hommes qu'ils avaient étudié pendant leur année de 3ème avec le professeur Stoletti. Francesco se souvint s'être pris d'affection pour les deux héros du bouquin, George et Lennie, jetés sur la route par la Grande Crise et louant leurs bras dans des ranchs. Deux amis d'enfance auxquels la vie n'avait pas fait de cadeaux. Berghetti se souvenait notamment de la fin du livre, et ce terrible moment où George tue Lennie pour qu'il ne tombe pas dans les mains du fils d'un patron qui s'est juré de l'abattre parce qu'il a accidentellement tué sa femme. Une sale histoire...
Francesco rêvassait devant la vitrine de la librairie. Il était sorti faire quelques emplettes pendant que Marcella se reposait. Elle n'avait pas eu le courage de ressortir pour acheter quelques vêtements et un nécessaire de toilette. Elle s'était allongée sur le lit et s'était endormie immédiatement.
Le jour déclinait. Berghetti entra dans la boutique et demanda s'ils avaient le livre de Steinbeck. Une vendeuse alla lui chercher le roman. Il craignait les insomnies, notamment quand il n'était pas chez lui. Le bouquin l'occuperait un moment. De plus, il n'avait pas demandé à Marcella si elle acceptait de partager le lit.
Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°294 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.
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07/02/2018
PAL de février
Ce mois-ci je me suis fixé un objectif de six livres dont un déjà lu. Le mois dernier j'avais eu les yeux plus gros que le ventre... Voici donc les titres choisis pour février.
Tout d'abord un livre pour le Prix des lecteurs de l'Armitière:
Ce qu'on entend quand on écoute chanter les rivières de Barney Norris
(Et un deuxième titre que je récupérerai à la librairie prochainement.)
Et une sélection de livres plus ou moins récents qui sera ajustée suivant ma rapidité à les lire:
Les aventures des quatre derviches de Mir Amman
La fête des pères de François Nourrissier
Le passe-muraille de Marcel Aymé
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04/02/2018
Les dimanches en photo (99)
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