07/02/2016
Les dimanches poétiques (175)
"Or, l'amour-passion est porteur de déceptions. La passion, comme son nom l'indique, est un amour passif, au sens spinoziste du terme, un amour qui engendre des joies passives, car il se fonde souvent sur une illusion ou des projections ; nous attendons de l'autre qu'il comble nos besoins, nos peurs, nos manques, et pour cela, nous l'idéalisons."
Frédéric LENOIR La puissance de la joie
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31/01/2016
Janvier, ce fut...
Prendre de bonnes résolutions et les mettre en pratique dès le 1er janvier / Couper la galette des rois et au premier coup de couteau sentir une résistance sous la lame / Apprendre que je vais faire de la neuro à partir de mi-février et ce pendant 7 semaines... / Acheter un rouge à lèvres Guerlain rouge orangé. So beautiful! / Passer au magasin bio et craquer pour des compotes pommes/myrtilles / Le chat qui dort paisiblement la tête collée au radiateur / De la lumière dans le cabinet D un jeudi après-midi et le rideau tiré juste ce qu'il faut pour voir ce qui se passe dehors / Avoir envie d'écrire pour plusieurs challenges littéraires mais ne pas avoir forcément beaucoup de temps pour rédiger / De la neige un dimanche matin / Penser à la Côte fleurie pour les vacances de printemps / Des aigreurs gastro-oesophagiennes / Frédéric Lenoir, un être joyeux / Reconnaître du Chopin à la radio. Chaque compositeur a son propre langage / Être à deux doigts du pétage de plombs...
24/01/2016
Joyeusement
La joie vient de l'acceptation. Et le meilleur moyen d'éprouver de la joie, c'est de lâcher l'ego. C'est en substance ce que dit Frédéric Lenoir, philosophe, sociologue et spécialiste des religions.
Il était au Centre Abbé Pierre d'Esteville il y a quelques jours pour une conférence et tous les auditeurs venus l'écouter sont certainement repartis plus joyeux qu'à leur arrivée.
La joie ne se décrète pas. Elle nous prend par surprise. Mais elle implique de lâcher l'ego. Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, nous avons tous un ego. Certains en ont un très développé, d'autres ont un ego sous-développé.
Il faut surtout s'ouvrir au monde, aux autres, à la bonté, à la beauté et accueillir la joie quand elle se présente. Elle nous aide bien souvent à traverser des moments difficiles, à accepter des deuils, des ruptures, et des revers professionnels et économiques. Ceci étant dit, cette acceptation n'est pas une résignation. Elle ne s'apparente pas au fatalisme.
Frédéric Lenoir fait une autre distinction très intéressante entre la joie passive, qui serait une joie basée sur une idée erronée (dire qu'un homme est parfait alors qu'on ne le connaît pas bien), et la joie active, qui serait basée sur une idée adéquate (une idée qui correspondrait à la réalité effective).
Je suis repartie de cette conférence apaisée et prête à accueillir chaque jour un peu plus de joie. Je suis aussi repartie avec son dernier livre intitulé La puissance de la joie. Heureux les joyeux!
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18/01/2016
Des ailes d'une blancheur immaculée
C'est quand le jour commença à pointer que Cécilia se risqua à soulever doucement les paupières. Elle avait peur de ce qu'elle allait découvrir. Et quand elle eut complètement ouvert les yeux elle se demanda si elle n'était pas en train de rêver. Elle se secoua pour se réveiller. Mais force était de constater qu'elle ne dormait pas. Elle eut un moment de sidération.
Dans l'angle de la fenêtre se tenait un homme nu nimbé d'une lumière à la fois vaporeuse et éclatante. Il avait le teint pâle, le regard doux, des dents d'un blanc étincelant. Puis, Cécilia remarqua qu'au dessus de ses épaules se dessinaient deux ailes d'une blancheur immaculée. Diantre, le bonhomme avait tout l'air d'un ange. Elle se cramponna au canapé en se demandant si la veille elle n'avait pas mis trop de rhum dans son grog. Avait-elle forcé sur les cachetons de morphine?
Elle voulut se lever mais une lipothymie la força à se rasseoir sur le bord du canapé. Elle ferma les yeux pour chasser ce qu'elle croyait être une hallucination. Mais quand elle les rouvrit l'ange était toujours là. Il n'avait pas bougé. Elle remarqua cette fois qu'il tenait un arc incrusté de perles dans une main et une flèche dans l'autre. Que lui voulait-il?
- "C'est pour aujourd'hui Cécilia", dit-il d'une voix posée.
Cécilia ne répondit rien mais l'interrogea du regard.
- "C'est le grand jour. Tu ne le sais pas mais il approche."
Cécilia ne comprenait toujours pas ce qu'il voulait dire. Son teint avait blanchi, son sang s'était retiré de ses veines. Elle avait le souffle court.
Ce texte a été rédigé pour le Mois Blanc chez PatchCath. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.
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17/01/2016
Les dimanches poétiques (174)
"Or, dans un an ou deux, cette odeur aurait mûri et pris une vigueur telle que nul être humain, homme ou femme, ne pourrait s'y soustraire. Et les gens seraient réduits à merci, désarmés, sans défense, devant le charme de cette jeune fille, et ils ne sauraient pas pourquoi. Et comme ils sont stupides et ne savent se servir de leur nez que pour souffler dedans, mais qu'ils croient pouvoir tout connaître par leurs yeux, ils diraient que c'est parce que cette jeune fille possède la beauté, l'élégance et la grâce. Bornés comme ils sont, ils loueraient ses traits réguliers, sa silhouette svelte et sa poitrine parfaite. Et ils diraient que ses yeux sont comme des émeraudes, et ses dents comme des perles, et ses membres comme de l'ivoire, et Dieu sait encore quelles comparaisons idiotes."
Patrick SÜSKIND Le parfum
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13/01/2016
Le chant syncopé de la tempête
Tout le jour le ciel, tel une serpillière, s'était tordu en averses de neige drue. Cécilia n'avait vu personne. Pas une seule visite. Personne ne s'était risqué à sortir par ce temps. Elle-même n'avait pas osé mettre un pied dehors. Elle avait juste reçu un appel de Stanislas. Plaisir minuscule au milieu de ce brouillard aveuglant. Pour le coup les nuages ne s'étaient pas montrés dilettantes et ils n'avaient pas plaidé coupables en laissant place aux rayons du soleil quelques instants. Il n'y avait eu aucune éclaircie sur le village. C'avait été une journée blanche.
Cécilia ressentait l'agacement de la bâtisse face aux assauts du vent. La maison craquait de partout et le chant syncopé de la tempête ne l'incitait pas à se mettre sous la couette. Elle savait qu'une nuit d'insomnie se profilait. Installée dans le canapé près de la cheminée elle contemplait l'éparpillement de livres et de vieux almanachs qui s'étendait à ses pieds. Quelques recueils de poésie étaient également entreposés par terre. Elle avait prévu de quoi tenir jusqu'aux petites heures du matin.
L'âtre lui renvoyait une chaleur douce. De petites bûches se consumaient sur les chenets en fer hérités de ses grands-parents. Les flammes, tantôt sveltes, tantôt dodues, exécutaient une farandole mélancolique. Cécilia était comme hypnotisée et ne vit pas le sommeil pointer son nez.
Elle se réveilla vers 6 heures et entendit le vent respirer doucement. Il s'était apaisé comme un enfant qui s'endort épuisé d'avoir trop crié. Le feu était éteint mais elle n'avait pas froid. Un plaid avait été déposé sur ses épaules. Son cerveau vu rouge. Avait-elle oublié de verrouiller la porte d'entrée? Ou celle du garage? Elle bloqua sa respiration dans l'espoir de capter un bruit. Mais rien. La maison lui renvoya un grand silence. Son cœur s'affola. Quelqu'un était vraisemblablement entré chez elle avec un passe-partout. Et quelles que soient ses motivations, ce n'était certainement pas par gentillesse qu'il l'avait couverte d'un plaid. Elle n'osait pas bouger, pensant que l'intrus était peut-être tapi dans l'ombre en train de l'observer.
Ce texte a été rédigé pour les Plumes n°48 organisées par Asphodèle. Il n'est pas libre de droit, et la photo non plus.
22:00 Publié dans Textes originaux | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : texte original, écriture, littérature, hiver, neige, tempête, insomnie, actu, actualité | Facebook |
10/01/2016
Les dimanches poétiques (173)
"Il y a aussi les intrigants, les combinards qui recherchent l'influence et le pouvoir; parmi ceux-là, certains sont corrompus et sans pitié, d'autres sont des idéalistes pleins de bonnes intentions. Mais même pour un idéaliste, le but premier est de maintenir son influence et le pouvoir qu'il détient, car à quoi servirait-il d'avoir d'excellentes idées si elles ne pouvaient pas prendre corps? Ce sont des hommes qui rédigent notre code d'éthique et qui, dans une large mesure, font nos lois. Ils tiennent aussi les cordons de la bourse. Hélas! les talents de directeur spirituel et ceux qui vous maintiennent au pouvoir ne vont pas toujours de pair!"
Dr Hans SELYE Stress sans détresse
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