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12/01/2012

Journaliste, métier à risques

Gilles Jacquier, journaliste reporter d'images, est mort en Syrie hier mercredi 11 janvier alors qu'il effectuait un reportage pour le magazine d'information Envoyé Spécial avec Christophe Kenck. Les deux journalistes, et quelques confrères, étaient encadrés par les autorités syriennes.

On oublie trop souvent que des hommes et des femmes risquent leur peau pour nous rendre compte de ce qui se passe dans le monde. Même s'il savait ce qu'il encourait en allant en Syrie, c'est tout de même cher payé. Et je pense bien entendu à ceux qui restent, sa famille, mais aussi ses confrères, ces gens qui ont travaillé à ses côtés, qui l'appréciaient.

Gilles Jacquier avait 43 ans. Il avait reçu notamment le Prix Albert Londres en 2003 pour un reportage réalisé avec Bertrand Coq pour un documentaire sur Naplouse et la seconde Intifada. 

Espérons que les autorités syriennes feront toute la lumière sur ce drame, et le feront sincèrement. Mais leur objectif, en emmenant les journalistes à Homs, n'était-il pas de les effrayer?

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Gilles Jacquier, caméra au point, lors de l'un de ses nombreux reportages

Edit du 14/01/2012: France Télévisions a porté plainte et une enquête a été ouverte pour homicide volontaire. Thierry Thuilier, directeur des rédactions de France TV a estimé que des éléments "troublants" entouraient la mort du JRI.

28/09/2011

La musique classique bannie d'RTL

J'ai été sidérée en entendant sur France Musique que l'émission d'Alain Duault "Classic classique" avait été supprimée des ondes d'RTL. Ce programme, diffusé le dimanche, parlait des derniers enregistrements, des concerts et des manifestations à ne pas manquer. Un programme à haute valeur culturelle. Cependant, Christopher Baldelli, patron du groupe, ne l'entendait pas de cette oreille. Il a estimé que "le classique n'avait plus sa place sur l'antenne". (Autant vous dire que je me suis demandée si j'avais bien entendu!)

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Un nouveau poste, sous forme de placard (n'ayons pas peur des mots), a été proposé au journaliste. Un poste de "conseiller musical en musique classique". (Non, vous ne rêvez pas! Entre nous, quel est l'intérêt d'avoir un conseiller s'il n'y a plus d'émission sur le classique? Si on avait voulu qu'Alain Duault claque la porte, on ne s'y serait pas pris autrement...) 

Le journaliste a donc décidé de poursuivre en justice RTL pour "rupture abusive de contrat et préjudice financier et moral" et regrette que la station ne soit plus "la radio de tous les publics".   

02/09/2011

You said BBC?

images[11].jpegLa BBC (British Broadcasting Corporation) est à l'Angleterre ce que France Télévisions est à la France. Elle est même un peu plus que cela puisque outre les chaînes télé, elle a aussi plusieurs fréquences radiophoniques (BBC radio1, BBC radio2, BBC radio 3...). Pas loin d'une dizaine en tout.

C'est un média international et il m'arrive régulièrement d'écouter BBC World Service sur mon ordi ou bien d'écouter BBC radio4 sur la vieux poste Schneider hérité de Mamie. Mais la réception n'est pas très bonne sur celui-ci. Le mieux c'est encore par le Web.

BBC radio4 diffuse régulièrement ce qu'ils appellent une "afternoon play" et qui est quelque chose entre la pièce de théâtre, le feuilleton et le livre audio. Un programme typiquement anglais. Je n'ai jamais rien entendu de tel sur une radio française. Les sujets sont très divers. Aujourd'hui par exemple, le titre de l'afternoon play est Do you like Banana, Comrades?, un texte de Csaba Szekely, un jeune écrivain hongrois. Les différents personnages sont interprétés par une troupe de comédiens qui ne jouent qu'avec leur voix. Ils ont une diction parfaite et pour perfectionner son anglais c'est un bijou. Un programme qui dure généralement 45 minutes.

Ce que j'aime aussi c'est la petite musique qui retentit aux heures piles et entendre le journaliste annoncer une heure, voire deux heures de moins que chez nous. ("BBC News at three o' clock...")

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(La photo n'est pas libre de droits.)

17/08/2011

Les petites voix - F. DANNEMARK (coup de coeur)

livres,littérature,romans,francis dannemark,musique,actu,actualité,médias,journalismeIl m'arrive de temps en temps de choisir des livres au hasard. Ce fut le cas pour celui-ci. Ai-je été attirée par la couverture? Peut-être... La quatrième de couverture? Sûrement, me dis-je après coup même si le résumé au dos du bouquin est plutôt banal. Après l'avoir lu je me dis qu'une force mystérieuse a dû me guider vers "Les petites voix". Ce livre et moi on devait se rencontrer. Il y a des alchimies inexplicables. Il devait y avoir rencontre, c'est tout.

J'ai été charmée par l'écriture de l'auteur. C'est fluide, pas de fioriture, juste une musique qui nous entraîne à la suite de l'héroïne dont on ne connaîtra jamais le prénom. On sait juste qu'elle habite une grande ville et qu'elle est traductrice. Il lui arrive aussi de travailler en free lance pour des journaux afin d'arrondir ses fins de mois. Le début de l'été arrive et un magazine prestigieux lui commande un article pour la rentrée sur Paul Grenz, un pianiste qui a réalisé la BO d'un film qui a reçu plusieurs récompenses. Le seul hic c'est que les infos sur l'artiste sont maigres et qu'elle ne connaît personne qui pourrait lui en parler. Elle ne sait pas non plus où il habite et n'a aucun numéro de téléphone pour le joindre.

Comment écrire un article sur quelqu'un que l'on ne connaît pas? Notre héroïne décide alors de faire appel à son ancien petit ami, avocat de profession, pour retrouver des personnes qui ont côtoyé le musicien. L'ex ne tarde pas à trouver des infos. Trois personnes dont il a pu récupérer les coordonnées. Trois personnes auxquelles se raccrocher pour tenter de mieux cerner Paul Grenz, sa vie et son oeuvre. Or le journal qui lui avait commandé l'article se rétracte. Voilà notre traductrice libre mais un peu sur sa faim. Elle continue donc à mener son enquête sur Paul Grenz. Elle démêle l'écheveau, écoute les petites voix qu'elle rencontre.

De fil en aiguille elle va apprendre que c'est un type un peu spécial aux amours tumultueuses, un grand musicien qui a tourné dans pas mal de groupes de jazz, qu'il a organisé des festivals, composé des musiques de films et qu'il a écrit un roman et des poèmes. Cependant personne n'a entendu parler de lui depuis un bon bout de temps et certains disent qu'il serait mort...  

J'ai beaucoup aimé cette lecture. Une histoire douce, un peu comme un châle que l'on dépose sur les épaules pour combattre la fraîcheur d'une soirée d'été. Ca enveloppe, ça fait rêver, ça transporte. Bref! vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre. Et puis un auteur qui met "après-midi" au masculin et cite deux paragraphes de la chanson Nature Boy ne peut que me plaire!

Les petites voix - Francis DANNEMARK - Ed. Pocket - 2011

05/08/2011

Arrêtez de mépriser les Français! - H. MORIN

littérature,essais,livres,politique,médias,presse,journalisme,hervé morin,actu,actualitéEt si les politiques arrêtaient de prendre les Français pour des imbéciles? C'est en gros le message qu'Hervé Morin tente de faire passer dans cet ouvrage. Il revient tout d'abord sur son arrivée au ministère de la Défense, qu'abrite l'hôtel de Brienne, et son apprentissage du métier de "ministre". Il se livre sans fard, nous donne ses impressions, établit des constats et propose des pistes de réflexion sinon des solutions aux problèmes que rencontre l'Etat français et plus largement la société française.

Ce livre est en quelque sorte un premier jet du programme qu'il pourrait présenter s'il est candidat à l'élection présidentielle. Il nous informe des incohérences de la Grande Muette notamment financières, critique Nicolas Sarkozy dans sa façon d'exercer la fonction de Président de la République, nous parle de l'absence de coalition au sein de la majorité parlementaire, évoque la reconstruction de la famille centriste, plaide pour une société de la reconnaissance et souhaite que la France retrouve sa grandeur (qui passe selon lui par l'égalité des chances et l'éducation).

Ses réflexions sont justes, elles découlent du bon sens et on se dit que si ce type-là est un jour Président, on a de belles années devant nous. Mais combien de politiques, de patrons, d'employés, d'hommes et de femmes seront prêts à le suivre dans ses réformes? Parce que côté réformes, Hervé Morin n'y va pas avec le dos de la cuillère. Pas de demi mesures. Rien que pour l'éducation il propose de regrouper les écoles primaires et les collèges et souhaite que ces établissements deviennent autonomes avec l'élaboration d'un projet par le principal. Un projet adapté aux enfants scolarisés dans l'établissement que ce soit dans un quartier favorisé ou bien dans un quartier sensible.  

J'ai retenu beaucoup de bonnes propositions (qui je l'espère ne sont pas que de bonnes intentions) pour remettre l'humain au coeur de la société. Que les intérêts individuels s'inscrivent dans l'intérêt collectif.

Un livre intéressant mais une petite critique cependant à l'éditeur: c'est dommage de laisser autant de coquilles dans un livre.

Arrêtez de mépriser les Français! - Hervé MORIN - Ed. Flammarion - 2011

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Objectif 9/10

21/02/2011

"Il y a longtemps que je t'aime...

...jamais je ne t'oublirai." Cela fait six ans aujourd'hui. J'étais un peu tétanisée ce jour-là. Correspondant adorable bien qu'il ne me lise que d'un oeil, faute de temps. J'espère qu'il ne m'en veut pas de ne pas lui écrire aussi souvent qu'avant... Je continue néanmoins à suivre de très près ce qu'il fait.

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19/01/2011

Jean Dutourd s'est éteint

20070317_DNA012293[1].jpgLe romancier et essayiste Jean Dutourd, également membre de l'Académie française, s'est éteint lundi à Paris à l'âge de 91 ans. Plutôt que de longs discours sur sa carrière, je vous donne ci-dessous l'extrait d'une de ses chroniques (17 juin 1977) publiées dans France Soir et regroupées dans la Grenade et le Suppositoire. Plume acerbe...

"L'un des sujets du baccalauréat de philosophie, cette année, était celui-ci: "La politique est-elle l'affaire de tous?" (...)

Je rêve d'une sorte de desperado du bac qui aurait écrit quelque chose comme ceci dans son devoir:

"Petit a - La politique est l'affaire des politiciens comme la chimie celle des chimistes. Je ne comprends rien à la chimie, et elle m'assomme. Pourquoi m'y intéresserais-je?

Petit b - La politique est une passion sérieuse comme l'amour, qui prend tout le temps et toutes les forces de celui qui s'y livre. Si tous les citoyens d'un pays font de la politique, leur travail en pâtit forcément. Par suite le pays produit moins, s'appauvrit, décline, et finit par se trouver dans les conditions requises pour être réduit en esclavage.

Petit c - La politique est un ferment d'intolérance, de fanatisme, d'incommunicabilité, de guerre civile. Un peuple politisé fait infiniment plus de dégâts qu'un peuple non politisé. Puis un jour arrive un homme avec un grand sabre, qui s'appelle Napoléon ou Staline. On dit volontiers que la révolution est au bout des fusils. A mon avis c'est plutôt les fusils qui sont au bout de la révolution.

Conclusion: monsieur le professeur, je sais bien qu'avec ce devoir je serai collé, mais je m'en moque. J'aurai été un petit héros, dans mon genre. Car il est aussi héroïque de refuser de faire de la politique quand elle est obligatoire que d'en faire quand elle est interdite."