29/09/2013
Les dimanches poétiques (112)
"On vit, on court, on travaille, on s'amuse, on vaque, comme on dit, à ses occupations - et puis, tout à coup, on s'arrête. La tête vous tourne un peu: tout ce qui paraissait si naturel semble soudain très étrange. Le décor vacille et s'écroule. La vie qui allait de soi se déchire comme un voile. L'absurdité de l'histoire et de la vie quotidienne vous frappe jusqu'à la nausée. Le monde cesse d'être l'évidence où nous plonge l'habitude et prend des allures de stupeur."
Jean d'Ormesson Le rapport Gabriel (Ed. Gallimard - 1999)
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
22/09/2013
Les dimanches poétiques (111)
"Il y avait des amoureux sur la passerelle des Arts et sur tous les ponts de Paris, devant le palais des Doges et sur la piazza Navona, dans les jardins Boboli, sur les ramblas de Barcelone, sur les quais de New York. Il y avait des vieillards qui étaient revenus de tout, il y avait encore des jeunes gens qui n'en finissaient pas, grâce à Dieu, de tout attendre de l'avenir. Il y avait des cheminots, des physiciens, des éboueurs, des poètes, des assassins, des paresseux que le succès des autres suffisait à punir, des ambitieux que leurs propres succès ne parvenaient pas à combler."
Jean d'Ormesson Le rapport Gabriel (Ed. Gallimard - 1999)
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, littérature, jean d'ormesson, le rapport gabriel, actu, actualité | Facebook |
16/09/2013
Elle était devenue un joli papillon
Marcella avait une grâce extraordinaire et des yeux à faire fondre la terre entière. Divine! C'est ce que pensait Tiberio. Elle était la perfection incarnée; jolie, mais aussi douée d'un esprit logique d'une rare subtilité.
Elle n'avait pas des goûts de luxe et n'était pas obnubilée par le fric. Elle avait juste un foulard en soie que ses parents lui avaient offert à un Noël. Les yachts et les petits avions privés ne la faisaient pas rêver. Vraiment, elle détestait le clinquant, le bling-bling, enfin, tous les signes extérieurs de richesse. Il ne lui serait jamais venu à l'idée de mettre les pieds dans un casino ou d'envisager une destination paradisiaque pour ses vacances. Elle ne rêvait pas non plus de montres Cartier ou de bagues Repossi. Elle aimait la fantaisie et achetait des bijoux bon marché. Des boucles d'oreilles et des colliers de pacotille que les marchands glissaient dans des paquets en papier kraft. Elle s'était faite arnaquée une fois dans un magasin près du supermarché mais elle n'avait pas pour autant cessé d'acheté ce genre de bijoux.
Ses parents étaient des petits bourgeois de province avec des manies et des idées de petits bourgeois. Elle aurait pu s'habituer au luxe. Mais non. Au fil des années elle était devenue la rebelle de la famille, décidant un beau jour de quitter la maison familiale pour aller travailler à Rome et subvenir toute seule à ses besoins. Elle voulait voler de ses propres ailes. La jeune fille, prise dans une chrysalide immaculée, s'était transformée en un joli papillon. La métamorphose avait été extraordinaire. Un changement qu'aujourd'hui encore elle ne regrettait pas. Elle avait fait de fabuleuses rencontres à Rome depuis qu'elle s'y était installée et elle était devenue femme.
Marcella était la conception que Tiberio se faisait de la femme avec laquelle il voulait faire sa vie. Elle était parfois un peu tempétueuse et il y avait bien quelques bourrasques entre eux mais quel couple ne connaît pas des tourments? Il envoyait dans les cordes ceux qui disaient que leur histoire ne tiendrait pas. Foutaises! pensait-il.
D'ailleurs, il avait prévu de fêter le premier anniversaire de leur rencontre. Une célébration qu'il voulait intimiste, juste elle et lui. Il savait qu'elle avait horreur des cotillons et qu'elle n'apprécierait pas une grande fête avec des amis. Pour cet anniversaire ils s'envoleraient vers Madère. Marcella avait parlé de cette île à plusieurs reprises et Tiberio était certain que cela lui plairait de visiter Funchal.
Ce texte a été rédigé pour les éditions 109 et 110 du jeu Des mots, une histoire initié par Olivia. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.
09:00 Publié dans Textes originaux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : textes originaux, écriture, littérature, italie, beauté, amour, actu, actualité | Facebook |
15/09/2013
Les dimanches en photo (48)
Sénèque
Buste en marbre réalisé au XVIIe siècle
Oeuvre exposée au musée du Louvre à Lens
08:00 Publié dans Photographies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographies, arts, musée du louvre, sénèque, actu, actualité | Facebook |
09/09/2013
La Victoire de Samothrace se refait une beauté
La Victoire de Samothrace, ornant l'escalier Daru du Musée du Louvre, est partie il y a quelques jours pour se refaire une beauté. Les travaux de réfection de l'oeuvre dureront un an et demi. Découverte au 19ème siècle sur l'île de Samothrace, cette sculpture "représente la déesse messagère de la Victoire se posant sur la proue d'un navire". Elle date du 2ème siècle avant J. C.
Le monument, composé de différents marbres, va être complètement démonté et nettoyé. L'escalier Daru, en haut duquel la Victoire de Samothrace est exposée, va lui aussi avoir un coup de frais. Sa rénovation va durer jusqu'en 2015: murs, sols, voûtes et garde-corps seront remis en état. La réinstallation de la Victoire de Samothrace est prévue à l'été 2014.
Musée du Louvre - 75058 PARIS - Ouvert tous les jours de 9h à 18h sauf le mardi. Nocturnes jusqu'à 21h45 les mercredi et vendredi. Fermé le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre - Tarif collections permanentes + musée Eugène Delacroix: 12 euros. Collections du hall Napoléon: 13 euros (y compris le 1er dimanche du mois). Billet jumelé (collections permanentes + hall Napoléon + musée Eugène Delacroix): 16 euros.
09:00 Publié dans Expositions, Loisirs | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : arts, grèce antique, victoire de samothrace, musée du louvre, actu, actualité | Facebook |
08/09/2013
Les dimanches poétiques (110)
"Notre profession, plus que toutes les autres, nécessite le sens des relations humaines. Les hommes de loi peuvent se contenter de fréquenter d'autres hommes de loi, des juges. Un homme d'Eglise n'a trop souvent que des relations intimes très limitées avec ses ouailles, mais un médecin n'est rien s'il n'établit pas les rapports humains les plus intimes avec son patient. Ce n'est pas une tâche facile que de trouver un heureux équilibre entre bonté et sensiblerie; d'être ferme sans devenir tyrannique; de montrer de la compassion sans être taxé d'hypocrisie. Pensez à tout ce qui joue contre nous. Un homme malade est presque toujours grinchu. S'il a de la bile, il verra tout d'un oeil chagrin - passé, présent et avenir réunis sous un nuage jaunâtre. Si vous êtes joyeux, il vous accusera de manquer de compassion; si vous êtes mélancolique, il va croire qu'il est sur le point de mourir... Rappelez-vous que, pour un malade, votre visite est le grand événement de la journée; même un convalescent vous placera en deuxième position tout de suite après son repas. Vous ne devez donc jamais vous montrer indifférents ou négligents."
Extrait d'un discours de Joe Bell (médecin et professeur écossais) prononcé devant les étudiants en médecine inscrits pour le semestre d'hiver 1871.
Le Dr Joe Bell
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, littérature, actu, actualité | Facebook |
02/09/2013
Tag des 11, le come back!
J'ai été taguée dernièrement par Lou. Elle souhaite que je réponde à un questionnaire qui tourne beaucoup et dont on doit renouveler les questions. Comme je l'ai déjà fait plusieurs fois, je vais donc suivre les instructions de Lou et choisir les questions auxquelles je n'ai pas encore apporté de réponse.
1) A tout seigneur tout honneur, commençons par le commencement: quel est votre dernier livre coup de coeur? Mon dernier coup de coeur fut pour "L'île des beaux lendemains" de Caroline Vermalle. C'est plein de poésie et ça nous dit qu'il n'y a pas d'âge pour réaliser ses rêves.
2) Biscuits ou bonbons? Des biscuits, et plutôt des biscuits salés. Je ne suis pas fan du sucre. J'ai tendance à réduire les proportions de sucre quand je fais un gâteau...
3) Où étiez-vous le 13 mars 2013 vers 20h30? Et bien comme j'avais le rhume je devais être chez moi, emmitouflée, et vraisemblablement devant la télé.
4) Citez trois films qui vous ont bouleversé. "Le Cercle des Poètes disparus", l'un des premiers films que j'ai vu au cinéma pendant des vacances à la montagne. Je suis ressortie complètement chamboulée par ces lycéens de l'académie de Welton. Un autre film qui m'a secoué c'est "Le pianiste" de Roman Polanski. Des acteurs époustouflants, une histoire incroyable et une bande originale superbe. Et les troisièmes ex aequo sont "Da Vinci Code" (vu deux fois à Lusaka), et "Coco avant Chanel" (vu deux fois aussi) qui me fait pleurer à chaque fois que je le revois. J'aurais pu mettre aussi "La liste de Schindler" qui m'a retourné le coeur et l'estomac. Mais bon, il en fallait trois...
5) Regardez-vous souvent la télévision? Oui, souvent. Trop souvent je dirais même!
6) Cornez-vous les pages d'un livre? Jamais de la vie! Corner les pages d'un livre? Non, mais ça va pas la tête! J'ai horreur d'abîmer mes livres.
7) Emissions littéraires, cours du Collège de France, livres audio... Déclinez-vous votre amour des livres autrement que par la lecture? Oui, bien sûr. Je prête l'oreille quand il y a une chronique littéraire à la radio. Je regarde régulièrement la Grande Librairie sur France5, et puis je suis aussi régulièrement Bibliothèque Médicis présentée par Jean-Pierre Elkabach et diffusée sur LCP.
8) Tiens-tu des carnets, cahiers, répertoires et autres accessoires en lien avec les livres? J'en ai plein! J'ai tout d'abord trois carnets. Dans l'un deux je note mes lectures par année et par mois (titre, auteur, éditions, année de sortie), le deuxième carnet est consacré au coût de mes lectures par année, et dans le troisième (un répertoire), je note le nom de l'auteur et en face le titre. Puis, j'ai des cahiers dans lesquels je note des citations quand le livre est emprunté à la bibliothèque ou prêté par des amis.
9) Le meilleur endroit pour lire chez vous est... A une table ou bien dans le lit, mais surtout au calme!
10) Citez un personnage de roman que vous détestez profondément. Et bien dans les livres lus dernièrement, il y a un personnage du roman de Paulo Coelho La solitude du vainqueur qui n'a vraiment rien de sympathique. Je ne voudrais pas croiser un type comme le dénommé Igor dans la rue! Brrr!
11) "La Terre est bleue comme une orange". Un avis? A une certaine distance elle a très certainement l'allure d'une orange bleue mais personnellement je la vois multicolore.
Voilà, j'ai répondu au défi de Lou. Je vous donne maintenant onze questions. Reprend qui veut!
1) Sauternes, Monbazillac, Sainte-Croix-du-Mont ou Loupiac?
2) Fleurs coupées ou plante verte?
3) Mariage entre deux témoins ou mariage en grande pompe?
4) La France fermera ses frontières le 31 décembre 2013. Les étrangers ne pourront plus entrer et les Français ne pourront plus sortir. Qu'est-ce que vous faites?
5) Se cultiver ça se décide. Qu'en pensez-vous?
6) Un enfant qui lit c'est un adulte qui réfléchit. Un avis?
7) Rose pourpre ou rose thé?
8) On vous annonce que vous serez sans connection internet et sans téléphones (fixe et portable) pendant trois mois. Est-ce une bonne nouvelle ou bien est-ce pour vous la fin du monde?
9) On vous demande de choisir entre un manga, un essai d'Emmanuel Todd et un roman de Karel Capek. Lequel choisissez-vous?
10) Marc Levy ou Guillaume Musso?
11) A la bibliothèque on vous annonce qu'il n'y a plus que des livres en anglais, en italien et en allemand. Vous en empruntez un dans une de ces langues ou vous rebroussez chemin? Seriez-vous prêt à apprendre une de ces langues pour assouvir votre soif de lecture?