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07/06/2015

Les dimanches poétiques (158)

"Je ne crois pas avoir répondu immédiatement, car il me fallut une minute ou deux pour digérer pleinement les paroles de Miss Kenton. De plus, comme vous pouvez vous en douter, leur portée était de nature à susciter en moi une certaine douleur. En vérité - pourquoi ne pas le reconnaître? -, à cet instant précis, j'ai eu le cœur brisé."

Kazuo ISHIGURO Les vestiges du jour

(Comment ai-je  pu passer à côté de ce passage? J'étais persuadée que rien ne paraissait des sentiments de Mr Stevens à l'égard de Miss Kenton...)

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24/05/2015

Les dimanches poétiques (157)

"Les hommes sont risibles, elle ajoute. Dans leurs poses. Dans ce qu'ils cachent. Dans leur façon de se débattre avec leur virilité. Leur pudeur. C'est pour ça qu'ils sont si touchants. Et comiques. Il faut beaucoup les aimer pour les aimer, dit-elle."

Olivier ADAM Peine perdue

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17/05/2015

Les dimanches poétiques (156)

"L'amour est une catastrophe magnifique: savoir que l'on fonce dans un mur, et accélérer quand même; courir à sa perte, le sourire aux lèvres; attendre avec curiosité le moment où cela va foirer. L'amour est la seule déception programmée, le seul malheur prévisible dont on redemande."

Frédéric BEIGBEDER L'amour dure trois ans

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12/04/2015

Le cabas de mes rêves

Vous savez quoi? Hier je suis allée voir de plus près les cabas en raphia. J'ai pris ma décision vendredi soir, assez tard. Voire dans la nuit. Je me suis dit que c'était ma semaine de chance. Après avoir vu le beau rayon de soleil chez le primeur il y a huit jours, je l'ai croisé en voiture vendredi soir. J'avais une chance sur un million - si ce n'est pas sur un milliard - de le croiser où je l'ai croisé et surtout à l'heure où je l'ai croisé.

Cependant, contrairement à la semaine dernière, je suis allée en ville en début d'après-midi. Et je suis allée tout de suite chez le primeur pour voir les cabas, en jetant un œil à travers la vitre pour vérifier que le rayon de soleil n'y était pas. Personne ne lui ressemblant de près ou de loin à l'horizon. Je suis donc entrée dans la boutique pour regarder les cabas. Il y avait le choix. Et j'ai trouvé le cabas de mes rêves. Je n'ai pas fait de vieux os dans la boutique. Je suis allée chez le pâtissier situé à deux portes de là dont la vitrine me fait saliver. J'ai ensuite filé chez la marchande de chapeaux qui m'a confié une paire de gants en cuir à remettre à quelqu'un.

De là, je suis allée chez Zara puis aux Galeries Lafayette car je voulais voir ce qu'il y avait en pantalons chez Jodhpur. Je ne pensais pas du tout acheter quoi que ce soit et j'ai trouvé le jean de mes rêves: bleu, parfaitement ajusté. Puis, faire un crochet par le rayon parfumerie et mettre The Beat de Burberry sur un petit carton. L'emporter avec moi.

J'étais sur le point de repartir de la grosse ville quand j'ai finalement décidé d'aller jusqu'au Bovary boire un café. J'ai fait le tri dans mes SMS, j'en envoyé quelques uns. Puis, me souvenir que l'Armitière a déménagé dernièrement. Avoir envie de découvrir l'aménagement de la boutique. Flâner dans les rayons des livres de poche et choisir Le collier rouge de Jean-Christophe Rufin dont j'avais entendu beaucoup de bien. Ressortir de l'Armitière et au carrefour hésiter entre deux passages pour piétons. Me dire que je traverserai la rue principale un peu plus bas. Et là laisser passer une voiture, relever les yeux, mettre un pied sur le passage pour piétons et voir le beau rayon de soleil traverser à même pas trois mètres de moi, se dirigeant vers la rue où se trouve le primeur... Quand je vous disais que c'était ma semaine de chance? Ou alors le hasard fait très, très bien les choses!

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29/03/2015

Les dimanches poétiques (153)

"Bref, tandis que chacun y allait de son diagnostic, le patient continuait de multiplier les symptômes dans cette nuit qui n'en finissait pas. On aurait dit qu'il hésitait entre toutes les morts possibles. Après les ganglions, ce furent ses articulations qui enflèrent soudainement. Et quand il eut épuisé la science du rhumatologue (j'ai oublié le nom du rhumatologue), il s'est offert un festival d'éruptions cutanées qui a laissé la dermato sans voix - une femme elle aussi, la dermato, Geneviève... Geneviève comment déjà? Une fille formidable, pourtant..."

Daniel PENNAC Ancien malade des hôpitaux de Paris

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22/03/2015

Les dimanches poétiques (152)

"Les abords du pont étaient vides quand je suis arrivé et je ne pouvais pas croire que c'était l'approche de la pluie qui avait chassé les touristes. De violentes décharges zébraient le ciel. Des éclairs, des coups terribles résonnaient, une pluie diluvienne s'est mise à tomber, les eaux du fleuve, qui avaient viré au noir, gonflaient."

Philippe LE GUILLOU Le pont des anges 

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21/03/2015

Revue de lectures #1

Et puis, Paulette... de Barbara CONSTANTINE : voilà un bon roman sur la vieillesse et l'entraide. Des personnages attachants et une plume virevoltante.

J'ai vendu ma bagnole à un Polonais de Pierre GAGNON : recueil de nouvelles très insolites dans une belle langue québécoise que j'ai toujours plaisir à retrouver. J'ai souri et souvent ri en lisant les textes de Pierre Gagnon. Je vous conseille cet ouvrage. Vous passerez à coup sûr un bon moment. 

Intrigue à Giverny d'Adrien GOETZ : polar autour d'une série de toiles de Claude Monet qui aurait été découverte. Pénélope, flanquée de son fiancé Wandrille, mène l'enquête entre Paris, Giverny et Monaco. L'intrigue est en elle-même intéressante mais trop de détails tuent le roman.

Et il me parla de cerisiers, de poussières et d'une montagne... d'Antoine PAJE : un court roman qui donne une belle leçon de vie. Savoir faire la différence entre la bonne peur, celle qui nous permet de réagir face au danger, et la mauvaise peur, celle qu'on se crée sans raison et qui nous empêche de faire des choses qui valent la peine.

Un hiver à Paris de Jean-Philippe BLONDEL : j'ai adoré ce bouquin. Je n'avais jamais rien lu de Jean-Philippe Blondel et j'ai été charmée par sa plume. Il nous raconte l'histoire de Victor, jeune étudiant en prépa littéraire, qui va en quelque sorte gagner en popularité auprès de ses camarades suite au suicide de l'un d'entre eux. Il nous parle aussi et avant tout de la compétition et de la rudesse des notations des prépas des grands lycées.

Juste une fois d'Alexandre JARDIN : un roman d'amour qui se lit bien mais ce n'est pas le coup de cœur que j'attendais. L'auteur nous dit qu'il faut aimer follement. Aimer follement car on ne sait jamais ce que la vie nous réserve. En gros il faut vivre une histoire d'amour quand elle se présente et ne pas la reporter à plus tard...

Le pont des anges de Philippe LE GUILLOU : un beau roman qui porte sur la papauté dans la 2ème moitié du 21ème siècle. Miltiade 1er vient de mourir et l'Eglise catholique est à feu et à sang. Les cardinaux, réunis dans la chapelle Sixtine, élisent à sa place Thomas Sullivan, moine irlandais de l'abbaye de G. Il prend le nom de Clément XV et entend rénover l'Eglise catholique.  

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