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19/12/2012

Elle avait les yeux verts - A. LUSTIG

livres, littérature, arnost lustig, guerre 39-45, histoire, actu, actualitéVoilà un roman à la fois dur et poignant sur le sort des prostituées du Feldbordell 232 Est sur la rivière San, situé quelque part en Pologne. Et plus particulièrement sur le sort de Hanka Kaudersova, dite Fine. Un livre où l'on découvre l'horreur des camps de concentration, la logique implacable du système nazi et l'aveuglement des hommes dans les doctrines sorties de l'esprit d'un fou.

Hanka Kaudersova, Tchèque et de confession juive, va faire preuve d'un instinct de survie incroyable. Alors qu'elle nettoie le cabinet du Dr Krueger qui vient d'être renvoyé au front, elle apprend que son remplaçant va recruter des prostituées. Elle décide de rester avec les candidates et ment sur ses origines juives. Blonde aux yeux clairs, elle affirme au Hauptsturmfürher qu'elle est aryenne et catholique, et qu'elle a 18 ans au lieu de 15. Il y a soixante candidates. Seulement trente-six sont retenues. Fine est finalement sélectionnée. Mais sait-elle vraiment ce qui l'attend au Feldbordell 232 Est?

Douze à quatorze fois par jour, 6 jours sur 7 (et parfois aussi le dimanche), elle va devoir faire l'amour (si on peut appeler cela faire l'amour) avec des hommes qu'elle n'aime pas, ne sachant pas comment s'y prendre et dans une cellule au confort plus que sommaire. Les conditions de vie au Feldbordell 232 Est sont épouvantables. Les latrines sont à l'extérieur, le chauffage est plutôt médiocre, et les rations de nourriture déplorables. Il lui arrive souvent de manger des pommes de terre gelées, parfois même des épluchures tellement la faim la tenaille.

Et Fine va endurer cela pendant 21 jours, jusqu'à ce que les Allemands, proches de la défaite, évacuent le camp. Et parmi ces hommes qui vont la toucher, quelques officiers assez ignobles, imbus de leur personne et persuadés du bien fondé des doctrines d'Hitler. Des hommes jouant à la roulette russe avec elle, petite chose fragile toujours sur le qui-vive.

C'est un livre difficile. L'auteur, Arnost Lustig, a été déporté à 15 ans à Terezin, Buchenwald et Auschwitz. Le roman fourmille de détails sur l'univers concentrationnaire. Une histoire qui vient compléter les nombreux ouvrages écrits sur cette période noire de l'Europe.

Elle avait les yeux verts - Arnost LUSTIG - Ed. LGF/ Le Livre de Poche - 2012

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13/12/2012

Des âmes vertueuses en soutanes noires

Par un curieux hasard Tiberio se retrouva sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. Ses pieds l'avaient guidé jusque-là il ne sut pas comment. Il hésita à franchir les portes  décorées de somptueuses ferronneries. Il y était entré quelques jours plus tôt, avec Flavio, et l'édifice lui avait fait forte impression. Son fils avait lui aussi été ébahi par la richesse des décorations. Il y régnait une atmosphère mystérieuse. En déambulant dans les travées ils avaient aperçu quelques âmes vertueuses en soutanes noires, à la fois muettes et évanescentes. La basilique était gigantesque. Elle pouvait intimider les visiteurs, voire leur faire peur.

Ils étaient descendus dans la crypte où reposaient les papes. L'endroit ressemblait à un abîme de galeries avec des alcôves de part et d'autre. Pas de héros ici. Simplement des hommes plus ou moins charismatiques qui avaient servi un Dieu auprès duquel leur âme s'était réfugiée et que les fidèles attendaient encore. En ressortant de la crypte ils s'étaient assis sur un banc en bois de tilleul pour admirer la coupole et prier un moment. Tout était grandiose. Ils avaient du mal à détacher leur regard des fresques. Les chapelles étaient plus belles les unes que les autres.

Tiberio était perdu dans ses pensées. Après avoir admiré la façade de la basilique il tourna les talons et se décida à rentrer chez lui. La journée avait été éprouvante. Pour se remonter le moral il prévoyait déjà d'emmener Flavio manger une grosse pizza en espérant que le chef ne la laisserait pas racornir dans le four comme la dernière fois. Alors qu'il désserrait le noeud de sa cravate rouge à pois, il entendit son téléphone portable sonner. C'était Marcella qui l'appelait pour lui dire qu'elle l'invitait à dîner avec Flavio. Elle prévoyait de leur concocter quelques antipastis. Un prélude à une pizza au Gorgonzola. Finalement, la soirée s'annonçait bien meilleure qu'il ne l'avait imaginé.

Ce texte a été rédigé pour l'édition 85 du jeu Des mots, une histoire initié par Olivia. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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09/12/2012

Les dimanches poétiques (88)

"Dire qu'il y avait là, à la même heure, des parents à qui Noël n'apportait aucune joie! des hommes, des femmes, ne sachant pas tout ce qu'un simple mot, vieux de deux mille ans, contient de tendre poésie! Noël! Noël! fête des grands, fête des petits, le plus joli jour de l'année!

Plusieurs fois dans la matinée, Yvette habilla, déshabilla sa patiente poupée. Toujours quelque raison d'apporter un changement à sa toilette.

Ah! Yvette! qu'il suffisait de peu de chose pour la rendre heureuse!"

André DUMAS Ma petite Yvette

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07/12/2012

A la conquête des chiffres...

Tiberio venait de recompter deux fois le montant des inscriptions mais il ne trouvait pas la même chose que sa secrétaire. Il tenta de localiser le problème. Il n'allait quand même pas passer trois jours là-dessus. Heureusement, les notes de frais du doyen de la fac tombaient juste. Mais il lui restait encore à vérifier les factures des fluides et les recettes du restaurant universitaire. 

L'erreur de calcul se tranforma peu à peu en cauchemar. Plus il recomptait, moins il s'approchait du montant trouvé par la secrétaire. Voyant qu'il n'arriverait à rien il décida d'aller s'aérer les méninges et se dirigea vers le distributeur. Il commanda à la machine un thé glacé. Les touches, reliées à un invisible mécanisme, lui jouèrent un mauvais tour. Au lieu d'un thé glacé, il obtint un yaourt aromatisé au citron. Cela aurait provoqué habituellement une certaine hilarité chez lui mais ce jour-là, il n'était pas d'humeur à rire. Il se dit qu'un yaourt ne lui donnerait pas  plus que du thé la solution du problème. Il l'aiderait au mieux à passer l'après-midi sans avoir trop faim. La diète qu'il suivait depuis deux semaines était difficile. Une période dont il se serait bien passé si le médecin ne l'avait exigé.

La mort dans l'âme il repartit à la conquête des chiffres qui depuis quelques heures étaient l'unique objet de ses pensées. Avait-il additionné deux fois le même nombre ou bien avait-il multiplié un montant par inadvertance?

Ce texte a été rédigé pour l'édition 84 du jeu Des mots, une histoire initié par Olivia. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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05/12/2012

L'homme qui en voulait trop - P. PELISSIER

livres,littérature,romans,patrice pelissier,auvergne,actu,actualitéVoilà un polar fort intéressant qui se passe en Auvergne, au coeur du massif du Sancy. L'auteur, Patrice Pelissier, a le don de tenir le lecteur en haleine en alternant les chapitres où se déroulent les quelques jours avant que le drame ne se produise et ceux qui suivent la découverte des cadavres. Il fouille avec minutie la personnalité des protagonistes et nous livre un roman policier plein de psychologie. Un auteur qui a l'art de sonder l'âme humaine.

Nous sommes donc dans le massif du Sancy et les prévisions météorologiques ne sont pas bonnes. Les habitants du hameau des Combes s'attendent à être coupés du monde et surtout privés d'électricité. Un seul groupe électrogène est répertorié. Il est chez Noémie, une quinquagénaire qui a ouvert un gîte il y a quelques années après avoir plaqué son boulot en région parisienne. Dans ces cas de force majeure, les autres habitants du hameau se réfugient chez elle. Parmi eux, André Céramise, un "vieil ours  mal léché", qui vit dans un véritable taudis. Il y a aussi Claude Tinto, instituteur, et Sylvie Mauresm, infirmière libérale, ayant fui la ville. Enfin, il y a Julia, une Hollandaise venue se perdre au fin fond des montagnes après la mort de son mari. Depuis qu'elle est installée dans le hameau Julia collectionne les amants (souvent de passage) et en ce moment, elle héberge Alex Marchand, un type rencontré par "hasard". 

La tempête prévue a bien lieu. La neige tombe drue et les bourrasques de vent sont violentes. Un inconnu vient frapper à la porte du gîte de Noémie où tous les habitants sont rassemblés. Un inconnu qui apporte avec lui une mallette pleine de bons au porteur. Valeur: 500 000 euros...

Le 5 décembre Jean Deschamps, alors qu'il est au volant de son chasse-neige pour déblayer la route d'accès au hameau des Combes, découvre le cadavre d'une femme baignant dans une mare de sang. Macabre découverte mais les gendarmes vont en faire bien d'autres au cours de cette journée. Une vraie boucherie! Qui a bien pu tuer tous ces gens? Et surtout, pourquoi?

Un bon moment de lecture pour moi. Et ce roman policier est tout à fait de saison!

L'homme qui en voulait trop - Patrice PELISSIER - Ed. VDB - 2012

Prix du roman France Télévisions

Le prix du roman France Télévisions a été décerné mercredi 5 décembre à Antoine Choplin pour La nuit tombée paru aux éditions La fosse aux ours.

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02/12/2012

Les dimanches poétiques (87)

- "Tout d'abord, il faut savoir écouter les hommes. Laissez-les parler, même s'ils dissertent sur un sujet où vous êtes plus compétente. Surtout si vous l'êtes! Et si vous ne l'êtes pas, absorbez leurs paroles comme une manne divine. En chaque homme sommeille un prophète. Pour un peu que sa Liebe Mama l'ait délaissé enfant, vous êtes une révélation. Avec votre minois de Sainte Vierge, cela ne devrait pas être un problème."

Yannick GRANNEC La Déesse des petites victoires

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