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08/08/2013

Sieste

Tiberio et Marcella avaient trouvé une petite location un peu en retrait de Salerne, sur la côte Amalfitaine. Ils avaient réservé pour trois semaines.

Parfois, le matin, ils allaient au marché pour faire le plein de produits frais. Il leur arrivait aussi d'aller dîner au restaurant mais ils préféraient le calme de la location, située à flanc de montagne. Il y avait un petit jardin derrière où ils avaient installé un hamac entre deux arbres. Tiberio y faisait une sieste en début d'après-midi avant d'aller consulter des sites d'infos sur son laptop.

Marcella prenait place dans le hamac vers quinze heures et y bouquinait une bonne heure. Elle avait emporté une bonne dizaine de livres dans ses bagages. Des livres qu'elle n'avait pas eu le temps de lire ces derniers mois, occupée entre son job et les sollicitations du professeur Berghetti. Mais la position allongée n'était pas la meilleure pour bouquiner et, invariablement, Tiberio la retrouvait endormie lorsqu'il sortait de la maison vers dix-sept heures pour lui proposer un rafraîchissement. Le livre, ouvert, reposait sur sa poitrine. Il suivait le rythme de sa respiration et les battements de son coeur.

Tiberio s'approchait doucement pour ne pas la réveiller et déposait un baiser sur ses lèvres avant d'en déposer un deuxième sur son front. Puis, il restait une demi-heure à l'observer comme un père aurait observé avec béatitude son enfant endormi.

Ce texte a été rédigé pour le jeu n°13 du Blog à 1000 mains. Il n'est pas libre de droits. Le tableau est une oeuvre de Gustave Courbet, Le Hamac, huile sur toile datant de 1844.

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06/08/2013

La dernière conquête du major Pettigrew - H. SIMONSON

livres,littérature,angleterre,helen simonson,actu,actualitéQuand le major Pettigrew, homme à la retraite dont la femme est décédée il y a quelques années et dont le frère vient de mourir subitement, s'amourrache de la Pakistanaise tenant l'épicerie d'Edgecombe St Mary, ça fait parler les gens. Dans la bonne société de ce petit village anglais, on est un peu outré. Les préjugés sur les gens de couleur n'ont pas disparu. Alors quand le major décide d'aller au bal de son club accompagné de Mme Ali ça fait vraiment jaser. Non seulement ses amis, mais aussi son fils Roger, ayant un super job à Londres et vivant avec une belle américaine tout aussi douée que lui en affaires. Le dit Roger pense que dans la vie tout se négocie, y compris les sentiments. Mais il va apprendre à ses dépens (après avoir bien ennuyé son paternel) que l'amour a ses raisons que la raison ne connaît pas...

Outre les préjugés, il faut aussi s'accommoder des différences culturelles et c'est loin d'être simple. Dans les familles Pakistanaises, les femmes décident rarement elles-même de leur destin. Sans parler de la religion qui vient compliquer les choses. Nos deux sexagénaires arriveront-ils à s'aimer? Le poids de leurs vécus respectifs et le regard des autres ne pèseront-ils pas plus lourds que leur attachement?

J'avais lu de très bonnes critiques sur ce livre. Ce n'est pas le coup de coeur que j'espérais mais ce fut une lecture très sympathique. Helen Simonson a beaucoup d'humour, elle rend très bien les réflexions des personnages et donne une image très détaillée des situations. J'ai en revanche trouvé qu'il y avait beaucoup trop de personnages. Je n'en ai pas retenu la moitié. J'ai aussi trouvé qu'il y avait quelques longueurs au milieu du livre. Ceci étant dit, j'ai quand même passé un bon moment avec le major et Mme Ali.

La dernière conquête du major Pettigrew - Helen SIMONSON - 2013

01/08/2013

Petit joyau sauvage

Après quelques années de recherche Tiberio avait retrouvé des traces de ses ancêtres sur l'île du Giglio, petit bout de terre de la province du Grosseto isolé des côtes par une bande de mer de 16 kilomètres. Ce petit bout de Toscane, où l'un de ses arrière-grands-pères maternels avait réussi à planter de la vigne, était un petit joyau sauvage. La garrigue s'y étalait un peu comme en Provence. On y trouvait à l'époque du chêne-vert, du chêne-liège et une espèce de bruyère arborescente. Mais le développement de l'agriculture et les incendies avaient modifié la flore au fil des ans. Comme essence d'arbre, on n'y trouvait plus guère que des pins. Tiberio se souvenait y avoir vu aussi quelques pieds de thym et des carottes sauvages lorsqu'il y était allé pour ses recherches.

La culture de la vigne devenant de plus en plus difficile, la famille avait migré vers le continent et s'était installée dans le hameau de Porto Santo Stefano à Monte Argentario. L'arrière-grand-mère avait vécu le départ comme un arrachement. S'ancrer dans une nouvelle ville, se dessiner une nouvelle vie, n'avait pas été simple. Puis, ils avaient monté un commerce d'import. Ils faisaient venir des épices et des produits exotiques du monde entier qu'ils revendaient ensuite à des grossistes: curry, poivre vert, gingembre, cannelle... Au diable les conditions dans lesquelles avaient été cultivés ces produits et comment ils avaient voyagé jusqu'en Italie. Ils ne s'étaient pas occupés de savoir si des esclaves avaient contribué à faire vivre leur commerce. Valait mieux d'ailleurs ne pas se poser trop de questions. Ils avaient une famille à nourrir.

Tiberio s'était passionné pour la généalogie à la naissance de son fils. Il avait essayé de retrouver le sourire juvénile de Flavio sur les photos glanées ici et là. La même plantation de cheveux qu'un grand-père, le même regard qu'un oncle... Puis il avait sillonné le pays pour recueillir des informations. Tiberio avait dû emprunter de multiples souterrains et faire parler diverses sources pour faire jaillir la lumière sur ses ancêtres. Les unes étaient bavardes, les autres réticentes à se livrer mais cette quête lui avait permis de renouer des liens avec des membres de sa famille qu'il n'avait pas vus depuis longtemps.

Ce texte a été rédigé pour les Plumes de l'été autour du mot "racines" initiées par Asphodèle. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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28/07/2013

Les dimanches poétiques (107)

"Elle aimait bien lire ainsi en diagonale, synthétiser l'information d'une page simplement en promenant son regard et en s'attardant sur quelques titres... Comme lorsqu'elle devait résumer des rapports ou des dossiers de centaines de pages en quelques heures. Elle aimait réduire ces multitudes de détails à une seule information, une seule idée, claire, simple, précise, applicable. Cela demandait une gymnastique intellectuelle redoutable. Il fallait simultanément analyser des milliers d'informations. Trier, classer, choisir et éliminer. Recommencer à analyser ce qui restait, trier, classer, choisir, éliminer devenant de plus en plus difficile. Multiplier les itérations dans sa tête, jusqu'à n'avoir plus qu'une seule équation expliquant l'ensemble du chaos. On l'avait toujours complimentée pour son esprit de synthèse."

Michel BUSSI Omaha crimes

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24/07/2013

The Great Gatsby - F. S. FITZGERALD

livres,littérature,romans,francis scott fitzgerald,the great gatsby,actu,actualitéJ'ai eu beaucoup de mal à terminer ce livre. Ce n'est pourtant pas la version originale qui m'a gênée. Je crois que j'ai traîné parce que je connaissais déjà la fin de l'histoire. Je pense que j'aurais été plus intéressée et plus attentive à cette lecture si je n'avais pas eu vent du dénouement.

L'histoire se déroule à New York, et plus particulièrement à West Egg Village où Nick Carraway, jeune homme issu d'une famille aisée, s'installe. A côté de chez lui habite Jay Gatsby, jeune millionnaire charmant au passé trouble, avec lequel il sympathise. Ce dernier vit dans une luxueuse villa où sont organisées de somptueuses fêtes. S'y croisent toutes sortes de personnes plutôt superficielles.

De là, Nick et Jay ont une vue imprenable sur East Egg, le quartier le plus chic de la zone. Quartier où habite Daisy, la cousine de Nick, avec son mari Tom Buchanan. Ce que ne sait pas Nick c'est que Daisy et Gatsby se sont aimés dans une autre vie mais à l'époque le jeune homme n'avait pas un sou et que Daisy n'était pas prête à l'attendre. Elle a préféré la vie de luxe à l'amour. Gatsby n'a rien oublié de leur idylle mais Daisy, femme frivole et fragile, n'est pas prête à tout quitter pour lui. La fin sera tragique pour le jeune millionnaire...

Ce fut donc une lecture très longue qui ne m'a pas captivée. On m'aurait donné des Sudoku à faire, je me serais davantage éclatée. Sans blague!

The Great Gatsby - Francis Scott FITZGERALD - Ed. Penguin Popular Classics - 1994

15/07/2013

Un toit / Nouvelles sur le logement

livres,littérature,société,logement,fondation emmaus,actu,actualitéJ'avais ce livre dans mes étagères depuis plusieurs années et j'en repoussais toujours la lecture. Il s'agit d'un recueil de nouvelles autour du logement. Des nouvelles imaginées par une quinzaine d'auteurs sollicités par la Fondation Abbé Pierre qui oeuvre pour offrir un logement décent aux défavorisés.

Les textes sont très variés. Ils mettent en scène des exclus ou bien parlent des conditions de logement. Parfois ce sont des souvenirs d'enfance, parfois des histoires complètement loufoques. Les nouvelles de Chloé Delaume (Je suis le 21) et de Gérard Mordillat (L'Adorateur du Poireau) sont tout à fait déjantées et décalées mais elles m'ont beaucoup plu. Ces deux auteurs ont une plume fantaisiste et poétique qui réveille le lecteur. Dans un autre genre, les textes de Nancy Huston (Happy End), Maryline Desbiolles (L'Etable à cochon) et Claude Sérillon (La Révolte des toits), sont également touchantes et joliment écrites.

Ce fut donc une lecture plaisante et utile en somme car tous les droits d'auteurs sont reversés à la Fondation Abbé Pierre. De plus cela m'a permis de voir comment réagissent plusieurs personnes - en l'occurence des écrivains - à un sujet donné. Autant de versions que d'auteurs sollicités.

Un toit/Nouvelles sur le logement - Ed. le cherche midi - 2006

07/07/2013

Les dimanches poétiques (106)

"- Quand je suis rentrée, j'étais fauchée. Je n'avais pas terminé mes études. Nulle part où atterrir. Ma mère ne me parlait plus. Mon père m'a hébergée avant d'intercéder auprès de son vieil ami Adams pour me dégotter un boulot. Il était pressé de me voir déguerpir. Il était en pleine lune de miel.

- Et depuis, pas d'autres hommes?

- Je m'ennuie vite avec les gens en général. J'ai besoin d'admirer.

- Vous êtes peut-être trop cérébrale, ma jolie."

Yannick GRANNEC La Déesse des petites victoires

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