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06/11/2012

Patrick Deville remporte le Prix Femina

Le Prix Femina a été décerné lundi 5 novembre à Patrick Deville pour son roman Peste & Choléra paru aux éditions du Seuil.

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Le Femina étranger a été décerné à l'écrivaine américaine Julie Otsuka pour son roman Certaines n'avaient jamais vu la mer paru aux éditions Phebus.

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05/11/2012

The Buddha of Suburbia - H. KUREISHI

livres,littérature,hanif kureishi,londres,inde,actu,actualitéVoilà un livre, que dis-je, une satire sur le Londres des années 70. La société y est décrite par un jeune homme d'origine indienne qui essaie de percer dans le monde du spectacle. C'est un roman intéressant, drôle et parfois caustique.

Karim n'a pas encore vingt ans quand son père, yoggi à ses heures perdues, s'amourache d'Eva, une Londonienne qui a ses entrées un peu partout. La famille vole en éclat et Karim ne sait pas très bien où est sa place même s'il s'entend plutôt bien avec la nouvelle femme de son père.

Outre l'histoire en elle-même, ce roman nous donne beaucoup d'infos sur la société londonienne de l'époque, les pratiques dans le monde du spectacle et les us et coutumes de la communauté indienne. C'est souvent grinçant, parfois trash, et notre héros ne sait pas toujours ce qu'il doit faire et où est sa place. Il se cherche, entre la maison de sa mère et le nouveau logis de son père. Il oscille par ailleurs entre l'homosexualité et l'hétérosexualité (du moins au début) et multiplie les expériences. Nous sommes dans les années 70 et les moeurs se libèrent.

C'est en quelque sorte un roman d'apprentissage mais on quitte le héros alors qu'il n'a pas encore 30 ans. A-t-il vraiment trouvé sa voie à la fin de l'histoire?

Livre lu en version anglaise. L'auteur s'est attaché aux détails et le vocabulaire est très imagé et coloré. Mais on reste un peu sur sa faim lorsque l'on referme le livre.

The Buddha of Suburbia - Hanif KUREISHI - Ed. Faber and Faber - 1999

02/11/2012

Ciao Tiberio!

Beaucoup de fleurs avaient été livrées. La sépulture disparaissait sous des roses blanches et des ancolies bleutées. Quelques pivoines également. Elles embaumaient l'atmosphère. Une foule d'amis et d'inconnus défila devant la tombe pour rendre un dernier hommage à Tiberio. Tous, par ailleurs, tenaient à manifester leur sympathie à Marcella et Flavio, la compagne et le fils du disparu.

La cérémonie avait été sobre, l'oraison funèbre admirable. Marcella avait essayé de rester forte pour le petit mais elle était ravagée par la douleur. Les médecins ne s'étaient pas trompés. Le scanner de la tête n'avait laissé aucun doute. La tumeur n'était pas opérable et l'état de Tiberio n'avait fait qu'empirer jusqu'à l'issue fatale.

Des larmes perlaient à ses cils. Elle détournait le visage pour cacher son chagrin à Flavio dont elle était désormais la tutrice légale. Elle ne voulait pas se montrer abattue par la disparition de son compagnon. Elle devait rester forte pour lui.

La succession ne posa pas de problème. Tiberio avait fait de Marcella sa seule légataire. Comme elle lui avait promis elle emmena Flavio au carnaval de Venise l'année suivante. Le gamin avait été émerveillé par les costumes aux couleurs chatoyantes. Les acclamations fusaient à leur passage. Une ribambelle de touristes avaient fait le déplacement pour l'occasion. Les masques avaient également retenu leur attention. Ils étaient splendides, piqués de plumes et de fleurs multicolores. L'attrait du carnaval était tel que le cheminement s'avérait parfois difficile dans les rues et sur les campi. Mais ils avaient passé un merveilleux moment. Flavio était ravi. C'est tout ce qui comptait pour Marcella.

Ce texte a été rédigé pour l'édition 1 des Plumes... initiées par Asphodèle. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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Enola Holmes/Le mystère des pavots blancs - N. SPRINGER

livres,littérature,enola holmes,sherlock holmes,londres,actu,actualitéDans ce troisième tome Enola se met en tête de retrouver le Dr Watson - fidèle compagnon de son frère Sherlock - qui a mystérieusement disparu. Après avoir accompli sa journée de consultations il est allé à son club mais on ne sait pas ce qu'il est devenu ensuite.

Enola se lance tête baissée dans l'affaire et emploie tous les stratagèmes possibles pour glaner des infos et comprendre ce qui a pu se passer. Elle craint que quelqu'un ait attenté à la vie du brave docteur. C'est en cherchant un déguisement adéquat pour s'introduire chez Mrs Watson qu'elle va faire d'incroyables trouvailles, non seulement pour se grimer mais aussi faire avancer son enquête.

Elle n'oublie pas par ailleurs de consulter les avis personnels glissés dans les journaux. Elle en trouve un dans la Pall Mall Gazette qui semble avoir été envoyé par sa mère mais elle se méfie. Il se pourrait que ses frères aient appris le langage des fleurs... Un second message - qui celui-ci n'est pas signé - viendra confirmer son pressentiment.

Je trouve que ce tome 3 est meilleur que les deux précédents. L'intrigue est intéressante et tient debout. Enola gagne en maturité et ses intuitions sont bonnes. Elle arrive à résoudre l'énigme sans l'aide de ses frères. Elle leur rend d'ailleurs un grand service! J'ai hâte de lire le prochain tome!

Enola Holmes/Le mystère des pavots blancs - Nancy SPRINGER - Ed. France Loisirs/Guanaco - 2010

29/10/2012

Le testament français - A. Makine (coup de coeur)

livres,littérature,andreï makine,russie,voyages,actu,actualitéAprès avoir rendu le dernier livre emprunté à la bibliothèque je ne savais pas quoi choisir. En parcourant les étagères mes yeux se sont arrêtés sur cet ouvrage dont j'avais vaguement entendu parler. Je ne me souvenais pas du tout qu'il avait obtenu le prix Goncourt et encore moins le prix Médicis en 1995. Mais quelle bonne idée j'ai eue de l'emprunter! Ce fut un réel enchantement. Non seulement l'histoire est touchante mais en plus c'est merveilleusement bien écrit! Je ne sais pas s'il y a une part autobiographique dans ce récit. Si c'est le cas c'est magnifiquement retranscrit.

Le narrateur nous raconte la vie de sa grand-mère maternelle chez laquelle il passait toutes ses vacances d'été avec sa soeur dans la ville de Saranza. Il nous parle notamment des récits qu'elle leur faisait de son passé français, en leur montrant tout un tas de documents et de photos conservés comme des trésors dans une vieille valise. Cette babouchka leur parlait d'ailleurs en français. Une façon de renouer avec son passé et de transmettre à ses petits enfants son histoire, "leur" histoire.

On découvre la vie difficile de la grand-mère, la misère en Russie, les dures années de  guerre. Une vie qui mêle l'histoire de la Russie et de la France. 

Le narrateur nous livre par ailleurs ses nombreuses interrogations sur son identité et son rapport au pays dans lequel il vit. Et quand ce ne sont pas les interrogations du narrateur, ce sont des descriptions assez extraordinaires des paysages et notamment de la steppe qui entoure la ville de Saranza. J'ai eu parfois l'impression d'un goût de poussière et d'une immensité presque angoissante.

C'est vraiment un très beau roman. Ca vaut bien un Goncourt et un Médicis. J'avais déjà lu un livre d'Andreï Makine qui m'avait moyennement plu mais je continuerai à lire cet auteur dans l'espoir de retrouver dans ses autres ouvrages un peu du style que j'ai aimé dans celui-ci.

Le testament français - Andreï MAKINE - Ed. Mercure de France - 1995

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28/10/2012

Les dimanches poétiques (84)

"Je cherchais de nouveau une oeuvre absolue, unique, je rêvais d'un livre qui pourrait par sa beauté refaire le monde. Et j'entendais la voix de ma grand-mère me répondre, compréhensive et souriante, comme autrefois, à Saranza, sur son balcon:

- Tu te rappelles encore ces étroits appartements en Russie qui croulaient sous les livres? Oui, des livres sous le lit, dans la cuisine, dans l'entrée, empilés jusqu'au plafond. Et des livres introuvables qu'on vous prêtait pour une nuit et qu'il fallait rendre à six heures du matin précises. Et d'autres encore, recopiés à la machine, six feuilles de papier carbone à la fois; on vous en transmettait le sixième exemplaire, presque illisible et appelé "aveugle"... Tu vois, il est difficile de comparer. En Russie, l'écrivain était un dieu. On attendait de lui et le Jugement dernier et le royaume des cieux à la fois. As-tu jamais entendu parler là-bas du prix d'un livre? Non, parce que le livre n'avait pas de prix! On pouvait ne pas acheter une paire de chaussures et se geler les pieds en hiver, mais on achetait un livre..."

Andreï MAKINE Le testament français

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07/10/2012

Les dimanches poétiques (83)

"Devant moi, près de l'autel, un homme jouait de l'orgue. Je le voyais de dos, un prêtre. Il n'était pas en soutane, mais le col blanc ne faisait pas de doute, ni sa manière de jouer, je trouvais, profondément religieuse. J'ai fait quelques pas vers lui avant de reculer. Je regardais cet homme faire courir ses doigts sur le clavier, sa nuque large, ses cheveux gris, épais. Je l'ai soudain reconnu."

Hélène GREMILLON Le confident

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