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11/07/2012

Parle-leur de batailles... - M. ENARD

livres,littérature,mathias énard,romans,michelange,actu,actualitéVoilà un très beau roman que j'avais repéré il y a quelques temps sur la blogosphère. Tous les billets que je lisais en disaient du bien. Et je ne vais pas faire exception. C'est une formidable histoire que nous raconte Mathias Enard dans une langue française taillée comme un diamant. 

En 1506 Michel Ange est invité à Constantinople par le Sultan Bayazid qui le charge d'élaborer les plans d'un pont qu'il souhaite construire au-dessus de la Corne d'or. Un travail ardu dans lequel a échoué le célèbre Léonard de Vinci. Michel Ange est choyé comme un prince, tout est mis à sa disposition afin qu'il puisse travailler dans les meilleures conditions. On lui donne un atelier avec des dessinateurs, des serviteurs qui ne savent pas quoi faire pour le combler et de l'argent pour ses frais quotidiens.

Mathias Enard imagine le travail de Michel Ange mais aussi ses rencontres, ses impressions sur Istanbul et ses réactions sur les Stambouliotes. Des complots sont tissés autour de lui, des jalousies se font jour. Mais ce que je retiendrai plus particulièrement de ce roman c'est l'éveil des sens et la fascination de l'artiste pour une jeune danseuse (dont on ne saura que très tard s'il sagit d'un homme ou d'une femme). Le toucher et la vue de l'artiste sont constamment mis à contribution et on le suit avec plaisir de découverte en découverte.

Ce fut vraiment un bon moment de lecture. Il me reste l'impression d'un conte que j'aurais rêvé et qui ne se serait pas évanoui à mon réveil.

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants - Mathias ENARD - Ed. Actes Sud - 2010

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01/07/2012

Les dimanches poétiques (77)

"Cette réponse causa à Darcy un bonheur tel que sans doute il n'en avait point encore éprouvé un semblable, et il l'exprima dans des termes où l'on sentait toute l'ardeur et la tendresse d'un coeur passionnément épris. Si Elizabeth avait osé lever les yeux, elle aurait vu combien l'expression de joie profonde qui illuminait sa physionomie embellissait son visage. Mais si son trouble l'empêchait de regarder, elle pouvait l'entendre: et tout ce qu'il disait, montrant à quel point elle lui était chère, lui faisait sentir davantage, de minute en minute, le prix de son affection."

Jane AUSTEN Orgueil et préjugés

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Cloître Saint-Trophime à Arles

(La photo n'est pas libre de droits.)

28/06/2012

Nuit d'encre - Ph. HUET

livres, littérature, romans, presse, journalisme, philippe huet, actu, actualitéJ'ai beaucoup aimé ce polar qui se passe dans le milieu de la presse. Nous sommes dans les années 70 et Paul-Henry Sternis est le tout-puissant patron d'un quotidien régional. Bien que diminué par la maladie, il semble indestructible. Tel un phénix, il renaît chaque fois qu'il respire l'atomosphère de son journal.

Mais Sternis a des ennemis, notamment ceux qui ont tout perdu lors de la dernière guerre. Beaucoup acceptent mal que le petit imprimeur d'origine juive soit devenu le patron du journal régional de référence. Les rancunes ne sont pas éteintes et lorsqu'un flibustier de la presse lance une offensive pour racheter le titre, c'est le début de la fin. Tous ceux qui jusque là avait tu leurs rancoeurs ne vont pas se priver pour lui tirer dans le dos.

Philippe Huet a fignolé les portraits de ses personnages tant sur le plan physique que sur le plan psychologique. Un vrai régal. Une belle plume qui mérite le détour. Les principaux personnages ont été inspirés de patrons de presse et de journalistes ayant existés. Ceux qui connaissent l'histoire du quotidien Paris Normandie les reconnaîtront sans difficulté.

Nuit d'encre - Philippe HUET - Ed. Albin Michel - 2012 

24/06/2012

Les dimanches poétiques (76)

Le Pont Mirabeau - Guillaume APOLLINAIRE

Sous le point Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne

La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

Le pont de nos bras passe

Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante

L'amour s'en va

Comme la vie est lente

Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps passé

Ni les amours reviennent

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

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20/06/2012

Katiba - J.-Ch. RUFIN

livres,littérature,romans,jean-christophe rufin,organisations internationale,diplomatie,actu,actualitéLecture intéressante mais il y avait beaucoup trop de personnages à mon goût et j'ai eu parfois un peu de mal à me rappeler qui faisait quoi. Ceci étant dit, je dois dire que j'aime toujours autant la plume de Jean-Christophe Rufin. Il a un vrai don pour raconter des histoires.

Ce roman a pour objet la diplomatie et le démantèlement de groupes islamistes au Maghreb se réclamant d'Al-qaeda. Il y a du sang et des rancoeurs, un peu d'amour et de sexe, et beaucoup de stratégie entre une agence de renseignements privée et les services secrets américains et algériens.

Au coeur de l'histoire, la belle Jasmine, jeune recrue affectée au service du Protocole du Quai d'Orsay qui oscille entre sa culture française et ses racines algériennes. Haït-elle l'Occident au point de prêter main forte à un groupe islamiste qui projette de faire un coup d'éclat en France ou bien joue-t-elle un double jeu? C'est ce que l'on découvre au fil des pages. Mais dans cette histoire, rien n'est tout blanc, rien n'est tout noir. Chaque personnage a sa part d'ombre et nombreux sont ceux qui cachent leur jeu.

Katiba - Jean-Christophe RUFIN - Ed. Flammarion - 2010

06/06/2012

Diary - Ch. PALAHNIUK

livres,littérature,check palahniuk,états-unis,actu,actualitéC'est une histoire vraiment époustouflante. Une histoire envoûtante où l'impossible devient possible. Elle nous est présentée sous forme de journal intime mais on ne devine pas tout de suite qui le rédige. Chuck Palahniuk est sans conteste l'un des maîtres du suspense. 

Misty Marie Kleinman vit à Waytansea Island. Elle travaille  comme serveuse dans le seul et unique hôtel de l'île. Elle est mariée à Peter Wilmot. Ils ont une fille de 13 ans, Tabbi. Misty s'est mise à la boisson. Elle n'est pas toujours très fraîche au boulot mais il faut bien ramener de quoi faire vivre la maison. Surtout depuis que Peter a fait une tentative de suicide. Elle l'a retrouvé dans le garage, enfermé dans la voiture et inhalant des gaz d'échappement.

Misty n'est pas originaire de l'île. Elle a suivi son mari qu'elle a rencontré dans une école d'Art. Ils étaient tous les deux étudiants et prometteurs, surtout Misty. Mais sur l'île elle a arrêté peu à peu de peindre.

Waytansea Island est un endroit agréable où il fait bon vivre mais envahi par les touristes. La population locale ne voit pas d'un très bon oeil l'arrivée des estivants. Sans le savoir, Misty va se retrouver au centre d'un vaste complot destiné à faire fuir les touristes mais qui doit rapporter beaucoup d'argent aux autochtones. Et la condition sine qua non, c'est que Misty se remette à la peinture. Tous les moyens vont être employés pour qu'elle peigne sans cesse. Des moyens pour le moins discutables...

J'ai beaucoup aimé le style de Chuck Palahniuk dans la version originale. Si j'avais lu ce livre en français, je suis à peu près certaine que le style m'aurait tapé sur les nerfs puisqu'il y a beaucoup de répétitions. (Comme quoi l'exercice de traduction n'est jamais simple.) C'est parfois un peu trash mais c'est tout à fait en accord avec l'histoire qui est quand même assez dingue. Je pense que je lirai d'autres livres de cet auteur.

Le point positif de cette lecture, c'est qu'elle m'a permis d'enrichir mon vocabulaire anglais et d'imprimer quelques tournures de phrases. Pour la prochaine lecture en anglais, j'aimerais bien "Major Pettigrew's Last Stand" d'Helen Simonson mais il coûte quand même 16,26$ et je ne suis pas certaine de le trouver à la librairie du coin...

Diary - Chuck PALAHNIUK - Ed. Random House / Anchor Books - 2003

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Ce challenge s'arrêtait normalement le 6 mai mais on n'est plus à un mois près. Donc je comptabilise cette lecture.

Objectif 2/1

13/05/2012

Dire son nom - F. GOLDMAN (abandon)

9782267022063[1].gifJ'abandonne. Je ne suis pas coûtumière du fait mais ce n'est vraiment plus possible. "Dire son nom" ne m'emballe pas du tout. C'est beaucoup trop lyrique à mon goût et j'ai la désagréable sensation de tourner en rond. Je renonce donc à la page 66. L'auteur, un Américain, n'en saura rien. Quelle importance qu'une petite Française ait aimé ou pas son livre, lui qui doit jouir d'une belle renommée aux Etats-Unis vu les éloges dithyrambiques qui figurent sur la quatrième de couverture.

Il ne s'agit pas là d'une biographie bien que ce roman tourne autour d'une partie de sa vie. Le sujet en est sa femme, Aura, morte noyée en 2007. Il raconte leur rencontre, les habitudes d'étudiante d'Aura, ses particularités de Mexicaine, leur vie commune, tout ça d'une manière assez désordonnée et qui ne mène nulle part. J'ai ressenti ce livre comme une sorte de roman "thérapeutique" où parler de la disparue permet de faire son deuil et de passer (peut-être) à autre chose (encore que je n'en sois pas convaincue). Bref, Francisco Goldman n'a pas réussi à me faire partager sa douleur, à me prendre aux tripes avec son histoire. Il a tout juste réussi à m'ennuyer.

Dire son nom - Francisco GOLDMAN - Ed. Christian Bourgeois - 2011