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10/11/2012

Une vraie banquise!

Marcella était sortie de l'ascenseur en apnée. Elle ne respirait plus depuis que le voisin du 3ème, originaire de Venise et qui avait emménagé deux semaines auparavant avec son fils, avait plongé ses yeux verts dans les siens. Elle avait baissé la tête et regardé ses chaussures, le souffle coupé. Elle avait hâte d'arriver au rez-de-chaussée, sentant ses joues virer à l'écarlate. Elle se précipita si vite hors de l'engin qu'elle fallit s'étaler sur le pavé que le concierge venait de laver. Une vraie banquise! Elle fit une pirouette et se raccrocha in-extremis à la rembarde de l'escalier.

L'emménagement de ce nouveau voisin avait eu quelques conséquences sur la vie de l'immeuble. Les habitants avaient été privés d'eau chaude pendant deux jours et il y avait eu un dysfonctionnement du circuit électrique. Il avait fallu appeler les dépanneurs au beau milieu du week-end pour qu'ils effectuent une vérification de tout le système. Marcella aurait préféré un canular. Elle s'en souviendrait longtemps de ce week-end! Elle avait justement invité des amis à dîner. Faute de pouvoir utiliser les plaques électriques elle avait dû aller chercher des plats froids chez un traiteur et faire une provision de bougies pour ne pas passer toute la soirée dans le noir. Elle gardait en mémoire la lueur des flammes faisant scintiller le tissu satiné des rideaux et la cape en soie rouge dans laquelle elle s'était emmitouflée. C'avait été une soirée un peu improvisée.

Pendant quelques jours le voisin avait longé les murs, craignant que les habitants ne lui tombent dessus. Mais ils avaient vite oublié l'affaire, trop occupés par leur train-train quotidien. Marcella avait juste échangé quelques mots avec lui sur le temps et les activités de son fils qu'il conduisait aux tournois de foot. Flavio avait une admiration sans bornes pour la Juventus de Turin.

Marcella n'avait pas osé lui poser trop de questions mais elle avait su ce jour-là qu'il était originaire de Venise. Elle l'avait senti susceptible et ne voulait pas l'ennuyer. Elle ne voulait pas non plus paraître indiscrète. Elle l'avait alors salué et avait regardé ce qu'il y avait dans sa boîte à lettres. Quelques brochures dont une, provenant d'une église évangélique, donnait quelques pistes pour pardonner à ceux qui avaient menti. Il y en avait trois pages. Marcella glissa aussitôt cette feuille et quelques autres dans le bac du tri sélectif.

Ce texte a été rédigé pour l'édition 80 du jeu Des mots, une histoire initié par Olivia. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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08/11/2012

Les livres semblent nous attendre...

Difficile de résister. Difficile de ne pas regarder les centaines de couvertures qui s'offrent au regard. Les librairies sont de vrais lieux de tentation.

Il y a des livres qui semblent nous attendre, comme s'ils devaient nous délivrer un message, nous faire un clin d'oeil. Une couverture qui happe l'oeil, un nom qui a une consonance slave. On cherche alors de quelle origine est l'auteur... Et nous revoilà plongé quelques huit ans en arrière, dans une ville d'Europe centrale qui nous a laissé un souvenir indélébile.

Alors que je cherchais un livre d'exercices corrigés de mathématiques (que j'ai trouvé), flânant dans les rayons et laissant mes yeux vagabonder sur les ouvrages, je fus attirée par une couverture aux tons vert pâle présentant le visage d'une jeune femme allongée. Outre la jolie couverture, le titre trouva écho en moi: Elle avait les yeux verts. En voyant le nom de l'auteur j'ai tout de suite pensé qu'il était tchèque. Les quelques notes biographiques placées au début de l'ouvrage ont confirmé mon impression. Je décidai alors d'acheter le roman en regardant à peine la quatrième de couverture. J'étais certaine que ce livre m'attendait.

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And the winner is...

Jérôme Ferrari et son roman Le sermon sur la chute de Rome! Il a reçu le Prix Goncourt mercredi 7 novembre avec cinq voix contre quatre pour Peste & Choléra de Patrick Deville. (Je pensais d'ailleurs que c'est ce dernier qui l'obtiendrait mais les votes des jurés du Goncourt sont toujours entourés d'un grand mystère...)

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06/11/2012

Happy birthday my blog!

Voilà trois ans que j'ai ouvert ce blog. Que de beaux moments partagés avec vous qui me lisez régulièrement. La blogosphère est une planète cosmopolite et enrichissante. Ces trois années furent jalonnées de très beaux moments et de quelques coups de mou mais je ne regrette pas une seconde d'avoir partagé ici mes lectures, des textes originaux et aussi quelques coups de gueule. C'est un petit espace de liberté qui me convient de plus en plus! Je rempile pour une année de plus et j'espère que vous viendrez encore longtemps vous promener sur cette page. Bon voyage et belles lectures!

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Patrick Deville remporte le Prix Femina

Le Prix Femina a été décerné lundi 5 novembre à Patrick Deville pour son roman Peste & Choléra paru aux éditions du Seuil.

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Le Femina étranger a été décerné à l'écrivaine américaine Julie Otsuka pour son roman Certaines n'avaient jamais vu la mer paru aux éditions Phebus.

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05/11/2012

The Buddha of Suburbia - H. KUREISHI

livres,littérature,hanif kureishi,londres,inde,actu,actualitéVoilà un livre, que dis-je, une satire sur le Londres des années 70. La société y est décrite par un jeune homme d'origine indienne qui essaie de percer dans le monde du spectacle. C'est un roman intéressant, drôle et parfois caustique.

Karim n'a pas encore vingt ans quand son père, yoggi à ses heures perdues, s'amourache d'Eva, une Londonienne qui a ses entrées un peu partout. La famille vole en éclat et Karim ne sait pas très bien où est sa place même s'il s'entend plutôt bien avec la nouvelle femme de son père.

Outre l'histoire en elle-même, ce roman nous donne beaucoup d'infos sur la société londonienne de l'époque, les pratiques dans le monde du spectacle et les us et coutumes de la communauté indienne. C'est souvent grinçant, parfois trash, et notre héros ne sait pas toujours ce qu'il doit faire et où est sa place. Il se cherche, entre la maison de sa mère et le nouveau logis de son père. Il oscille par ailleurs entre l'homosexualité et l'hétérosexualité (du moins au début) et multiplie les expériences. Nous sommes dans les années 70 et les moeurs se libèrent.

C'est en quelque sorte un roman d'apprentissage mais on quitte le héros alors qu'il n'a pas encore 30 ans. A-t-il vraiment trouvé sa voie à la fin de l'histoire?

Livre lu en version anglaise. L'auteur s'est attaché aux détails et le vocabulaire est très imagé et coloré. Mais on reste un peu sur sa faim lorsque l'on referme le livre.

The Buddha of Suburbia - Hanif KUREISHI - Ed. Faber and Faber - 1999

02/11/2012

Ciao Tiberio!

Beaucoup de fleurs avaient été livrées. La sépulture disparaissait sous des roses blanches et des ancolies bleutées. Quelques pivoines également. Elles embaumaient l'atmosphère. Une foule d'amis et d'inconnus défila devant la tombe pour rendre un dernier hommage à Tiberio. Tous, par ailleurs, tenaient à manifester leur sympathie à Marcella et Flavio, la compagne et le fils du disparu.

La cérémonie avait été sobre, l'oraison funèbre admirable. Marcella avait essayé de rester forte pour le petit mais elle était ravagée par la douleur. Les médecins ne s'étaient pas trompés. Le scanner de la tête n'avait laissé aucun doute. La tumeur n'était pas opérable et l'état de Tiberio n'avait fait qu'empirer jusqu'à l'issue fatale.

Des larmes perlaient à ses cils. Elle détournait le visage pour cacher son chagrin à Flavio dont elle était désormais la tutrice légale. Elle ne voulait pas se montrer abattue par la disparition de son compagnon. Elle devait rester forte pour lui.

La succession ne posa pas de problème. Tiberio avait fait de Marcella sa seule légataire. Comme elle lui avait promis elle emmena Flavio au carnaval de Venise l'année suivante. Le gamin avait été émerveillé par les costumes aux couleurs chatoyantes. Les acclamations fusaient à leur passage. Une ribambelle de touristes avaient fait le déplacement pour l'occasion. Les masques avaient également retenu leur attention. Ils étaient splendides, piqués de plumes et de fleurs multicolores. L'attrait du carnaval était tel que le cheminement s'avérait parfois difficile dans les rues et sur les campi. Mais ils avaient passé un merveilleux moment. Flavio était ravi. C'est tout ce qui comptait pour Marcella.

Ce texte a été rédigé pour l'édition 1 des Plumes... initiées par Asphodèle. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.

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