13/05/2012
Les dimanches poétiques (74)
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille à terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d'hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est advenu
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
La complainte de Rutebeuf
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02/05/2012
Un musicien déchu - L. TOLSTOÏ
Tolstoï s'est inspiré du violoniste allemand Georg Kiezewetter pour écrire cette nouvelle. Le musicien avait obtenu une place de second violon à l'opéra. Un poste qu'il dût quitter quelques années plus tard à cause de ses absences répétées.
Kiezewetter ne faisait pas de cas des autres musiciens et encore moins du chef d'orchestre. Il jouait comme si les spectateurs étaient venus spécialement pour lui. Un musicien très intelligent, très doué - selon Tolstoï - mais qui s'était mis à la boisson après une histoire d'amour malheureuse. Obligé de quitter l'opéra, Kiezewetter a complètement sombré dans l'alcool.
C'est cela que nous raconte Tolstoï dans "Un musicien déchu". Albert, jeune violoniste très doué, débarque à l'improviste dans une fête mondaine. Il porte des haillons, est crasseux et semble éméché. Bien que la domestique soit réticente à le laisser entrer, Albert parvient à s'introduire dans la maison et à jouer. L'assemblée est complètement subjuguée par ce violoniste hors pair. Delessov, un invité, est tellement impressionné par l'interprétation du musicien qu'il lui propose de l'aider en l'accueillant chez lui. Mais, comment parvenir à remettre sur le droit chemin quelqu'un qui n'en a pas envie?
Rappelons que Tolstoï était un passionné de musique. C'était l'art qu'il préférait entre tous. Des musiciens lui rendaient fréquemment visite et lui jouaient ses compositeurs favoris parmi lesquels Bach, Haendel et Chopin.
Un musicien déchu - Léon TOLSTOÏ - Ed. Mille-et-une-nuits - 2012
16:00 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : livres, littérature, nouvelles, léon tolstoï, musique, actu, actualité | Facebook |
29/04/2012
Enola Holmes/L'affaire Lady Alistair - N. SPRINGER
Ce roman est le deuxième tome des enquêtes d'Enola Holmes, jeune soeur du célèbre détective privé.
Alors que ses deux frères voulaient la mettre en pension pour l'éduquer Enola s'enfuit et gagne Londres pour tenter de retrouver sa mère qui a disparu mystérieusement. Après avoir réussi à élucider une première affaire, en utilisant plus ou moins les méthodes de son aîné, Enola essaie de résoudre la disparition de Cecily Alistair. Enfin, quand je dis Enola, c'est plutôt Ivy Meshle, la secrétaire de Leslie T. Ragostin "spécialiste en recherches - toutes disparitions", qui mène l'enquête. Car la cadette de la famille Holmes a plus d'un tour dans son sac.
Après le succès de sa première enquête, elle a décidé de suivre la voie tracée par son frère. Ne pouvant elle-même ouvrir un cabinet de consultations, elle invente le Dr Ragostin. Sous plusieurs identités et déguisée, notre Enola recueille des informations sur la disparition de Lady Cecily. Elle doit cependant être très vigilante car elle apprend de la bouche même du Dr Watson que Sherlock espère la retrouver. Mais Enola tient à sa liberté. Comme le lui avait dit sa mère, elle peut très bien se débrouiller toute seule même si la solitude lui pèse souvent. Elle n'a que 14 ans et semble parfois démunie. Elle ne sait pas grand chose de la vie.
Enola est une jeune fille débrouillarde, éprise de justice sociale et elle n'entend pas laisser ses frères gérer son existence à sa place. J'ai bien aimé ses déguisements et son aplomb. C'est une ado qui n'a pas froid aux yeux et qui gagne en maturité au fil des pages. Et j'ai toujours un faible pour les messages codés en langage des fleurs.
Les enquêtes d'Enola Holmes - T. 2 / L'affaire Lady Alistair - Nancy SPRINGER - Ed. France Loisirs/Guanaco - 2010
22:00 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livres, littérature, littérature jeunesse, enola holmes, sherlock holmes, londres, actu, actualité | Facebook |
25/04/2012
Sang famille - M. BUSSI (coup de coeur)
Je suis vraiment toujours aussi accroc à la plume de Michel Bussi. Il sait nous embarquer dans les histoires les plus dingues. Dans le présent ouvrage il nous balade aux quatre coins de l'île de Mornesey, île anglo-normande sortie tout droit de son imagination, située non loin de Granville. Il faut aller aux toutes dernières pages du bouquin pour avoir le dénouement. Impossible de découvrir la vérité avant. Michel Bussi est un magicien!
Le jeune Colin Remy, 15 ans, orphelin de père et de mère, est en camp voile pour 15 jours sur l'île de Mornesey. Il n'est pas passionné par la voile mais c'était l'occasion rêvée pour lui de revenir sur cette île qu'il a dû quitter dix ans plus tôt à cause d'une sombre histoire. Son oncle et sa tante, chez qui il vit depuis la mort de ses parents, doivent venir le voir dans quelques jours pour fêter ses 16 ans.
Anne et Jean Remy, les parents de Colin, des passionnés d'archéologie, avaient entrepris avec quelques potes des fouilles sur l'île de Mornesey. Des fouilles possibles temps qu'ils étaient subventionnés mais lorsque les aides ont commencé à se faire plus rares, les promoteurs immobiliers ont lorgné sur les terrains à l'est des fouilles pour construire des logements touristiques. Or Jean, le père de Colin, avait rassemblé beaucoup de documents sur le lieu et avait découvert un trésor, appelé la Folie Mazarin, qui attisait les convoitises. Lui seul savait ce qu'était la Folie Mazarin. Un trésor dont son fils doit hériter le jour de ses... 16 ans!
Mais depuis 10 ans qu'il vit chez son oncle et sa tante, Brigitte et Thierry Ducourret, Colin a toujours eu le sentiment qu'on lui cachait des choses sur la mort de ses parents... Sensation étrange. Quel était ce père qui est en photo sur sa table de nuit?
J'ai adoré ce roman! On lit très vite pour connaître la suite. Il y a beaucoup d'humour dans les dialogues et beaucoup d'ingéniosité dans l'intrigue. Michel Bussi met en scène une galerie de personnages assez réalistes, qu'on a tous pu croiser une fois dans notre vie même s'il n'a pas hésité à noircir le trait pour certains.
Juste un petit reproche: il faudrait que l'éditeur pense à faire relire les épreuves. C'est truffé de fautes de frappe et de syntaxe (il manque parfois des mots).
Sang famille - Michel BUSSI - Ed. des Falaises - 2009
17:30 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : livres, littérature, romans policiers, romans, michel bussi, actu, actualité | Facebook |
22/04/2012
Les dimanches poétiques (73)
"Souvenirs que l'on ressasse, vieilles injures jamais avalées, insuccès dont on se fait des montagnes. Amours mortes. Je connais, va. Je n'ai qu'une chose à te dire: quand je ne dormais pas, c'est que je ne faisais pas confiance à la vie. Rester éveillée était une manière de ne jamais faire baisser la pression, une sorte de chantage au sort."
Simonetta GREGGIO La douceur des hommes
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, littérature, romans, la douceur des hommes, actu, actualité | Facebook |
18/04/2012
Maison de jour, Maison de nuit - O. TOKARCUK
Voilà un livre déroutant. Il est composé de plusieurs récits très éclectiques avec pour pierre angulaire le hameau d'un village situé non loin de Nowa Ruda en Basse Silésie. Un couple y a acquis une maison il y a quelques temps et la narratrice, la propriétaire de ladite maison, nous dépeint ses voisins, raconte ses rêves et ceux des autres ainsi que quelques anecdotes sur des habitants du village et des personnalités ayant marqué la région. Vous trouverez également dans ce livre des recettes de champignons vénéneux...
Il ne faut pas chercher de cohérence entre les chapitres. Les histoires s'en vont et reviennent au fil des pages. On est bringuebalés de droite à gauche, parfois surpris, parfois enthousiasmés. Olga Tokarczuk nous emmène là où on ne serait jamais allés tout seuls. Une lecture plutôt déconcertante mais très enrichissante et teintée de philosophie.
Maison de jour, Maison de nuit - Olga TOKARCZUK - Ed. Robert Laffont - 2001
19:30 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livres, littérature, romans, olga tokarczuk, littérature polonaise, actu, actualité, rêves | Facebook |
15/04/2012
Le tapis du salon - A. SAUMONT
Je ne connaissais pas du tout Annie Saumont avant de la voir sur le plateau de la Grande Librairie, émission présentée par François Busnel et diffusée sur France5. Elle était invitée pour parler du Tapis du salon, un recueil de nouvelles édité chez Julliard. Annie Saumont était enfoncée dans son fauteuil, timide, hésitante face aux questions et j'avoue avoir été intriguée par cette petite bonne femme qui est entre autre la traductrice de J. D. Salinger. Intriguée, donc, j'ai acheté ce recueil de nouvelles lorsque je me promenai dans une librairie pas loin de chez moi.
Sont rassemblées dans cet ouvrage des nouvelles construites autour de petits faits anodins qui bien souvent poussent les protagonistes à des situations extrêmes et dommageables. Les histoires sont assez déconcertantes. Pas tant par le fond (la nature humaine étant ce qu'elle est...) mais plutôt par le style. Pour lire ce recueil, mieux vaut avoir l'esprit ouvert aux différentes formes d'écriture car Annie Saumont prend le contre-pied du style académique.
Ses nouvelles n'ont rien de commun avec celles d'Anna Gavalda ou encore d'Edgar Allan Poe. C'est tout à fait autre chose. Bien souvent les phrases sont courtes, les mots mâchés et ressassés. On a parfois du mal à suivre le cheminement de l'auteure et pourtant il y a comme une petite morale à retenir dans chacune d'elle même si cette morale n'apparaît pas explicitement. Si j'osais, je dirais que son style est un peu déjanté, voire obsessionnel (si un style peut être obsessionnel...).
Elle met souvent en scène des enfants, fait un aller-retour en Inde et nous parle de la dérive de notre société. Si vous n'êtes pas encore convaincu de la décadence de ce monde, Annie Saumont vous fera changer d'avis!
Le tapis du salon - Annie SAUMONT - Ed. Julliard - 2012
22:30 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livres, littérature, nouvelles, annie saumont, actu, actualité | Facebook |