Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/02/2012

Les dimanches poétiques (67)

"Une fuite, la vie dans les bois? La fuite est le nom que les gens ensablés dans les fondrières de l'habitude donnent à l'élan vital. Un jeu? assurément! Comment appeler autrement un séjour de réclusion volontaire sur un rivage forestier avec une caisse de livres et des raquettes à neige? Une quête? Trop grand mot. Une expérience? Au sens scientifique, oui. La cabane est un laboratoire. Une paillasse où précipiter ses désirs de liberté, de silence et de solitude. Un champ expérimental où s'inventer une vie ralentie."

Sylvain TESSON Dans les forêts de Sibérie

poésie, littérature, romans, sylvain tesson, dans les forêts de sibérie, actu, actualité

15/02/2012

Béthune, 2 minutes d'arrêt - P.-S. VAST

livres,littérature,romans,romans policiers,patrick-s. vast,actu,actualitéC'est mon premier "polar en nord" et franchement, heureusement qu'il était court! Sinon,  j'aurais été tentée de l'abandonner. Ce n'est pas l'intrigue qui m'a dérangée mais plutôt le style de l'auteur. Patrick-S. Vast m'était totalement inconnu et après un petit tour sur Google j'ai vu qu'il avait un blog où il indique qu'il écrit non seulement des polars mais aussi de la science-fiction et du fantastique... Je n'ai pas pu m'empêcher de laisser un commentaire pour lui faire part de mon désappointement. Une petite critique qui lui sera peut-être utile pour son prochain roman.

L'histoire débute à la gare de Lens. Charline Wartel, jeune femme de 27 ans, est obligée de prendre le TER pour rentrer chez elle à Béthune car elle a un souci de voiture. Elle prend d'assaut un compartiment avec d'autres voyageurs et s'installe dans un fauteuil après avoir déposé ses emplettes et son sac à main sur le siège à côté. En face d'elle prend place un jeune homme d'une trentaine d'années qui la regarde avec insistance. Elle est mal à l'aise et détourne le regard.

Pour aller jusqu'à Béthune il faut 20 minutes mais épuisée par sa dure journée au travail, Charline s'endort. C'est en sursaut qu'elle se réveille et quitte la rame en catastrophe en emportant ses achats. Elle est soulagée de s'être réveillée à sa gare mais elle n'a pas entendu l'annonce diffusée par le haut-parleur: "Assurez-vous de ne rien avoir oublié dans le train". Et là une alarme se déclenche dans son cerveau. Elle a oublié son sac à main! Elle fait demi-tour et court pour essayer de le récupérer mais la rame s'ébranle quand elle arrive sur le quai.

Charline prévient le chef de gare qui lui dit qu'il va appeler son collègue pour le récupérer. Mais le sac a disparu. Pas la moindre trace sur le siège... La jeune femme repense au type qui était assis en face d'elle, persuadée que c'est lui qui s'en est emparé et elle a comme un mauvais pressentiment...

Après avoir lu ce livre je peux vous dire que je ferai super attention à mon sac quand je prendrai le train!

Béthune, 2 minutes d'arrêt - Patrick-S. Vast - Ed. Ravet-Anceau - 2011

12/02/2012

L'Armée furieuse - F. VARGAS

livres,littérature,fred vargas,romans policiers,actu,actualitéJe n'avais jamais rien lu de Fred Vargas et je ne connaissais le commissaire Adamsberg qu'à travers des adaptations audiovisuelles et cinématographiques. Ce qui fait que tout au long de ma lecture il a eu les traits de Jean-Hugues Anglade (Sous les vents de Neptune) et parfois ceux de José Garcia (Pars vite et reviens tard).

Le commissaire Adamsberg est un intuitif. Alors que d'autres analysent les faits les uns après les autres, lui emmagasine les infos et les laissent mijoter dans son cerveau. Il parvient aux conclusions sans faire d'efforts, sans s'en rendre compte. 

Dans ce roman il doit faire face à l'Armée furieuse, une abominable cohorte de spectres dirigée par le seigneur Hellequin qui, à intervalles réguliers, vient hanter le chemin de Bonneval, à quelques encablures du village d'Ordebec dans le Calvados. Est-ce une légende ou cette Armée furieuse existe bel et bien? Il semblerait qu'elle soit bien réelle. C'est en tout cas ce que tout le monde pense après la vision de Lina Vendermot dont la mère se fait un sang d'encre. Lina a vu quatre "saisis" de l'Armée dont trois qu'elle a pu nommer au capitaine Emeri, responsable de la gendarmerie d'Ordebec.

Quelques jours plus tard Herbier, l'un des "saisis", est retrouvé mort dans un fossé, tué d'une balle en pleine tête. Un type d'une nature pas très sympathique, du genre "viandard" comme on a coutume de dire dans le milieu de la chasse. Ses congélateurs étaient remplis de gibier tué pas toujours légalement. Le village d'Ordebec commence à se poser des questions. Et si le seigneur Hellequin venait vraiment punir les méchants?

Pendant ce temps-là à Paris, une autre affaire occupe Adamsberg. Antoine Clermont-Brasseur, riche industriel, a été retrouvé calciné dans sa Mercedes et tous les indices laissent penser que le coup a été fait par Momo-mèche-courte. Tout le monde pense ça sauf Adamsberg... Le commissaire arrivera-t-il à mettre la main sur les coupables?

Ce fut une lecture intéressante même si parfois je me suis un peu ennuyée (ou alors j'avais la tête ailleurs). Adamsberg est attachant et j'aime beaucoup ses collègues:  Danglard, Veyrenc et Retancourt. Un petit reproche à l'auteur cependant. Je me suis parfois un peu perdue dans des descriptions pas toujours très claires... Ca manquait de précisions pour que ça ait l'air vraisemblable.

L'Armée furieuse - Fred VARGAS - Ed. Viviane Hamy - 2011

06/02/2012

Wislawa Szymborska s'est éteinte

La poétesse polonaise Wislawa Szymborska est décédée mercredi 1er février à Cracovie à l'âge de 88 ans. Prix Nobel de littérature en 1996, elle était l'auteur d'une vingtaine de recueils de poèmes plus ou moins philosophiques portant sur des questions morales de notre époque dans un style étudié. Indépendante d'esprit, elle est toujours restée à l'écart de la vie politique, comme bon nombre d'intellectuels polonais pour qui la dimension spirituelle de la vie prévaut sur le reste.

szymborska[1].jpg

Sous une petite étoile

  • Que le hasard m'excuse de le dire nécessité,
  • et qu'elle-même m'excuse si malgré tout j'ai tort.
  • Que le bonheur supporte que je le prenne sans façons.
  • Que les morts me pardonnent ces souvenirs fanés.
  • Et le temps, les univers manqués par seconde.
  • Pardon à l'amour ancien si le nouveau est premier.
  • Guerres lointaines, permettez ces fleurs dans le salon.
  • Plaies ouvertes, excusez mes égratignures.
  • Que les clameurs montant des abîmes pardonnent ce menuet.
  • Et les gens dans les gares - mon sommeil matinal.
  • Sois indulgent, espoir harcelé, laisse-moi rire parfois.
  • Oubliez, déserts, que je n'accoure avec une cuillerée d'eau.
  • Et toi, vieil épervier, toujours dans la même cage
  • fixant depuis des lustres le même point dans l'espace
  • veuille bien m'absoudre encore, fusses-tu empaillé.
  • Pardon à l'arbre abattu pour les quatre pieds de la table.
  • Pardon aux grandes questions pour les petites réponses.
  • Vérité, ne fais point trop attention à moi.
  • Gravité, j'implore ta miséricorde.
  • Souffre, mystère de l'être, que j'arrache des fils à ta robe.
  • Ne m'en tiens pas rigueur, âme, de ne t'avoir trop souvent.
  • Que me pardonne le tout de ne pouvoir être partout.
  • Que me pardonnent tous de ne pouvoir être chacun.
  • Je sais: tant que je vis, je n'ai aucune excuse,
  • car je me fais ainsi obstacle à moi-même.
  • Pardonne-moi, langue, d'emprunter des mots pathétiques
  • et de faire l'impossible pour qu'ils paraissent légers.

05/02/2012

Les dimanches poétiques (65)

"Le suicide m'attriste. J'ai l'idée d'un gâchis, d'un aveuglement, d'un attentat. On ne fait pas assez la distinction entre la vie que l'on mène et la vie que l'on porte. La vie que l'on mène est, somme toute, secondaire, variable, changeante, soumise à des aléas, déterminée. Elle peut être heureuse ou malheureuse, mais elle ne doit pas remettre en cause la vie que l'on porte - il y a, peut-être, des exceptions; je n'en suis pas sûr. La recherche du bonheur occupe beaucoup les gens. C'est normal, c'est humain. Le bonheur n'est pas mon propos.

Cependant, il existe des moments d'harmonie, de connivence. C'est comme un murmure à l'oreille de l'âme, un fil fin traversant le chas de l'être. On se fond. On s'amenuise et on grandit à la fois. On respire le vent, toutes fenêtres grandes ouvertes. On se balance aux trapèzes, on se pend aux anneaux, les nuages sont nos muscles. On coule dans le lit du monde sur des coussins de pulpe. La musique s'échappe des galets. Une cheminée brûle au coin d'un rêve, les flammes nous lèchent les tempes. Il fait frais et chaud. Un pinceau de soie nous peint les veines d'une couleur douce. Nos battements de paupières sont des tunnels enchantés. La lumière du jour est une confidence. Les étoiles nous piquent le visage."

Laurent GRAFF Selon toute vraisemblance

poésie,littérature,nouvelles,laurent graff

29/01/2012

Les dimanches poétiques (64)

"Lothaire venait souvent en visite avec sa vièle, je comprenais mieux sa peine désormais, nos deux souffrances se ressemblaient et, dans cette communion de sentiments, son amour doux me touchait plus que je ne saurais dire. Il chantait pareil à un instrument où l'on souffle.

Quelle différence du cri au chant! Modulation splendide de la douleur, le chant recoud ce que le cri déchire.

Mon coeur s'échauffait au son de la musique, je le sentais remuer sous mes côtes. Nos chairs s'accordaient de part et d'autre de ma grille et nos regards se frôlaient délicieusement parfois."

Carole MARTINEZ Du domaine des Murmures

poésie, littérature, sentiments

23/01/2012

Les chaussures italiennes - H. MANKELL

livres, littérature, romans, henning mankell, littérature nordique, actu, actualitéCe fut un livre plutôt agréable à lire. J'ai aimé le personnage central qui malgré ses apparences d'homme un peu bourru a de l'humour et sait être attentif aux autres. J'ai aimé ce livre bien que l'histoire ne soit pas très gaie. Cependant, je ne vais pas vous donner trop de détails. Je vais vous raconter seulement le début du livre.

Fredrik, la soixantaine bien entamée, vit depuis douze ans dans la maison de ses grands-parents sur une île isolée en Suède. Son seul contact avec la civilisation c'est Jansson, le facteur, qui apporte le courrier cinq fois par semaine en été et trois fois en hiver. Enfin, Fredrik ne reçoit pas beaucoup de courrier et la pub, il n'en veut pas. Il s'est échoué sur cette île après avoir commis une faute grave. Au bloc opératoire il n'a pas vérifié quel bras on devait amputer à une jeune nageuse. La tumeur se logeait dans le bras gauche et il a coupé le droit.

Fredrik s'est retiré du monde. Il vit sur son île avec une chatte et une chienne. Ses journées se suivent et se ressemblent. C'est l'hiver. Rien ne semble pouvoir venir troubler son quotidien. Et pourtant! Le changement est proche. Il va arriver de façon inattendue au solstice d'hiver. Harriet, la femme qu'il a aimé 40 ans plus tôt, débarque chez lui. Mais ce n'est pas tout à fait celle qu'il a connu qui vient. C'est celle qu'il a abandonné et qui va lui demander des comptes. Parce que notre Fredrik a filé sans même lui dire au revoir et n'a jamais repris de ses nouvelles.

Le personnage central, Fredrik, est plutôt du genre égoïste. Il a toujours beaucoup pensé à lui. C'est une sorte d'ours mal léché. Il en veut un peu à Harriet de venir perturber sa petite vie tranquille. Une vie dans laquelle il ne se passait pas grand chose jusque là. Mais la venue d'Harriet est finalement peut-être une bonne chose... 

Nota bene: la leçon que j'ai retenue de ce livre s'adresse aux hommes. Messieurs, ne promettez pas à une femme de lui montrer un petit lac noir parce qu'elle est capable de vous retrouver quarante ans plus tard pour que vous l'y emmeniez!

Les chaussures italiennes -  Henning MANKELL - Ed. Seuil - 2009