21/11/2010
Les dimanches poétiques (32)
"Tu me connais comme personne, quand cette maudite épine de l'autocritique me titille, cette conscience que je ne suis arrivé à rien dans tout ce que j'ai tenté, que je tape sur le piano sans aucun art, aucune classe, alors je ne suis plus qu'un homme fragile, capable de tomber entre n'importe quelles mains féminines qui me font croire que je suis ce que je voulais être. Le sexe n'est rien d'autre qu'une recomposition de l'ego maltraité. Il n'y a rien de pire qu'un vieux séducteur, mais c'est toujours mieux qu'être juste un vieux con. Qu'est-ce qu'on peut y faire." David TRUEBA Savoir perdre
Barcelona
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19/11/2010
Une Américaine instruite - J. CHEEVER
Ce recueil comprend deux nouvelles. La première s'intitule "Adieu, mon frère". Elle relate les vacances de trois frères, de leur soeur ainsi que de leur mère à Laud's Head. Tout le monde semble apprécier ce séjour d'été mais l'un des frères gâche tout. Il pourrit l'ambiance, ce qui va mettre à vif les nerfs des autres. Il finit par quitter la maison familiale.
La deuxième nouvelle, "Une Américaine instruite", est assez singulière. Une jeune femme, très intelligente et mariée à un homme qui ne l'est pas autant, s'investit tellement dans divers combats qu'elle en perd son enfant. Le plus étonnant dans l'affaire c'est que le narrateur (on ne connaît pas son nom) défend la jeune femme plutôt que le mari dont elle divorce peu de temps après le drame.
L'écriture de John Cheever interpelle, agace parfois. Il décrit avec lucidité la société américaine de son époque. Sa plume est souvent acerbe et il ne choisit pas toujours le parti du plus grand nombre. Un écrivain à découvrir plus en profondeur. J'ai très envie d'ouvrir Les lumières de Bullet Park.
Je remercie Mrs Pepys qui a choisi ce livre pour le Swap American Sixties.
Une Américaine instruite - John CHEEVER - Ed. Gallimard/Folio - 2008
23:55 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : livres, littérature, etats-unis, john cheever, nouvelles, actu, actualité | Facebook |
15/11/2010
Savoir perdre - D. TRUEBA
Voici un livre assez particulier, divisé en quatre parties. C'est l'histoire d'une famille madrilène au centre de laquelle se trouve Sylvia, une lycéenne de 16 ans qui vit avec son père, sa mère ayant quitté le domicile conjugal pour aller vivre avec son nouveau compagnon et patron à Saragosse.
On apprend rapidement que le père de Sylvia, Lorenzo, a tué son ancien associé qui l'a roulé. La police mène une enquête mais Lorenzo n'est jamais vraiment inquiété. Il va essayer de se reconstruire après le départ de sa femme. Il vit de petits boulots et tente une relation avec Daniela, la nounou des voisins du dessus. Mais rien n'est gagné...
Leandro, le père de Lorenzo, se conduit comme un idiot alors que sa femme, Aurora, s'est cassée la hanche. On apprend plus tard qu'elle a en fait un cancer et son état va empirer. Leandro se paie les faveurs d'une prostituée Nigériane pour oublier le quotidien. Mais la prostituée se fout bien de lui. Ce qui l'intéresse c'est l'argent. Leandro va aller jusqu'à hypothéquer sa maison pour ses folies sexuelles et va se brouiller avec un ami pianiste à la renommée internationale. Lorenzo tente à la fin de rattraper les bêtises de son père et ne lui demande pas trop d'explications. A-t-il le droit, d'ailleurs, de lui demander des comptes après ce qu'il a fait lui-même?
Sylvia va quant à elle nouer une relation avec Ariel, un footballeur argentin, après qu'il l'ait renversé un soir où il était ivre. Il est allé à l'hôpital pour lui demander pardon. Le jeune argentin, recruté pour son pied gauche extraordinaire, va en fait faire une saison passable dans l'équipe madrilène et sera contraint de trouver une autre équipe pour la saison suivante. Sylvia délaisse les études et met en péril son année scolaire.
David Trueba a voulu nous montrer ici la décadence de la société. C'est pas joli joli! Les personnages connaissent tout d'abord des hauts, tout semble leur réussir, puis très vite c'est la chute, voire l'enfer. Il faut apprendre à vivre avec ses erreurs et s'adapter à de nouvelles situations. Chacun porte des blessures - plus ou moins visibles - et tente de les cicatriser. Les solutions ne sont pas toujours les bonnes...
La lecture a été longue et au début j'ai eu un peu de mal à accrocher. Je ne savais pas trop où l'auteur voulait m'emmener. Puis, je me suis attachée aux personnages. Certains m'ont dégoûtée... On sait exactement ce que chacun pense. Mais parfois David Trueba nous donne trop de détails. Il se perd en longueurs... De savoir comment les protagonistes s'envoient en l'air (que ce soit avec une prostituée ou leur petite amie) je m'en fiche pas mal. Ce qui m'intéresse c'est de savoir comment ils en sont arrivés là. Point.
Il y a cependant des moments forts dans ce livre. Mon avis est donc partagé, vous l'aurez compris.
Ce livre a été chroniqué dans le cadre d'un partenariat avec Chroniquesdelarentreelitteraire.com et Ulike.
Savoir perdre - David TRUEBA - Ed. Flammarion - 2010
23:09 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livres, littérature, romans, david trueba, espagne, actu, actualité | Facebook |
12/11/2010
Bacalao - N. CANO
Je tiens tout d'abord à remercier Nicolas Cano d'avoir eu la gentillesse de me faire parvenir un exemplaire de son ouvrage. Je vais essayer de vous en rendre compte fidèlement, en évoquant ce qui m'a plu et aussi le reste. C'est mon point de vue - un parmi tant d'autres - et il n'engage que moi.
L'auteur nous livre ici une histoire d'amour. Une jolie histoire d'amour mais plutôt à sens unique. Vincent Bergès, professeur de lettres dans un lycée privé, tombe sous le charme d'Ayrton, un étudiant d'origine portugaise qui effectue sa rentrée après tous les autres. L'adolescent devient l'obsession du professeur qui en pince sacrément pour lui. Il va jusqu'à accompagner le jeune homme à Madère où vit sa grand-mère pendant les vacances de la Toussaint. Vincent Bergès renierait famille, amis et patrie pour les beaux yeux d'Ayrton qui a bien conscience que le prof est à sa merci.
J'ai été charmée par l'écriture fluide, les phrases musicales et les chapitres qui en disent assez sur l'avancement de l'histoire sans être trop longs. Nicolas Cano ne se perd pas en fioritures, il ne dévoile pas tout, ou en tout cas pas tout de suite... Ce qui nous pousse à tourner les pages rapidement pour connaître la suite et le dénouement de l'histoire.
Même si c'est un amour à sens unique, on ne peut pas réellement parler d'une passion platonique. On constatera d'abord que la libido du prof fonctionne à merveille! De savoir qu'il a une érection (appelons un chat un chat) dès qu'Ayrton l'effleure, je m'en fiche un peu à dire vrai. Et ça n'apporte rien au livre. Par ailleurs, je vois mal un garçon de 17 ans dire à son prof de lettres qu'il "a envie de se faire sucer" alors qu'ils sont censés travailler sur la syntaxe lors d'un cours particulier...
Ceci étant dit, il y a de très beaux passages dans ce livre qui nous parle d'une certaine façon de la "maladie d'amour".
Bacalao - Nicolas CANO - Ed. Arléa - 2010
23:40 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livres, littérature, romans, actu, actualité | Facebook |
Tag des 15 auteurs
J'ai été taguée chez Cynthia et chez Kali. Il s'agit de donner le nom de quinze auteurs qui nous viennent spontanément à l'esprit en moins de 15 minutes. Il n'y a que les quatre premiers qui me sont venus spontanément à l'esprit. J'ai mis un peu plus de temps pour le reste mais je ne pense avoir dépassé les 15 minutes.
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Jean d'Ormesson (Un auteur que j'aime bien; j'aurais bien voulu qu'il me dédicace C'était bien. Vous avez un tuyau?)
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Philippe Delerm (Parce qu'il a une jolie écriture et qu'il était prof dans l'Eure, pas très loin de là où habitait ma grand-mère.)
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Erik Orsenna (Pour son style dansant et fantasque. Je ne m'en lasse pas!)
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Isaac Bashevis Singer (Je l'ai découvert quand j'étais étudiante et entre lui et moi, c'est une vraie histoire d'amour!)
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Guy de Maupassant (Il a décrit la Normandie comme aucun autre auteur. Une plume acérée et ironique.)
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Arthur Conan Doyle (S'il n'existait pas il aurait fallu l'inventer! Sherlock Holmes est une invention prodigieuse qui a entraîné des millions de gens à travers le monde dans des aventures extraordinaires.)
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Frison-Roche (Il m'a fait découvrir la montagne sous de belles couleurs mais m'a aussi montré sa face hideuse. Ses livres sont un brin tristes mais superbement écrits.)
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Slawomir Mrozek (Pour son ton décalé et ses histoires loufoques à mourir de rire!)
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Michel Tremblay (Auteur Québécois que j'ai découvert à l'occasion du défi "La Plume Québécoise" lancé par Suzanne. Sa façon de raconter les histoires est irrésistible!)
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Henri Troyat (Parce que j'ai adoré La neige en deuil.)
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Bruno d'Halluin (Pour son superbe livre Jon l'Islandais. Un ouvrage à la fois dur et splendide.)
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Philippe Le Guillou (Auteur du Bateau BRUME, un livre assez bouleversant sur la gemellité.)
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Herman Hesse (Pour Narcisse et Goldmund . Un roman inclassable.)
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Gustaw Herling-Grudzinski (Pour un livre fort sur les camps soviétiques: Un monde à part.)
- Laurent Graff (J'ai lu Selon toute vraisemblance et j'ai été happée par son écriture et les situations loufoques.)
Goncourt des lycéens 2010
Le prix Goncourt des lycéens va cette année à Mathias Enard pour Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants (Actes Sud). Le jury était réuni à Rennes le 9 novembre et les délibérations furent animées.
01:02 Publié dans Blog, Lecture, Livres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livres, lecture, littérature, romans, actu, actualité, prix littéraires, mathias enard | Facebook |
10/11/2010
Le chien des Baskerville - Livre + Film
Je vais essayer de comparer le texte de Conan Doyle au téléfilm enregistré par Granada Television dans lequel jouent Jeremy Brett et Edward Hardwicke. La première chose que je peux dire c'est que l'adaptation télévisée est assez fidèle au roman.
Une malédiction pèse sur la lignée des Baskerville. Sir Charles, qui vivait seul dans son manoir depuis plus de dix ans, a été retrouvé mort par Barrymore (un domestique) dans une allée derrière la maison. Il envoie chercher le docteur Mortimer pour constater le décès. En arrivant sur le lieu du drame, le médecin mène sa petite enquête et relève les empreintes d'un énorme chien non loin du cadavre de Sir Charles... Il décide alors de s'adresser à Sherlock Holmes et de lui parler de cette légende mystérieuse qui veut que les descendants d'Hugo de Baskerville (un homme pas très fréquentable) meurent dans des conditions étranges.
Est-ce que ce chien gigantesque qui, dit-on, rôde sur la lande, existe bel et bien ou est-ce le fruit de quelque noire machination? C'est ce que vont essayer de découvrir Sherlock et son fidèle compagnon le Dr Watson. Pour cela le private detective va faire mine de devoir rester à Londres pour régler quelques affaires et va demander à son complice de surveiller Sir Henry, l'héritier des Baskerville, qui compte bien habiter le manoir.
Dans le téléfilm on ne voit pas Sherlock Holmes et Watson s'aventurer dans le bourbier de Grimpen ni se rendre à la mine. J'ai compté peu de différences entre les deux supports et l'un et l'autre m'ont plu. On ne peut pas en dire autant de l'adaptation réalisée par Terence Fisher. Il a pris quelques libertés avec le texte de Sir Arthur...
Le chien des Baskerville - Arthur CONAN DOYLE - Flammarion/Librio - 2009 // Le chien des Baskerville - GRANADA Television - Avec Jeremy Brett, Edward Hardwick - 2007
Objectif 4/1
15:00 Publié dans Cinéma, Films, Livres | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : livres, littérature, romans, conan doyle, sherlock holmes, angleterre, actu, actualité, cinéma, télévision, films, jeremy brett | Facebook |