Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/06/2012

Nuit d'encre - Ph. HUET

livres, littérature, romans, presse, journalisme, philippe huet, actu, actualitéJ'ai beaucoup aimé ce polar qui se passe dans le milieu de la presse. Nous sommes dans les années 70 et Paul-Henry Sternis est le tout-puissant patron d'un quotidien régional. Bien que diminué par la maladie, il semble indestructible. Tel un phénix, il renaît chaque fois qu'il respire l'atomosphère de son journal.

Mais Sternis a des ennemis, notamment ceux qui ont tout perdu lors de la dernière guerre. Beaucoup acceptent mal que le petit imprimeur d'origine juive soit devenu le patron du journal régional de référence. Les rancunes ne sont pas éteintes et lorsqu'un flibustier de la presse lance une offensive pour racheter le titre, c'est le début de la fin. Tous ceux qui jusque là avait tu leurs rancoeurs ne vont pas se priver pour lui tirer dans le dos.

Philippe Huet a fignolé les portraits de ses personnages tant sur le plan physique que sur le plan psychologique. Un vrai régal. Une belle plume qui mérite le détour. Les principaux personnages ont été inspirés de patrons de presse et de journalistes ayant existés. Ceux qui connaissent l'histoire du quotidien Paris Normandie les reconnaîtront sans difficulté.

Nuit d'encre - Philippe HUET - Ed. Albin Michel - 2012 

06/05/2012

La neutralité des médias...

"Nous ne sommes pas neutres. C'est une duperie de l'affirmer car, à partir de 10 heures, nous allons faire des choix... Le matin... il y a grosso modo une centaine d'informations... A 10 heures, nous allons faire un premier choix, nous en retiendrons seulement 25... Et ces choix, quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, sont subjectifs. Ils correspondent à notre humeur du jour, à notre culture, à notre morale, à notre manière de voir le métier.

[...] 15 heures: c'est une conférence plus dure que celle du matin... A ce moment, nous avons suffisamment de sujets pour remplir deux journaux complets. Il y a un côté  marchand de tapis: tel sujet vaut "une minute" et le journaliste voudra "une trente"; alors on s'étripe pour trente secondes et ce sont souvent des bagarres incroyables. Après avoir fini par sélectionner 15 ou 18 sujets, commence la bagarre essentielle, celle de l'ordre hiérarchique. Par quel sujet ouvrir? L'ouverture, c'est le choix éditorial du journal."

Claude Sérillon Téléscope n° 18, 3-9 octobre 1992

Texte retrouvé en faisant du tri dans un carton où s'entassaient des cours du lycée. Nous avions comparé plusieurs journaux télévisés et notamment le choix des sujets ainsi que leur hiérarchisation. La même chose avait été faite avec la presse écrite. Je me rappelle que notre prof nous répétait de ne pas nous fier à un seul son de cloche...

médias, télévision, journalisme, presse, claude sérillon, actu, actualité

26/01/2012

La musique influence les achats

Laurent Delassus, conseiller en marketing et e-communication , était au Club de la presse de Haute-Normandie il y a quelques jours pour présenter son livre "La Musique au service du Marketing". C'était au départ un sujet de thèse.

presse, médias, journalisme, communication, laurent delassus, marketing, actu, actualité

Cet ancien journaliste à Radio France et musicien exceptionnel a eu une riche idée. Car outre les images, le packaging et les odeurs, la musique est une composante non négligeable du marketing. Et celui-ci a bien évolué ces dernières années. On parle maintenant de "brand content" c'est-à-dire tout ce qui est contenu dans la marque.

Laurent Delassus explique qu'aujourd'hui "on crée de l'interaction avec le consommateur. La musique est une opportunité pour créer une relation avec le client. Il faut combler le silence."

Cela passe par la détermination de la cible. La musique transmet des émotions. Il y a les émotions collectives, auxquelles tout le monde est sensible. Mais la musique est aussi un facteur segmentant de la population. Chaque groupe social est sensible à différents types de musique et réagit différemment suivant sa zone d'habitation. Les tempi ont leur importance, tout comme les accords majeurs et mineurs. 

Et on ne soupçonne pas jusqu'où sont capables d'aller certaines marques pour vendre leurs produits. Laurent Delassus explique que ZARA avait mis des badges sur les vêtements dans l'un de ses magasins en Angleterre et que lorsque le client essayait un t-shirt, une cellule installée dans la cabine détectait le badge et diffusait une musique en adéquation avec le style du t-shirt. Et oui mes amis, on n'arrête pas le progrès! 

12/01/2012

Journaliste, métier à risques

Gilles Jacquier, journaliste reporter d'images, est mort en Syrie hier mercredi 11 janvier alors qu'il effectuait un reportage pour le magazine d'information Envoyé Spécial avec Christophe Kenck. Les deux journalistes, et quelques confrères, étaient encadrés par les autorités syriennes.

On oublie trop souvent que des hommes et des femmes risquent leur peau pour nous rendre compte de ce qui se passe dans le monde. Même s'il savait ce qu'il encourait en allant en Syrie, c'est tout de même cher payé. Et je pense bien entendu à ceux qui restent, sa famille, mais aussi ses confrères, ces gens qui ont travaillé à ses côtés, qui l'appréciaient.

Gilles Jacquier avait 43 ans. Il avait reçu notamment le Prix Albert Londres en 2003 pour un reportage réalisé avec Bertrand Coq pour un documentaire sur Naplouse et la seconde Intifada. 

Espérons que les autorités syriennes feront toute la lumière sur ce drame, et le feront sincèrement. Mais leur objectif, en emmenant les journalistes à Homs, n'était-il pas de les effrayer?

presse,médias,journalisme,reporters de guerre,gilles jacquier,france télévisions,actu,actualité

Gilles Jacquier, caméra au point, lors de l'un de ses nombreux reportages

Edit du 14/01/2012: France Télévisions a porté plainte et une enquête a été ouverte pour homicide volontaire. Thierry Thuilier, directeur des rédactions de France TV a estimé que des éléments "troublants" entouraient la mort du JRI.

28/09/2011

La musique classique bannie d'RTL

J'ai été sidérée en entendant sur France Musique que l'émission d'Alain Duault "Classic classique" avait été supprimée des ondes d'RTL. Ce programme, diffusé le dimanche, parlait des derniers enregistrements, des concerts et des manifestations à ne pas manquer. Un programme à haute valeur culturelle. Cependant, Christopher Baldelli, patron du groupe, ne l'entendait pas de cette oreille. Il a estimé que "le classique n'avait plus sa place sur l'antenne". (Autant vous dire que je me suis demandée si j'avais bien entendu!)

presse, rtl, médias, journalisme, actu, actualité, alain duault

Un nouveau poste, sous forme de placard (n'ayons pas peur des mots), a été proposé au journaliste. Un poste de "conseiller musical en musique classique". (Non, vous ne rêvez pas! Entre nous, quel est l'intérêt d'avoir un conseiller s'il n'y a plus d'émission sur le classique? Si on avait voulu qu'Alain Duault claque la porte, on ne s'y serait pas pris autrement...) 

Le journaliste a donc décidé de poursuivre en justice RTL pour "rupture abusive de contrat et préjudice financier et moral" et regrette que la station ne soit plus "la radio de tous les publics".   

02/09/2011

You said BBC?

images[11].jpegLa BBC (British Broadcasting Corporation) est à l'Angleterre ce que France Télévisions est à la France. Elle est même un peu plus que cela puisque outre les chaînes télé, elle a aussi plusieurs fréquences radiophoniques (BBC radio1, BBC radio2, BBC radio 3...). Pas loin d'une dizaine en tout.

C'est un média international et il m'arrive régulièrement d'écouter BBC World Service sur mon ordi ou bien d'écouter BBC radio4 sur la vieux poste Schneider hérité de Mamie. Mais la réception n'est pas très bonne sur celui-ci. Le mieux c'est encore par le Web.

BBC radio4 diffuse régulièrement ce qu'ils appellent une "afternoon play" et qui est quelque chose entre la pièce de théâtre, le feuilleton et le livre audio. Un programme typiquement anglais. Je n'ai jamais rien entendu de tel sur une radio française. Les sujets sont très divers. Aujourd'hui par exemple, le titre de l'afternoon play est Do you like Banana, Comrades?, un texte de Csaba Szekely, un jeune écrivain hongrois. Les différents personnages sont interprétés par une troupe de comédiens qui ne jouent qu'avec leur voix. Ils ont une diction parfaite et pour perfectionner son anglais c'est un bijou. Un programme qui dure généralement 45 minutes.

Ce que j'aime aussi c'est la petite musique qui retentit aux heures piles et entendre le journaliste annoncer une heure, voire deux heures de moins que chez nous. ("BBC News at three o' clock...")

P1110069 ALAIN.jpg

(La photo n'est pas libre de droits.)

05/08/2011

Arrêtez de mépriser les Français! - H. MORIN

littérature,essais,livres,politique,médias,presse,journalisme,hervé morin,actu,actualitéEt si les politiques arrêtaient de prendre les Français pour des imbéciles? C'est en gros le message qu'Hervé Morin tente de faire passer dans cet ouvrage. Il revient tout d'abord sur son arrivée au ministère de la Défense, qu'abrite l'hôtel de Brienne, et son apprentissage du métier de "ministre". Il se livre sans fard, nous donne ses impressions, établit des constats et propose des pistes de réflexion sinon des solutions aux problèmes que rencontre l'Etat français et plus largement la société française.

Ce livre est en quelque sorte un premier jet du programme qu'il pourrait présenter s'il est candidat à l'élection présidentielle. Il nous informe des incohérences de la Grande Muette notamment financières, critique Nicolas Sarkozy dans sa façon d'exercer la fonction de Président de la République, nous parle de l'absence de coalition au sein de la majorité parlementaire, évoque la reconstruction de la famille centriste, plaide pour une société de la reconnaissance et souhaite que la France retrouve sa grandeur (qui passe selon lui par l'égalité des chances et l'éducation).

Ses réflexions sont justes, elles découlent du bon sens et on se dit que si ce type-là est un jour Président, on a de belles années devant nous. Mais combien de politiques, de patrons, d'employés, d'hommes et de femmes seront prêts à le suivre dans ses réformes? Parce que côté réformes, Hervé Morin n'y va pas avec le dos de la cuillère. Pas de demi mesures. Rien que pour l'éducation il propose de regrouper les écoles primaires et les collèges et souhaite que ces établissements deviennent autonomes avec l'élaboration d'un projet par le principal. Un projet adapté aux enfants scolarisés dans l'établissement que ce soit dans un quartier favorisé ou bien dans un quartier sensible.  

J'ai retenu beaucoup de bonnes propositions (qui je l'espère ne sont pas que de bonnes intentions) pour remettre l'humain au coeur de la société. Que les intérêts individuels s'inscrivent dans l'intérêt collectif.

Un livre intéressant mais une petite critique cependant à l'éditeur: c'est dommage de laisser autant de coquilles dans un livre.

Arrêtez de mépriser les Français! - Hervé MORIN - Ed. Flammarion - 2011

littérature, essais, livres, politique, médias, presse, journalisme, hervé morin, actu, actualité

 

Objectif 9/10