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31/05/2021

Mai en quelques mots #56

Il y a des jours où on aimerait ne pas s'être levé // Revoir la mer // S'arrêter pour contempler la côte sous le soleil // Un tracteur qui fait demi-tour en forêt Verte puis un camion garé devant la porte du garage du boulot. Ce mercredi matin l'Univers avait décidé de me retarder... // Effet couvre-feu: une biche en train de brouter sur un talus // Hasard ou coïncidence? // Because of your smile you make life more beautiful! // Aller rechercher un e-mail que j'avais envoyé dans la corbeille... // Balade sur la Côte fleurie // Le coeur léger // Est-ce que je suis la seule à ranger les courses sur le tapis de la caisse? Et à jouer au Tetris en les rangeant dans le cabas en commençant par les produits les plus lourds et à déposer délicatement les plus légers (fragiles) sur le dessus? // Jolie journée en Baie de Somme // Âme soeur ou frère de rien, mais qui es-tu? // Chacun son talon d'Achille... // À malin, malin et demi // Matin ensoleillé. Respirer les odeurs de végétation à pleins poumons. Énergisant ! 

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Elle écouta un instant le silence

A peine Victoria eut-elle jeté les carottes dans le fond de la poêle que la sonnerie du téléphone se mit à retentir. Habituellement lorsque quelqu'un appelait vers 20h elle ne répondait pas, jugeant qu'elle avait mérité un peu de repos. Elle voulait aussi profiter de son appartement de Bayswater Road donnant sur Kensington Gardens dans lequel elle avait emménagé quelques mois plus tôt.

Mais ce soir-là elle fut comme attirée par la sonnerie. Elle s'essuya les mains et se dirigea vers le bureau où elle avait installé le téléphone. La sonnerie se faisait de plus en plus nette et stridente. Elle décrocha le combiné avec une pointe d'agacement et comme d'habitude, accueillit son interlocuteur par un "oui, bonsoir" qu'elle avait essayé de prononcer sur le ton le plus cordial possible après une journée harassante.

Ses mots tombèrent dans le vide. Aucun écho, aucune voix ne se fît entendre. Et pourtant il y avait quelqu'un à l'autre bout du fil. Elle essaya un "allô" mais pas de réponse. Le souffle coupé, elle écouta un instant le silence. L'autre ne parlait pas et finit par raccrocher.

Toutes les hypothèses se bousculèrent dans sa tête. Une erreur? Quelqu'un qui voulait savoir si elle était chez elle? Ce genre de situation ne lui était encore jamais arrivée. Se pouvait-il que ce soit Adrien qui ait essayé de la joindre depuis Paris? Il avait assez mal encaissé l'idée de Victoria de s'installer à Londres mais il ne lui avait rien proposé et elle se sentait libre. Voulait-il lui parler?

Elle échaffaudait les scénarios les plus fous. Et si c'était un détraqué qui habitait dans son immeuble? Ou un collègue qui était sous le charme de ses yeux verts? Plein de noms lui venaient à l'esprit. 

Puis, ses yeux se portèrent sur le calendrier. Nous étions le 9 août. En France, le jour de la Saint Amour. D'un seul coup les noms auxquels elle avait pensé dans un premier temps diminuèrent. N'en restaient que quatre ou cinq.

Si seulement elle avait eu un téléphone dernier cri, elle aurait peut-être pu savoir à qui appartenait le numéro. Au lieu de ça elle avait un vieux coucou que quelqu'un de la rédaction avait bien voulu lui prêter.  

Perdue dans ses pensées, Victoria retourna dans la cuisine d'un pas traînant et remua les carottes qui commençaient à attacher dans le fond de la poêle. Elle remua les légumes sans vraiment faire attention à ce qu'elle faisait. Elle avait l'esprit ailleurs.

Ce texte n'est pas libre de droits. La photo non plus.

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30/05/2021

Les dimanches poétiques (277)

"Mon amour,

tu me manques incroyablement : loin de toi, c'est immédiatement toutes les poches d'angoisse qui se rouvrent, laissent échapper leurs questions fétides, la nuit devient un long défilé de ce qui peut passer à travers l'intestin, la colonne vertébrale pour venir frapper le cerveau de biais. Sans toi, c'est "l'à quoi bon", tout de suite. Pense à moi, garde tout, de près, contre toi."

Philippe SOLLERS in Lettres à Dominique Rolin 1958-1980 (Ed. Gallimard - 2017)

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16/05/2021

Les dimanches en photo (159)

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09/05/2021

Les dimanches poétiques (276)

"J'ai pu penser que l'écriture me procurerait une identité stable, qu'elle me permettrait en tout cas de m'inventer, de me définir hors du regard des autres. Mais j'ai compris que ce fantasme était une illusion. Être écrivain, pour moi, c'est au contraire se condamner à vivre en marge. Plus j'écris et plus je me sens excommuniée, étrangère. Je m'enferme des jours et des nuits pour tenter de dire ces sentiments de honte, de malaise, de solitude, qui me traversent. Je vis sur une île non pas pour fuir les autres mais pour les contempler et assouvir ainsi la passion que j'ai pour eux. Je ne sais pas si écrire m'a sauvé la vie. Je me méfie, en général, de ce genre de formulation. J'aurais survécu sans être écrivain. Mais je ne suis pas sûre que j'aurais été heureuse."

Leïla SLIMANI in Le parfum des fleurs la nuit (Ed. Stock - 2021)

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02/05/2021

Les dimanches en photo (158)

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